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Par demhaitam le 22 Octobre 2006 à 19:49
Frappe contre l'Iran : nouvelles mises en garde
Comme nous lont confirmé différents experts à Washington, les plans de frappe militaire préventive contre lIran ont été récemment mis à jour et pourraient être déclenchés relativement vite. Il semble quon nexclue pas la possibilité dutiliser des armes nucléaires à tête pénétrante (bunker busters) pour détruire des sites darmement iraniens souterrains et capables de résister à une attaque conventionnelle. Citons quelques avertissements publics récents :
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Le 26 septembre, lors dun forum spécial sur la guerre en Irak organisé par la députée démocrate Lynn Woolsey, lancien chef de la National Security Agency, le général William Odom (cr), a soulevé le danger que ladministration Bush parte en guerre contre lIran. Rappelant quil appartient au Congrès dintervenir pour lempêcher, il affirma que si la guerre en Irak risque de savérer la plus grave erreur stratégique de toute lhistoire américaine, une guerre en Iran serait un désastre bien pire. De lavis du général Odom, le gouvernement américain devrait discuter directement avec Téhéran et, puisque le régime iranien « déteste al- Qaida », les deux pays devraient collaborer dans la lutte contre le terrorisme. En réponse à un député qui demandait ce que lon pouvait faire contre les plans de ladministration Bush, Odom a répondu sans hésiter : « Eh bien, la Constitution confère au Congrès le droit de destitution. »
Le 23 septembre, lancien sénateur démocrate Gary Hart a rédigé un article dans le Huffington Post sur « la surprise doctobre ». En fait, le lancement dune guerre préemptive contre lIran ne devrait pas surprendre, sachant que « nous avons un gouvernement qui entend transformer notre caractère national en quelque chose quil na jamais été ». Il a résumé les étapes : « Des avions-citernes de lArmée de lAir seront déployés pour ravitailler des bombardiers B-2, des bateaux de la Navy munis de missiles de croisière seront positionnés en des points stratégiques dans le nord de locéan Indien et peut-être dans le golfe Persique, des drones recueilleront des données sur les cibles et des équipes de commandos peaufineront ces données. Les deux dernières étapes sont déjà en cours dapplication. » La liste des cibles officielles est denviron « deux douzaines », mais ce nest quun début, car « les auteurs de la guerre en Iran ont en tête un changement de régime ». Lune des raisons de cette précipitation, selon Hart, cest que « les Etats-Unis pourraient adopter eux-mêmes un changement de régime parlementaire en novembre ».Lédition du 11 septembre de Aviation Week publiait un long article intitulé « Les Etats-Unis et Israël réfléchissent à la manière de freiner le développement darmes nucléaires par lIran : casser la bombe », de David A. Fulghum et Douglas Barrie. Ils affirment que lIran, avec laide de la Corée du Nord, a enterré ses installations nucléaires critiques sous des couches alternées de terre et de ciment, à une profondeur pouvant atteindre 70 mètres, donc hors de portée des armes conventionnelles. Deux Israéliens ayant gardé lanonymat - un expert en missiles et un général daviation à la retraite - confirment que les armes conventionnelles ne peuvent pénétrer si profond. Quant à savoir si le programme nucléaire iranien vise uniquement des fins civiles, Lee Willett, du British Royal United Services Institute (RUSI), répond quil « semble orienté vers le militaire. Autrement, pourquoi en enterrer une si grande partie ? »Supposant que les dirigeants iraniens ont bien lintention de fabriquer de telles armes, larticle développe le raisonnement en faveur dune frappe nucléaire américaine/israélienne à brève échéance. Le général israélien des forces aériennes affirme : « Une fois quils sont munis [dune arme nucléaire], on na plus loption de retarder [le programme]. Ce quon peut faire maintenant ne sera plus possible dici quelques années. » Il nest pas nécessaire de frapper tous les sites nucléaires, selon lui, il suffirait de sélectionner quelques points détranglement, peut-être 4 des 40 installations, ou un minimum de 15 des quelque 70 sites nucléaires iraniens.
Dans un article paru sur LewRockwell.com le 25 septembre, le lieutenant colonel Karen Kwiatkowski (cr), anciennement au bureau du secrétaire à la Défense, affirme quune attaque contre lIran « est non seulement prévue, mais déjà dans les tuyaux. (...) Les faucons mouillés sont encore à loeuvre. Tragiquement, ils pourraient réussir leur quête, et cette fois-ci ce serait lOpération Iran. » Mme Kwiatkowski rappelle une conversation avec un officier de marine au Pentagone, en janvier 2003. Il décrivait sa mission depuis le printemps 2002 ( !) : « La logistique dans le Golfe. Des cargaisons dapprovisionnement par bateaux sur le théâtre de guerre pour soutenir linvasion de lIrak. » Elle ajoute ensuite : « Tel est, bien entendu, lun des avantages principaux des guerres de boutique, des guerres de choix, des guerres dirigées par le puissant contre le faible. Ces engagements doivent attendre, non pas le matériel - qui a déjà été expédié sur place par ordre exécutif - mais que le public démocratique non impliqué, mal informé et non raisonné se rallie à la cause. »
Paul Craig Roberts, un ancien adjoint au secrétaire au Trésor du gouvernement Reagan, a fait paraître un article le 26 septembre sur Antiwar.com, intitulé « Pourquoi Bush larguera la bombe nucléaire sur lIran ». Il assure que « ladministration Bush attaquera lIran avec des armes nucléaires tactiques », parce quelle a perdu ses guerres en Irak et en Afghanistan et que « la coalition des volontaires » sest désunie. « Bush est incapable de reconnaître son erreur. Il ne peut que poursuivre lescalade. » Roberts fait valoir que, suivant la doctrine de guerre américaine actuellement dominante, les armes nucléaires tactiques provoquent relativement peu de dommages collatéraux, tout en changeant le climat psychologique et forçant lennemi effrayé à sincliner.
Le 29 septembre, le député Dennis Kucinich a déposé une résolution à la Chambre donnant à la Maison Blanche 14 jours pour remettre au Congrès des documents politiques relatifs à lIran, notamment à son programme nucléaire et à sa capacité éventuelle de menacer les Etats-Unis avec des armes nucléaires, aux plans de renversement du régime à Téhéran, à « toute action clandestine conduite par les forces armées en Iran », etc. Le même jour, 20 députés, à la fois démocrates et républicains, ont envoyé une lettre au président Bush lincitant à ouvrir le dialogue avec lIran « le plus tôt possible ».
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