•       La Palestine est à la limite de l’effondrement

     

    L’existence du peuple palestinien est en question et l’occupation existe toujours, qui tue, qui menace, qui assassine, qui ne fait pas de différence entre nos couleurs politiques et qui a tué 22 Palestiniens ces dernières 48 heures.

    Depuis 7 mois, la situation économique sociale et politique se dégrade en Palestine. Quand Hamas a pris le pouvoir, quand Hamas a dirigé un gouvernement qui avait déjà des relations avec des pouvoirs considérés par Hamas comme ses ennemis éternels. C’est vrai que l’Autorité palestinienne dépend depuis sa création des aides financières européenne, américaine, et arabe, et par conséquent sa décision politique aussi. C’est la réalité en Palestine, est ce que c’est bien ou non ? Ce n’est pas le moment idéal d’en parler, car nous avons en Palestine deux problèmes très graves à régler :

    -  La guerre civile qui devient de plus en plus proche et qui menace la totalité du projet palestinien. Nous allons remarquer ces jours, le trafic des armes, les deux grands mouvements palestiniens se précipitant pour en acheter le maximum possible et évidemment Israël est le fournisseur. Les mercenaires des deux mouvements qui étaient autrefois des militants pour la libération de la Patrie s’attaquent entre eux, ils cassent tout, chaque groupe assassine les leaders de l’autre groupe et le sentiment de vengeance se développe.

    Hamas refuse de partager le pouvoir avec les autres partis politiques, car d’après lui, il a la majorité au Parlement, et aussi son projet politique ne convient pas à celui des autres. Fatah n’accepte pas qu’un autre pouvoir dirige l’Etat, qui n’existe pas en réalité, ce conflit deviendra de plus en plus agressif. Apparemment, ces deux mouvements ne comprennent pas que l’existence du peuple palestinien est en question et que l’occupation existe toujours, qui tue, qui menace, qui assassine, qui ne fait pas de différence entre nos couleurs politiques et qui a tué 22 Palestiniens ces dernières 48 heures.

    En Palestine, il y a 160 000 fonctionnaires qui n’ont eu que 40% de leurs salaires pendant 7 mois, ces gens-là paient le prix de la démocratie "à la façon américaine". Tout le monde punit les Palestiniens. Ce chantage est la conséquence des vieux accords avec Israël. Il y avait aussi 180 000 ouvriers palestiniens qui travaillaient en Israël et qui ne trouvent plus de quoi vivre, et les agriculteurs qui ne trouvent plus d’acheteurs pour leurs productions. La situation économique est catastrophique, le taux de pauvreté est de 40%, cela augmenterait à 65% en fin décembre selon les derniers sondages. Cette crise économique va accélérer l’émigration, surtout chez les jeunes, qui préfèrent vivre en dignité et en sécurité ailleurs plutôt que de rester dans un pays où tout le monde les vise.

    Dire qu’il y a une solution politique avec Israël n’est qu’un mensonge. Israël, pendant la période "de paix" entre les années 1994 et 2000, a multiplié les confiscations des terres palestiniennes et durant cette Intifada, Israël confisque la terre, continue à construire le mur d’apartheid, divise le pays en cantons, nourrit la haine entre les deux peuples. Cette politique est très claire pour ceux qui vivent au quotidien en Palestine et personne (sauf ceux qui ont des intérêts personnels) ne pense autrement en Palestine.

    En Palestine, il y a un peuple opprimé, une autorité qui pratique les activités d’une mairie "sans budget" et un occupant tranquille qui ne respecte en rien ses engagements, car selon les Conventions de Genève, c’est lui qui doit assurer la sécurité des civils et assurer les besoins des gens y compris l’éducation, la santé, etc.

    La seule solution qui peut être appliquée, c’est un gouvernement indépendant de tout les partis politiques, qui travaillera à assurer les salaires et les autres besoins des Palestiniens et à dire aux Américains et aux Européens : voilà un gouvernement non "terroriste", il n’y a plus de prétextes pour ne pas payer vos engagements.

    Politiquement, c’est l’OLP qui en a la charge, à une seule condition : de la reconstruire démocratiquement et d’arrêter la corruption. Cette solution doit être limitée à un an.

    Après, si Israël continue à s’en ficher de tout, à continuer la confiscation et sa politique d’apartheid et plus clairement si Israël ne reconnaît pas les résolutions des Nations Unies, à quoi sert-il de continuer les négociations avec Israël sinon à lui donner le temps de continuer sa politique coloniale ?

    Après cette période, il faut être réaliste, s’interroger et dire : il est temps de réfléchir à tout, l’Autorité, les négociations et à penser à un nouveau projet de lutte qui respectera la participation de tout le peuple palestinien à la résistance. L’histoire de la lutte palestinienne nous a appris que rien sinon la lutte populaire ne pouvait être utile.


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