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Gaza meurt dans lindifférence, au su et au vu du monde
Gaza meurt dans lindifférence, au su et au vu du monde
Un des grands crimes de notre temps
Nous continuons décrire, de dire notre refus des horreurs perpétrées par larmée israélienne, tout en sachant que ceux des responsables qui ont la possibilité de les faire cesser ne veulent pas nous entendre. Des voix courageuses, et prestigieuses, se sont pourtant élevées.
Gaza : des enfants condamnés avant leur naissance (rafahtoday.org)Lancien président Jimmy Carter a récemment déclaré que le blocus contre la bande de Gaza, imposé par le Quartet après la victoire du Hamas aux élections de 2006, était « lun des plus grands crimes contre lhumanité au monde » car il signifiait « lemprisonnement de 1,6 millions de personnes, dont 1 million sont des réfugiés ( ) A Gaza, la plupart des familles ne mangent plus quun repas par jour. De voir les Européens saccommoder de cela est déconcertant ».
À une question qui lui était posée sur la possibilité quont les Etats européens de rompre avec lattitude imposée par les Etats-Unis, M. Carter a répondu : « Pourquoi pas ? Ils ne sont pas nos vassaux. Ils occupent une position dégalité par rapport aux Etats-Unis » .Larchevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix sud-africain, sest rendu récemment à Gaza, dans le cadre dune mission de trois jours à la demande du Conseil des Droits Humains de lONU. « La situation entière est abominable » a-t-il déclaré. « Nous pensons que les citoyens israéliens ordinaires ne supporteraient pas ce blocus, ce siège, sils savaient que ce cela signifie vraiment pour les gens ordinaires comme eux ». La communauté internationale est aussi fautive, a-t-il dit, pour son « silence et sa complicité ».
Mais ces voix restent malheureusement trop rares et isolées. Malgré leurs appels, rien ne change, les mois passent. Israël maintient Gaza bouclée ; en manque deau, daliments, de médicaments les gens saffaiblissent, dépérissent, meurent.
Au moment où nous écrivons ces lignes, à Gaza, il y a des mères qui mettent au monde des enfants condamnés avant leur naissance. Le nombre denfants qui meurent à la naissance à cause de la malnutrition saccroît. Beaucoup des enfants survivants sont anémiques, car la mère a elle-même été sous-alimentée durant sa grossesse.
Imaginez linquiétude des parents, langoisse des mères à lenfantement ! Il y a 9000 à 10000 nouveaux nés à Gaza chaque mois.
Cest un crime abominable ! Ces enfants, vont devoir supporter toute leur vie les séquelles de cette situation. Car leurs cellules cérébrales ont subi dores et déjà des dommages irréparables.
La majorité des enfants en dessous de lâge de cinq ans se trouvent sous-alimentés, parce que privés de nourriture par décision du Gouvernement et de lEtat Major israélien ! Les dirigeants israéliens savent parfaitement ce quils font : sans le dire, ils contribuent par cette mesure cruelle à compromettre la vie des enfants Palestiniens de façon irréversible. Et nul ne semble pressé de courir au secours de ces enfants !
La situation à Gaza est devenue intolérable. Voilà ce que nous disait, lautre jour, un habitant de Beit Hanoun : « On est arrivé au-delà du supportable. Pas délectricité, pas de mazout, pas de gaz, pas de nourriture, pas deau potable, pas de salaire ; on na rien ; cest indescriptible. Et ni lEurope, ni les Etats arabes ne réagissent, comme si la bande de Gaza était déjà rayée de la carte ! »
Quand il sagit de la survie des Palestiniens, quIsraël affame et assassine, les responsables politiques restent inertes ; et les médias ne font pas une information qui permette aux gens de se rendre compte de la gravité de la situation. Mais les images terribles existent, les atrocités ont été décrites, et qui le veut vraiment a la possibilité de savoir ce qui se passe.
Dès lors, tous ceux qui sindignent rétrospectivement du silence et de la passivité de leurs aînés devant les pratiques concentrationnaires des Nazis, mais qui ne font rien pour dénoncer la situation qui est faite aux Palestiniens, ni pour obliger Israël à changer de politique, devraient commencer par balayer devant leur porte.
Contrairement à leurs aînés, ils disposent, eux, de toutes les informations. Leur silence et leur passivité ne sont rien dautre quune complicité dans le crime.
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