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Par demhaitam le 3 Février 2007 à 17:24
Rien de nouveau du côté de Rice
En annonçant sa « nouvelle » politique en Irak, une politique en contradiction avec les conclusions de Baker-Hamilton, Bush a également envoyé la Secrétaire dEtat Condoleezza Rice faire une tournée de la région pour rassembler des soutiens arabes.La politique moyen-orientale de lactuelle administration des Etats-Unis est un énorme échec.
Non seulement le Nouveau Moyen-Orient » annoncé na pas vu le jour mais lIrak, le pays conçu par Washington comme le pivot du changement démocratique dans la région, est au contraire devenu un champ de bataille chaotique qui coûte la vie à des milliers dIrakiens et des dizaines dAméricains chaque mois.
LIrak est un bourbier où senfonce ladministration américaine, aussi cette région, toujours compliquée, devient de plus en plus difficile à gérer pour les Etats-Unis. En développant sa technologie nucléaire, lIran défie directement Washington. La Syrie exerce à divers niveaux son influence en Irak, au Liban et en Palestine. Le gouvernement libanais, soutenu par lOccident, est confronté à une crise interne grave avec le Hezbollah. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui est accepté en Occident, doit maintenant lutter avec un gouvernement formé par le Hamas, que lOccident évite.
Pendant ce temps, le gouvernement israélien craque sous la défaite subie au Liban lan dernier et les accusations de corruption. Même les pays arabes modérés qui comptent sur le soutien des Etats-Unis se plaignent de lincapacité de ladministration actuelle dadapter sa politique aux complications de la région.
La commission bi-partisane Baker-Hamilton, qui a été formée pour enquêter sur la politique moyen-orientale de ladministration, a fait des déclarations éreintantes. En contrepoint de la " sagesse" qui règne dans ladministration, le rapport affirme linterconnexion des conflits et problèmes de la région et pointe du doigt la centralité de la solution du conflit Arabes - Israël.
Alors que le Président George W. Bush na pas lintention de suivre les recommandations du rapport, il ne peut non plus lignorer complètement. Aussi, en annonçant sa « nouvelle » politique en Irak, une politique en contradiction avec les conclusions de Baker-Hamilton, il a également envoyé la Secrétaire dEtat Condoleezza Rice faire une tournée de la région pour rassembler des soutiens arabes.
Et comme toujours quand les Etats-Unis ne savent plus quoi faire dans la région, le conflit israélo-palestinien a fait lobjet dune nouvelle attention. Pas dexception cette fois ci. La feuille de route, officiellement lancée il y a quatre ans a été complètement ignorée par lancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, et les Etats-Unis nont rien fait. Maintenant, tout dun coup, Rice affirme son intérêt pour la remise en route de la feuille de route et elle se souvient que les Palestiniens souffrent et méritent de voir la fin de leurs souffrances dans un Etat à eux.
Pourtant, malgré cette réminiscence soudaine, Rice navait rien de nouveau à offrir. Elle a rencontré Avigdor Liebermann, Tzipi Livni et Amir Peretz, a eu des discussions avec Abbas, est revenue rencontrer le Premier ministre israélien Ehud Olmert, a visité différentes capitales arabes et annoncé partout son désir de trouver une solution politique. Mais elle navait pas de plan. Elle est venue, a-t-elle dit, pour découvrir et écouter, mais la seule chose à découvrir, cétait laugmentation du nombre de colonies israéliennes en Cisjordanie et encore plus de souffrance palestinienne.
Néanmoins, en réponse à ses promesses dintensifier ses efforts pour trouver une solution, elle a reçu le soutien espéré des Arabes à la « nouvelle » stratégie de Bush en Irak. Les pays arabes modérés ont brandi ses promesses pour justifier leur soutien constant à la politique des Etats-Unis. Ces « modérés » ont salué lannonce faite par Rice dun sommet à trois avec Abbas et Olmert dans les prochaines semaines, parce que ce qui leur importe cest que ça change, même si ce nest quune façade, ce qui promet une « possibilité positive » pour lavenir.
Y a-t-il vraiment dans lattitude actuelle des Etats-Unis une « possibilité positive » darriver à une solution politique ? Si une « possibilité positive » cherche à mettre un terme à loccupation israélienne et à établir un Etat palestinien sur les lignes de 1967 (avec des ajustements mineurs, objets dun accord) et trouve une solution à la question des réfugiés conforme aux résolutions des Nations unies, alors oui. Mais cela nentre pas dans le cadre de pensée de cette administration. Comme dautres administrations avant, et peut-être davantage encore, cette administration est lotage du point de vue israélien et sadapte à ce que veut Israël.
Actuellement, Israël veut un stade transitoire de longue durée. Il est sur le point de finir la construction du mur qui lui permet de conserver ce quil veut de la Cisjordanie et de laisser aux Palestiniens les morceaux surpeuplés. Ces restes prendront la forme dun Etat temporaire contenu derrière ce mur. Si les Palestiniens et les Arabes acceptent cela, Rice continuera à faire la navette pour conclure « laccord ». Cest la seule « possibilité positive » quelle a à offrir.
Alors, est -ce que les Palestiniens et les Arabes devraient accepter cette solution « temporaire » ? Est-ce que cest ce quon peut avoir de mieux ?
Non, je ne crois pas. Les problèmes des Etats-Unis dans la région deviennent de plus en plus graves chaque jour. Si les Arabes sont unis, ils pourront obtenir mieux que cette offre israélienne minimale. Les Palestiniens et les Arabes doivent éviter les solutions transitoires. Ils doivent éviter de revenir à un processus de négociations dont le terme nest pas fixé, qui est non séquentiel et contraignant.
Il y a une alternative. Les Arabes en général et les Palestiniens en particulier doivent insister sur lInitiative arabe comme base de tout processus de négociation et aussi sur un but final clair défini ensemble, dont tout le processus de négociation servira à préciser les stades et les mécanismes.
Mais si les Palestiniens et les Arabes reprennent le même chemin dans la négociation quavant, Rice, Bush et Olmert les mèneront à nouveau en bateau. Ceci est malheureusement le scénario le plus probable et il sera utilisé pour transformer lEtat « temporaire » en Etat permanent.
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