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Par demhaitam le 8 Février 2007 à 16:06Zbigniew Brzezinski lance une bombe politiqueBush cherche un prétexte pour attaquer lIranpar Barry Grey
Témoignant devant la commission sénatoriale sur les relations avec létranger jeudi passé, Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale dans le gouvernement du président Jimmy Carter, a émis une critique acerbe de la guerre en Irak et averti que la politique de ladministration Bush menait inexorablement à la guerre avec lIran, avec des conséquences incalculables pour limpérialisme américain au Moyen-Orient et internationalement.
Brzezinski, qui sétait opposé à linvasion de lIrak en mars 2003 et qui a publiquement dénoncé la guerre comme étant une erreur monumentale de politique étrangère, a commencé ses remarques sur ce quil a nommé « le choix de la guerre » en Irak en qualifiant cette guerre de « calamité historique, stratégique et morale ».
« Entreprise sur la base de fausses hypothèses, » a-t-il continué, « elle mine la légitimité des Etats-Unis partout dans le monde. Ses victimes civiles collatérales ainsi que certains abus ternissent la réputation morale des Etats-Unis. Menée sur la base de principes manichéens et dun orgueil impérial démesuré, elle intensifie linstabilité régionale. »
Brzezinski a raillé « la lutte idéologique décisive » contre lislam radical des discours de Bush comme étant « simpliste et démagogique », et la qualifiée de « récit historique mythique » utilisé pour justifier une « guerre qui dure et qui est potentiellement en expansion ».
« Argumenter que les Etats-Unis sont déjà en guerre dans la région contre une menace islamique plus large, dont lIran est lépicentre, consiste à faire la promotion dune prophétie dont on provoque la réalisation. »
Ce qui est encore plus étonnant et inquiétant cest sa description dun « scénario plausible de conflit militaire avec lIran. » Cela impliquerait, a-t-il suggéré, « le fait pour lIrak de ne pas atteindre les objectifs fixés, suivi daccusations sur la responsabilité de lIran dans cet échec, puis enfin par une provocation en Irak ou par un attentat terroriste aux Etats-Unis attribué à lIran, culminant en une opération militaire "défensive" des Etats-Unis contre lIran qui plonge une Amérique solitaire dans un bourbier toujours plus vaste et plus profond finissant par englober lIrak, lIran, lAfghanistan et le Pakistan. » [italiques ajoutés]
Voilà assurément un avertissement lancé au Congrès américain, truffé de guillemets, dans lequel lauteur indique quil doute du caractère « défensif » de laction militaire en préparation et que ladministration Bush cherche plutôt un prétexte pour attaquer lIran. Même sil ne la pas dit explicitement, Brzezinski nétait pas loin de suggérer que la Maison-Blanche était capable de concocter une provocation comme un éventuel attentat terroriste aux États-Unis afin de fournir le casus belli nécessaire pour la guerre.
Quune personnalité comme Brzezinski, qui a des décennies dexpérience aux plus hauts échelons de lestablishment des Affaires étrangères des États-Unis et qui entretient des liens des plus étroits avec larmée et les services de renseignement, lance une telle mise en garde lors dune audience publique du Sénat américain est extrêmement sérieux et significatif.
Brzezinski sait de quoi il parle, ayant lui-même organisé des provocations de son cru alors quil était conseiller à la sécurité nationale sous Jimmy Carter. À ce poste, comme il la depuis admis publiquement, il avait élaboré un plan secret à la fin des années 1970 pour mobiliser les moudjahiddin fondamentalistes islamiques afin quils renversent le régime prosoviétique en Afghanistan et entraînent lUnion soviétique dans une guerre désastreuse dans ce pays.
À la suite de son introduction, et en réponse aux questions des sénateurs, il a de nouveau évoqué le risque dune provocation.
Il a attiré lattention des sénateurs sur un reportage du New York Times, paru le 27 mars 2006, concernant « une rencontre privée entre le président et le premier ministre Tony Blair, deux mois avant la guerre, et qui se basait sur un mémorandum rédigé par le représentant britannique présent à cette rencontre ». Dans larticle, a affirmé Brzezinski, « on cite le président qui déclare être inquiet du fait quil risque de ne pas y avoir darmes de destruction massive à trouver en Irak, et quil est nécessaire de réfléchir pour trouver dautres prémisses pour entreprendre cette action. »
Brzezinski continue : « Je vais juste vous lire ce quapparemment ce mémo disait, selon le New York Times : Le mémo affirme que le président et le premier ministre avaient reconnu quaucune arme non conventionnelle navait été trouvée en Irak. Confronté à la possibilité de ne pas en trouver avant linvasion prévue, M. Bush avait parlé de plusieurs moyens de provoquer une confrontation. »
« Il a décrit les différents moyens de le faire. Je ne vais pas entrer dans le détail... Les moyens étaient plutôt extraordinaires, du moins lun dentre eux.
« Si lon considère que lon a affaire à un ennemi implacable quil faut écarter, cette ligne de conduite, peut dans certaines circonstances, être tentante. Je crains que si la situation en Irak continue à se détériorer et que si lIran est perçu dune manière ou dune autre comme étant impliqué voire responsable, ou bénéficiaire potentiel de cette situation, cette tentation pourrait se présenter. »
A un autre moment, Brzezinski a fait une remarque sur les méthodes de conspirateur de ladministration Bush quil a presque décrit comme une cabale. « Je suis perplexe, a-t-il dit, de voir que des décisions stratégiques majeures semblent être prises par un cercle très restreint de personnes quelques-unes seulement, une poignée probablement, peut-être pas plus nombreux que les doigts de ma main. Et ce sont ces mêmes personnes, à une exception près, qui ont pris la décision initiale dentrer en guerre et ont utilisé les justifications initiales pour entrer en guerre. »
Aucun des sénateurs présents na tenu compte de lavertissement absolument clair de Brzezinski. Les démocrates en particulier, mous, complaisants et complices des conspirations de guerre de ladministration Bush nont rien dit sur le danger, clairement mentionné par le témoin, dune provocation.
Suite à laudience, le reporter du WSWS a demandé à Brzezinski directement sil suggérait que cette éventuelle provocation pouvait émaner du gouvernement américain lui-même. Lancien conseiller national à la sécurité est resté évasif.
Léchange suivant a eu lieu :
Q : Dr Brzezinski, à votre avis, qui conduirait cette éventuelle provocation ?
R : Je nen sais rien. Comme je lai dit, on ne peut jamais prédire ces choses. Cela peut être spontané.
Q : Suggérez-vous quil y ait une possibilité quelle émane du gouvernement américain lui-même ?
R : Ce que je dis cest que toute cette situation peut échapper à tout contrôle et toutes sortes de calculs peuvent créer une situation dont il serait très difficile de remonter aux origines.
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