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Par demhaitam le 13 Décembre 2006 à 16:59
Moyen-Orient: Une équation simple
Le rapport de la commission Baker sur la guerre en Irak, remis mercredi au président Bush ne, sest pas contenté de préconiser la fameuse nouvelle approche. Ou encore traiter exclusivement de ce sujet.Il a aussi mis en évidence lurgence, voire le lien entre la situation en Irak, et celle dune manière plus générale prévalant dans lensemble du Moyen-Orient, où prédomine létat de ni-guerre ni paix.
Deux jours plus tard, un ancien haut responsable américain disait à quel point, les dirigeants de son pays pouvaient imposer la marche à suivre à Israël, et décider dun processus de paix.
Les Israéliens ont visiblement compris le sens du message pour avoir réagi au volet proche-oriental de ce rapport, qui, plus est a simplifié léquation, en nexcluant aucune partie. Et là, il sagit de la Syrie, longtemps sous pression des Etats-unis et des occidentaux dune manière générale. En ce sens, pourrions-nous comprendre, les Israéliens ont pris les devants, en proposant par différents canaux, la reprise des négociations avec la Syrie.
Prenant visiblement le relais de ce rapport, le roi Abdallah dArabie-saoudite a sonné lalarme sur la situation dans le monde arabe quil a comparé à un baril de poudre prêt à exploser, citant les territoires palestiniens, lIrak et le Liban, à louverture samedi à Ryad du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe. « Notre région arabe est assiégée par nombre de dangers, elle est comme un baril de poudre qui nattend plus quune étincelle pour exploser », a dit le souverain saoudien sadressant aux dirigeants des cinq autres membres du CCG, qui, pour la première fois, depuis plusieurs années, étaient tous réunis pour leur sommet annuel.
Les Palestiniens font face à « une horrible (...) occupation » de la part dIsraël tandis que la communauté internationale regarde « comme un spectateur leur sanglante tragédie », a dénoncé le roi dArabie, auteur dune proposition de normalisation arabe avec Israël en échange dun retrait total des territoires arabes occupés, adoptée en 2000 par le sommet arabe de Beyrouth. Mais « le plus dangereux pour la cause (palestinienne) est le conflit entre ses frères », a-t-il estimé, faisant référence aux divergences opposant le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas au Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh, qui ont entravé les efforts pour mettre en place un gouvernement dunion nationale.
En Irak, « un frère tue son frère », a ajouté le souverain faisant référence aux violences confessionnelles qui déchirent le pays depuis plusieurs mois. Le roi Abdallah a également averti que le Liban, secoué par une guerre civile entre 1975 et 1990, risquait de plonger dans un nouveau conflit si la crise politique perdurait. Parmi les autres sujets dinquiétude des pays du Golfe, où vit une communauté chiite majoritaire à Bahreïn et minoritaire dans les autres monarchies, figure linfluence grandissante de lIran en Irak, en particulier sur les puissantes milices chiites irakiennes.
Le secrétaire général du CCG, Abderrahmane Al Attiya, avait toutefois minimisé, jeudi, lampleur des inquiétudes dune expansion de linfluence chiite dans les pays du CCG.
Ces pays avaient aussi exprimé à plusieurs reprises leurs craintes à propos du programme nucléaire iranien. Là encore, M. Attiya a tenté den minimiser les risques. « Les responsables iraniens nous assurent que leur projet nucléaire est de nature pacifique (...). Nous ne ressentons pas de danger militaire iranien sur nos pays », avait déclaré M. Attiya. Les dirigeants du CCG (Arabie-saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar et Emirats arabes unis) devaient examiner lors de ce sommet de deux jours les moyens de faire face à « la dégradation de la situation sécuritaire en Irak, principal sujet dinquiétude pour ces pays », a indiqué un responsable du CCG.
Les comités ministériels spécialisés du CCG recommandent aux dirigeants de « demander à leurs services de sécurité de préparer un plan commun daction pour faire face aux répercussions dune dégradation de la situation sécuritaire en Irak » sur les pays du Conseil, a ajouté ce responsable, sous le couvert de lanonymat.
Lon remarquera que ces discours paraissent plus mesurés que certaines déclarations liées au risque déclatement de lIrak, ou encore de la montée en puissance du Hezbollah libanais qui avait été sévèrement critiqué aussi bien par lArabie-saoudite que lEgypte lors de son opération anti-israélienne de juillet dernier qui avait servi de prétexte pour Tel-Aviv pour envahir et détruire ce pays. Cette fois, le Hezbollah suscite linquiétude par les tentations de semparer du pouvoir, ou de fomenter un coup dEtat comme len accuse le premier ministre libanais.
Il y a effectivement un débat de fond, mais la conclusion, qui sort de toutes les discussions, est quil faut vite trouver un règlement au conflit du proche-orient. Car les perdants sont plus nombreux quon ne le pense.
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