• "L’Iran est au centre des discussions américano-israéliennes"


     

    Le membre de la Knesset Yuval Steinitz a dit au quotidien de l’occupation israélienne Yadiot Aharonot lundi soir que l’Iran était au centre des discussions tenues entre les membres du Comité Parlementaire Commun des Etats-Unis et de l’état juif.

    Steinitz héberge une délégation de trois membres du Congrès américain (Jane Jarman, Gabrielle Giffords, Steve Pearce) et un sénateur (John Kyl) qui sont arrivés à bord d’un avion militaire en Palestine occupée, dimanche soir, pour rencontrer les membres du comité de l’occupation israélienne.

    Lundi soir, la délégation a rencontré le premier ministre Ehud Olmert à Jérusalem.

    Un expert dit au quotidien israélien que l’exercice rapportée de la force aérienne de l’Iran peut être lié à l’état juif, mais la menace n’est pas majeure.

    « Le sujet iranien était le premier sujet dans toutes les discussions », a dit Steinitz, en ajoutant : « C’était la question centrale ».

    « Tout le monde a exprimé une position sans équivoque comme quoi l’Iran ne doit pas être autorisée à être un pays nucléaire, et à avoir des armes nucléaires », a dit Steinitz.

    « Il y a un certain espoir que si l’Europe travaille avec les Etats-Unis pour parvenir à des sanctions économiques, et à un blocage contre l’Iran, alors il se peut que l’Iran accepte d’arrêter son programme, comme la Corée du Nord », a-t-il dit. « Sinon, il est bien clair que la solution militaire est sur la table », a-t-il ajouté.

    Dans le passé, le comité commun Knesset-Congrès-Sénat a aidé à rendre disponibles des centaines de millions de dollars pour un bouclier de guerre anti-missiles israélien, Arrow, qui est produit en coopération avec Boeing aux Etats-Unis.

    De plus, Steinitz a critiqué la tentative du ministre de la guerre Amir Peretz d’adoucir les commentaires effectués par le général de brigade en chef des Renseignements Militaires des forces israéliennes Yossi Baidatz, qui a dit au Comité de Défense et des Affaires Etrangères de la Knesset que la menace du Hezbollah était quasiment aussi élevée qu’à la veille de la guerre. Peretz a dit que la menace était seulement « potentielle ».

    « Il y a des faits et il y a des commentaires politiques », a dit Steinitz.

    « Les faits sont comme Baidatz les a décrits. Le Hezbollah est aujourd’hui plus fort en termes d’arsenal, de possession de roquettes, qu’il ne l’était à la veille de la guerre. C’est très déplaisant pour nous, Israéliens, de l’entendre, et pour le gouvernement en particulier, car nous avons non seulement échoué à retirer la menace du Hezbollah, mais la menace s’est accrue », a-t-il dit.

    « J’étais très surpris par les commentaires du ministre de la défense. Personnellement, je ne comprends pas ce que "potentielle" signifie », a ajouté Steinitz.

    Il a suggéré que de « nouveaux » éléments pouvaient être présents au Liban, mais qu’il ne pouvait donner plus de détails. « Il (le témoignage de Baidatz) confirme ce que nous savons tous, que la dernière guerre n’était pas un grand succès du point de vue d’Israël », a-t-il dit.


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  • Les derniers mots de Saddam Hussein : " À l’enfer qu’est l’Iraq !?"
    Ce que les médias ont délibérément caché
     

    Le jour sacré de l’Aïd, le monde a assisté horrifié au lynchage barbare du président de l’Iraq Saddam Hussein, soi-disant pour crimes contre l’humanité. Ce meurtre public a été sanctionné par les criminels de guerre que sont le président Bush et le Premier ministre Blair. Tout le procès a été une parodie de justice, devant un tribunal d’opérette. Des avocats de la défense ont été brutalement assassinés, des témoins menacés et des juges remplacés, à cause de leur impartialité, par des juges fantoches. Et pourtant, on nous a dit que l’Iraq avait été envahi pour promouvoir le démocratie, la liberté et la justice. »

    (Tun Dr. Mahathir Mohamad, ancien Premier Ministre de Malaysia, 30 décembre 2006)


    Le lynchage barbare de Saddam Hussein, l’ancien président de l’Iraq, a été un événement orchestré, une opération de guerre psychologique soigneusement mise en scène sous supervision US, avec l’objectif de déclencher des divisions sociales et de fomenter une violence sectaire en Iraq et, au-delà, à travers le Moyen-Orient.

    Dans leur couverture de l’exécution, les médias internationaux ont, d’une manière hautement sophistiquée, combiné la transcription de l’exécution de Saddam Hussein avec des déclarations de soi-disant témoins.

    De plus, les transcriptions ont été souvent présentées aux lecteurs hors contexte et sans explication. Plus généralement, les traductions de l’arabe ont fait l’objet de manipulations et de distortions médiatiques.

    L’exécution du dirigeant iraquien a été soigneusement fixée à un moment sensible pour les Musulmans. Elle a eu lieu le jour de l’Aid El Kebir, un jour sacré pour les Musulmans. La date de l’exécution est peut-être ce qui indique le plus clairement qu’il s’agissait là vraiment d’une opération psychologique (PSYOP*) lancée par les USA.

    La date de l’exécution a été choisie délibérément a une période sacrée pour les Musulmans afin d’exploiter la division entre chiites et sunnites. L’Aïd était en effet observé le samedi 30 décembre 2006 par les sunnites et le dimanche 31 décembre par les chiites.

    L’exécution a eu lieu le 30 décembre afin d’enrager les musulmans sunnites contre les musulmans chiites. Les médias et les déclarations officielles US ont simultanément pointé les chiites (et le « gouvernement chiite ») comme responsables de l’exécution.

    Mis à part le contexte religieux, l’exécution était en outre illégale du point de vue du code pénal et de la constitution de l’Iraq. C’est ce qu’a démontré Rizgar Mohammad Amin, un Kurde iraquien qui a été l’un des juges au procès contestable de Saddam hussein.

    L’exécution a été effectuée, comme arme psychologique, pour susciter des violences et des divisions sectaires à travers le Moyen-Orient. Le moment choisi coïncidait aussi avec de nombreuses annonces et informations faisant état de plans de guerre des USA et d’Israël contre la Syrie et l’Iran.

    Ce n’est pas une coïncidence si, peu après l’exécution, le Président US a identifié la Syrie et l’Iran comme ennemis de l’Iraq et a ordonné un raid contre un consulat iranien au Kurdistan iraquien.

    La campagne médiatique de désinformation accompagnant l’exécution a été coordonnée avec les instruments de la propagande de guerre émanant du pentagone et des services de renseignements US. Dans la foulée immédiate de l’exécution, les réseaux mondiaux des médias dominants se sont empressés de propager la désinformation que le Pentagone voulait transmettre au grand public.

    Les traductions des transcriptions des derniers mots de Saddam Hussein, scrupuleusement manipulées et dénaturées, ont inondé la chaîne mondiale d’information.

    Nous présentons ci-dessous la traduction par Global Research de l’original arabe enregistré, semble-t-il, à partir d’un téléphone portable. Nous présentons aussi, à titre de comparaison, plusieurs autres « traductions » du même original arabe.

    Transcription: notre traduction de l’original arabe

    À l’arrière-fond, une conversation, difficilement audible, a lieu : quelqu’un appelle quelqu’un d’autre dans la salle d’exécution par son nom « Ali ».

    Saddam Hussein: "Je témoigne que Mohamed est le messager de Dieu."

    Saddam Hussein: "Oh Dieu." [il dit cela pendant qu’on lui passe la corde au cou]

    Une voix engage la récitation d’une prière musulmane coutumière (une salvat): "Que les bénédictions de Dieu soient sur Mohamed et les siens."

    Toutes les voix, y compris celle de Saddam Hussein, répètent : « Que les bénédictions de Dieu soient sur Mohamed et les siens."

    Un groupe de voix : "Moqtada...Moqtada ...Moqtada." [allusion à Moqtada A Sadr, chef de l’Armée du Mahdi] …

    Saddam, amusé : "Moqtada...Moqtada! Vous trouvez que c’est ça, le courage ? " [Cela peut aussi être traduit par : "C’est ça votre virilité ?"]

    Plusieurs individus disent plusieurs fois : "Au diable!" [= « Va en enfer ! »]

    Saddam Hussein moqueur : "À l’enfer qu’est l’Iraq !? "

    D’autres voix: "Longue vie à Mohammed Baqir Al-Sadr."

    Voix isolée : "Non, s’il vous plaît. L’homme a été exécuté. S’il vous plaît, non, s’il vous plaît arrêtez."

    Saddam Hussein commence la récitation de la prière musulmane finale: "Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son messager. Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed… " [Saddam Hussein est soudain interrompu dans sa prière par l’ouverture de la trappe.]

    Plusieurs voix : "Le tyran est tombé !"

    D’autres voix : "Bénis soient Mohamed et les siens."

    Voix isolée : "Laissez-le pendre huit minutes."

    Plusieurs conversations continuent en arrière-fond sur Saddam Hussein.


    Note sur la vidéo originale

    La traduction de Global Research est basée sur une vidéo en arabe. La diffusion de cette vidéo faisait de toute vraisemblance partie de l’opération de renseignement sous supervision US. Il a été allégué que la vidéo avait été enregistrée avec un téléphone portable appartenant à l’un des exécuteurs. La scène est cruelle et ne ressemble pas à une exécution d’État. Pour la voir, cliquer ici<?xml:namespace prefix = o /><o:p> </o:p> 

    Traductions des médias dominants

    Ci-dessous plusieurs transcriptions de traductions. Certaines de ces transcriptions s’éloignent fortement du mot à mot du dialogue original en arabe. Les versions de CNN ou de la BBC révèlent une tentative délibérée de dénaturer les déclarations de Saddam Hussein et de présenter les Chiites d’Iraq comme étant les auteurs de l’exécution du dirigeant iraquien.

    Les traductions des médias dominants ajoutent ou intercalent des mots attribués à Saddam Hussein a ce qui a été enregistré.

    Fox News

    La transcription de Fox News ne donne même pas un aperçu des derniers mots de Saddam Hussein. Elle ne donne qu’une traduction détaillée du début de la vidéo. On peut se demander pourquoi toute la vidéo n’a pas été transcrite et pourquoi la transcription partielle a été présentée comme étant une transcription intégrale

    Transcription de Fox News

    Une nouvelle bande vidéo est parue lundi sur le web, montrant le corps de l’ancien homme fort de l’Iraq Saddam Hussein après sa pendaison le 30 décembre 2006. Voici la traduction de la conversation enregistrée sur 27 secondes entre des hommes ayant accès au corps et quelqu’un utilisant apparemment un téléphone portable équipé de caméra :

    (Inaudible)— Abou Ali Dépêchez-vous !

    -Dépêchez-vous !

    - Dépêchez-vous ! (Inaudible)

    - Allons-y, mon ami … Allez, viens, mec !

     - Je vais t’arranger ça.

     - J’arrive, j’arrive.

     - Un moment, un moment

    - J’arrive, j’arrive. - Abou Ali, Abou Ali… Tu t’occupes de ça.

    - Ok allons-y, allons-y - Viens, mon ami ! Viens, mon ami !

    - Ok, j’arrive, j’arrive.


    Transcription de la BBC

    La transcription de la BBC ne restitue pas non plus les derniers mots de Saddam Hussein, outre qu’elle présente les exécuteurs comme des chiites sauvages. Le compte-rendu de la BBC ne rend pas non plus compte du rôle de Washington dans l’ordre d’exécution.

    En outre, les derniers mots de Saddam Hussein sur l’Iraq transformé en enfer sont opportunément omis. La transcription de la BBC présente aussi les exécuteurs comme des chiites. Cela est fait par le choix de la référence à la phrase faisant allusion à la famille du Prophète et à la déclaration : "Et que Dieu hâte leur apparition et maudisse leurs ennemis », qui réfère au Mahdi, figure centrale pour les chiites.

    Traduction des sous-titres arabes accompagnant la scène de l’exécution telle que diffusée par la chaîne Al Jazeera :

    [Saddam] Oh Dieu !

    [Voix] Que Dieu bénisse Mohamed et les siens

    [Voix] Et que Dieu hâte leur apparition et maudisse leurs ennemis

    [Voix] Moqtada [Al-Sadr]...Moqtada...Moqtada.

    [Saddam] Vous considérez ça comme du courage ?

    [Voix] Longue vie à Mohamed Baqir al-Sadr.

    [Voix] En enfer.

    [Voix] S’il vous plaît non. L’homme a été exécuté. Non, s’il vous plaît, je vous supplier d’arrêter.

    [Saddam] Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son messager. Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed…...

    Ici, la vidéo s’interrompt et on entend le bruit de la trappe qui s’ouvre.

    The Independent (Royaume-Uni)

    The Independent, un quotidien britannique qui donne une vision plutôt progressiste des événements internationaux, a publié une transcription similaire de la scène qui omet elle aussi les derniers mots de Saddam Hussein disant que l’Iraq est devenu un enfer sur terre.

    Analyse et implications

    Au niveau international et particulièrement dans le monde arabe et au Moyen-Orient, ce lynchage barbare a été superficiellement présenté comme une initiative chiite, alors que les forces d’occupation anglo-usaméricaines ont contrôlé chaque phase de cet événement horrible. Curieusement, les individus et dirigeants qui ont joué un rôle majeur dans l’ordre de lyncher Saddam Hussein sont maintenant en train de proclamer qu’ils étaient opposés à son exécution. Le Premier ministre Tony Blair aurait déclaré que « la manière dont l’ancien dirigeant iraquien Saddam Hussein a été exécuté était complètement erronée . » Simultanément, els dicteurs et dirigeants autocratiques du monde arabe ont enfourché le même cheval et exprimé leur opposition au lynchage de Saddam Hussein. Les critiques exprimées par la Maison des Saoud en Arabie saoudite, la famille hachémite en Jordanie et le Pésident Moubarak en Égypte, parmi d’autres, ne constituent que des postures creuses destinées à augmenter leur popularité auprès de leurs propres citoyens.

    Le rôle du gouvernement fantoche iraquien

    Dans ces divers compte rendus médiatiques, il y a une volonté délibérée et calculée de faire reposer la responsabilité de l’exécution de Saddam Hussein uniquement sur les épaules du soi-disant » gouvernement iraquien », en faisant semblant d’oublier que ce gouvernement ne peut pas agir sans le consentement US. Le gouvernement iraquien, qu’il faut définir comme un gouvernement fantoche contrôlé par les USA, es invariablement décrit dans les médias comme un « gouvernement chiite » ou un « gouvernement dominé par les chiites ». Cela fait partie intégrante de l’opération psychologique US destinée à briser la solidarité entre chiites et sunnites contre les envahisseurs et occupants anglo-usaméricains.

    L’actuel « gouvernement » iraquien est un appendice de l’administration d’occupation US et reçoit ses ordres de Washington et Londres. Il n’est pas plus chiite qu’il n’est un gouvernement réel. Sans pouvoir, il est composé à parts égales de Kurdes, de sunnites arabes et de chiites arabes.

    Pour dénoncer l’interprétation fabriquée du pouvoir en Iraq, il faut regarde rla composition des institutions gouvernementales iraquiennes pendant l’ère de Saddam Hussein. Avant l’invasion de 2003, les Arabes chiites étaient plus représentés dans la bureaucratie civile aussi bien que dans l’appareil militaire et sécuritaire, en grande partie à cause des réalités démographiques de l’Iraq.

    Mais ce fait a été oublié depuis longtemps. Rien n’a changé du point de vue de la composition de la bureaucratie, des organes administratifs, des forces de sécurité et de l’appareil militaire de l’Iraq. Avant l’invasion anglo-usaméricaine de l’Iraq, environ 60% des militaires iraquiens étaient des Arabes chiites. Ces 60% ont combattu l’Iran voisin, qui est une nation à prédominance chiite.

    En fait, les divisions réelles au Moyen-Orient ne sont pas fondées sur des considérations religieuses, sectaires ou ethniques mais sur l’opposition,ou le soutien à l’agenda anglo-usaméricain pour le Moyen-Orient.

    La focalisation des médias sur les divisions sectaires a pour but de détourner l’attention de l’opinion publique du fait que les USA et leurs partenaires de coalition sont à l’origine de l’anarchie et de la violence qui provoquent un nombre incalculable de morts et d’atrocités en Iraq.

    Les derniers moments de Saddam Hussein

    Les derniers mots de Saddam Hussein étaient vraiment convaincants. Lorsque ses exécuteurs lui ont dit d’aller en enfer, le dirigeant iraquien a répondu : [Vous voulez dire] à l’enfer qu’est l’Iraq ? »

    Qui a transformé l’Iraq en enfer sur terre ? À qui donner la faute ? Ces mots étaient si puissants que plusieurs grands médias, dont CNN et la BBC, ont opportunément omis de les traduire. Toute révélation ou couverture significative de la teneur exacte de la déclaration finale de Saddam Hussein pourrait avoir des implications graves et négatives pour la feuille de route militaire anglo-usaméricaine au Moyen-Orient. "À l’enfer qu’est l’Iraq!?" pourrait devenir un slogan politique puissant, servant à rallier l’opinion publique à travers le ponde musulman contre les ambitions impériales de l’Usamérique.

    Les derniers mots du dirigeant iraquien ont un grand poids car ils décrivent la situation créée en Iraq par l’occupation militaire. Cette déclaration finale pourrait avoir aussi des retombées aux USA et en Grande-Bretagne, où l’opinion publique prend de plus en plus conscience que ces derniers mots, « l’enfer sur terre », décrit ce qu’est devenu l’Iraq sous l’occupation usaméricaine et britannique.

     Les derniers mots de Saddam Hussein pourraient servir à rallier la résistance dans le monde arabe contre l’occupation anglo-usaméricaine de l’Iraq. De ce point de vue, les médias dominants arabes ont joué un rôle calculé au service de l’agenda militaire anglo-usaméricain en faisant reposer la responsabilité de l’exécution de Saddam Hussein sur les chiites iraquiens.

    En dehors du monde arabe, s’il est permis de les entendre tels qu’ils ont été prononcés, les derniers mots de Saddam Hussein (« À l’enfer qu’est l’Iraq !? »), qui décrivent la réalité d’un pays occupé, pourraient remettre en cause la légitimité de l’administration US et son de son indéfectible allié britannique.

    Les médias dominants qui ont apporté sa déclaration ont véhiculé l’impression, à travers une analyse dénaturée et alambiquée, que Saddam Hussein s’en prenait aux Arabes chiites et au « gouvernement iraquien à prédominance chiite » pour la destruction de l’Iraq. Mais rein ne pourrait être moins vrai. Tout prouve que depuis les premiers jours de l’occupation de l’Iraq, les USA et la Grande-Bretagne n’ont pas seulement créé une situation d’insécurité mais ont aussi été mêlés à des actes clandestins de violence, dont des massacres au hasard et des attaques suicide dirigées contre des civils.

    Ce tableau dépeint par les médias d’une « ascension chiite » émergente en Iraq et au Moyen-Orient fait partie d’une stratégie à facettes multiples visant à créer des tenions au sein de la population majoritairement musulmane du Moyen-Orient. C’est stratégie classique du « diviser pour conquérir », soutenue par les longs tentacules de l’appareil de renseignement US. L’agenda caché est de déclencher une « guerre civile » et de redessiner la carte du Moyen-Orient. Le but ultime est la domination du Moyen-orient par les USA, la Grande-Bretagne et leurs partenaires de coalition, Israël et régimes arabes amis compris. La collaboration active des gouvernements arabes de la ligne de front, qui ont des accords de coopération militaire avec l’OTAN et les USA, est aussi comprise dans cet agenda.

     Les divisions et l’animosité au sein de leurs populations respectives ont permis à ces personnages arabes autoritaires et pro-US, qui agissent de plus en plus comme hommes de paille, de se maintenir au pouvoir. Depuis le siège israélien du Liban, patronné par les Anglo-Usaméricains, la phase de construction d’une coalition dans la feuille de route militaire a été lancée. Les USA sont en train de construire la « Coalition des modérés », qui inclut Israël, l’Arabie saoudite, Mahmoud Abbas, le gouvernement libanais, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Turquie et la Jordanie. En même temps, on a oeuvré en permanence à construire un consensus public en faveur d’une division de l’Iraq et de frappes militaires contre la Syrie et l’Iran. Les médias en Amérique du Nord, en Europe et dans le ponde arabe ont joué un rôle important dans la diabolisation des Syriens et des Iraniens.

    Alors que les USA embrayent vers la prochaine étape de la guerre du Moyen-orient, il s’agit pour eux de diviser les populations dans une vaste région, allant du Liban et de la Palestine au Golfe arabo-persique. La vie de Saddam Hussein a été sacrifiée par les USA pour alimenter le feu de la discorde et de la division en Iraq et au Moyen-Orient avant la prochaine phase de leur feuille de route militaire, dont les cibles sont la Syrie et l’Iran.

    *NdT : PSYOP = opérations psychologiques, terme élégant pour désigner la propagande de guerre, enseignée dans les écoles militaires US. La photo ci-dessus est tirée d'un site de recrutement de l'US Army pour les militaires chargés de cet aspect important de la guerre, elle montre un membre d'un bataillon PSYOP faisant son travail officiel en Iraq. Mais une grande partie du travail PSYOP est clandestine. L'objectif est toujours le même : convaincre les autres qu'on a raison...de leur faire la guerre. (Fausto Giudice, Tlaxcala)


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  • La bulle coloniale de la Zone Verte en Irak




    Dans la Zone Verte...

    Tous les jours la presse rapporte les attentats qui continuent à Bagdad, avec leurs dizaines de morts et leurs centaines de blessés. Comme le soulignait le quotidien espagnol El Pais (19 février 2007) «le calme n’a pas duré cinq jours malgré le plan de sécurité lancé en fanfare par el gouvernement.»

    Aux Etats-Unis, les démocrates se gardent bien de couper les fonds à l’administration Bush, alors que «nos soldats sont là-bas en train de gagner la guerre», selon les dires du sénateur républicain Lindsey Graham. Que 63% des Américains souhaitent un retrait des troupes d’ici 2008 ne compte pas, y compris pour la majorité démocrate. D’ailleurs, n’a-t-elle pas voté en faveur du changement intervenu à la tête des troupes d’occupation, à l’occasion de la nomination du général David Petraeus.

    Plus significatif, le nouveau budget militaire face auquel les démocrates restent cois. Les dépenses des Etats-Unis s’élèveront à 623 milliards de dollars en 2008, ce qui inclut le budget «ordinaire» du Pentagone et le «surcoût» de la guerre en Irak.

    Depuis 2001, les dépenses ont augmenté de 62%. Toutefois, elles ne calment pas les revendications des chefs d’état-major des trois armes. Avec l’appui des grandes firmes du complexe militaro-industriel – telles que Lockeed Martin, Boeing Company, Northrop Grumman, General Dynamics, Raytheon Company – ils revendiquent des rallonges budgétaires.

    La hausse des dépenses militaires à l’échelle mondiale, telles que la relève le SIPRI  (Stockholm International Peace Research Institute), est provoquée à hauteur de 80% par dépenses d’armement des Etats-Unis.

    Les dépenses américaines pour la guerre d’occupation en Irak participent d’une «course aux armements» plus ample qui s’intègre à une fuite en avant politico-militaire propre et suscitée par les éléments profonds de la crise pathologique qui frappe l’économie et la société américaine. Comparées aux dépenses de la Russie de Poutine, qui atteignent 18 milliards de dollars, ou à celles de l’Iran (4,5 milliards) ou encore à celle de la Chine (40 milliards, même si ces statistiques sont moins fiables), les scores étatsuniens en la matière dépassent tous les «espoirs» diffusés en 1989. Cette année-là, en dollars constants, les Etats-Unis avaient un budget militaires de 450 milliards de dollars. Or, il était encore dopé par le «renouveau de la guerre froide».

    Pour 2008, les dépenses d’autres puissances impérialistes telles que la France (41 milliards), le Japon (45 milliards), le Royaume-Uni (50 milliards) démontrent que, bien que gnomes en comparaison des Etats-Unis, elles engagent des dépenses militaires bien supérieures à ce qui est présenté comme une «nouvelle puissance mondiale» : l’Inde. Son budget d’armement atteint 22 milliards ; il va certainement augmenter sous l’impulsion des Etats-Unis.

    On ne peut cesser de faire la comparaison entre ces dépenses militaires et les exigences répétées (vainement) de financement par des organisations internationales telles que l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette dernière estime à 25 milliards de dollars les «investissements» à effectuer pour éradiquer la malaria et les maladies analogues pour lesquelles une vaccination serait efficace,  ainsi que pour mener une véritable campagne contre l’extension du Sida. Pour assurer une fourniture d’eau aux habitants de la planète, un programme de 15 milliards par an serait suffisant selon l’ONU.

    Comparez ces sommes à celles du budget militaire de 623 milliards de dollars pour la seule année 2008 ; un montant qui peut encore être augmenté selon les «évolutions en Irak et internationalement».

    Placée sous cet éclairage, la description que nous livrons ci-dessous de la Zone Verte établie par les Etats-Unis au centre Bagdad met encore plus en relief les traits forts de cette occupation coloniale de l’Irak.

    Nous n’avons pas effectué une traduction de ce texte au sens strict du terme. Nous avons paraphrasé les bonnes feuilles du livre de Rajiv Chandrasekaran, intitulé Imperial Life in the Emerald City (Vie impériale dans la ville d’émeraude), produites par le quotidien anglais The Guardian  du 19 février 2007.  Au mois de mars 2007, les Editions Bloomsbury publieront cet ouvrage. Ces bonnes feuilles, éditées par The Guardian, décrivent, entre autres, la vie des occupants coloniaux dans la Zone Verte (Green Zone). Espérons que ce livre trouve vite un éditeur français. (Réd. À l'encontre)

    Alors que les Irakiens survivent et se débattent dans le chaos de Bagdad, les Américains envoyés pour reconstruire la nation vivent une existence de jeunes gens protégés, dans le centre de la capitale, dans des villas luxueuses où vivaient les protégés du dictateur Saddam Hussein. Ils le font avec à disposition des hot-dogs, de la bière, etc.

    Nous résumons ici quelques éléments fournis dans cet extrait du livre de Rajiv Chandrasekaran dont on peut espérer qu’une traduction française sera faite prochainement.

    A la différence de partout ailleurs à Bagdad, vous pouvez, dans la Zone Verte, dîner à la cafétéria qui se trouve dans le Palais de la République et ne jamais manger un kebab d’agneau ou du pain sans levain. Le Palais de Saddam était le siège de la CPA (Autorité provisoire de la coalition), c’est-à-dire l’administration de l’occupant impérialiste. La nourriture a toujours été américaine, avec un parfum du sud des Etats-Unis. Le buffet de la cafétéria comporte tout ce qu’un Américain a besoin pour une nourriture très riche en calories et extrêmement grasse.

    Vous ne trouverez aucune des tomates excellentes ou des concombres cultivés en Irak et qui composent la salade servie dans un bar irakien. Le gouvernement étasunien a émis une réglementation qui impose que toute chose, même l’eau dans laquelle les hot-dogs cuisent, soit envoyée par bateau sous contrôle de firmes d’autres nations, enregistrées par l’administration. Le lait et le pain étaient envoyés par camions depuis le Koweït au même titre que les carottes ou les petits pois en boîte. Les céréales pour le petit-déjeuner arrivaient par avion depuis les Etats-Unis.

    Une fois les Américains là, des ingénieurs ont reçu l’ordre de transformer le palais de Saddam en centre opérationnel pour l’occupation  américaine. C’est la firme Halliburton – dont les liens avec le vice-président Dick Cheney sont aujourd’hui connus de tout le monde – qui obtint le contrat de gestion de l’ensemble du palace. Sept jours par semaine les Américains mangent sous les chandeliers de cristal de Saddam, car la grande salle de réunion du dictateur pendu a été transformée en cantine. Une peinture murale orne une des entrées : elle représente le World Trade Center. Sur cette peinture, chaque corps de l’armée américaine, l’infanterie, les forces aériennes, les forces navales, a droit à son emblème. Il y a aussi les emblèmes de la police de New York et des pompiers au sommet des tours représentées avec le slogan : «Remercions Dieu pour les forces de la coalition et pour les combattants de la liberté à la maison [les Etats-Unis] et à l’étranger.»

    A l’une des trois entrées se trouvait un panneau avec les inscriptions suivantes : «études bibliques, mercredi à 19h» ; «ressentez-vous un stress ? venez nous rendre visite à la clinique combattant le stress» ; «caméra perdue, récompense offerte». Dans la cantine règne une sorte de séparation d’ordre tribal, à peu près comme dans celle d’un collège. Les aides irakiens restent de leur côté, les soldats et les mercenaires se retrouvent en groupe séparé. Au même titre que ceux de la coalition des volontaires : les Britanniques, les Australiens, les Polonais, les Espagnols et les Italiens.

    Les civils américains qui travaillaient pour le gouvernement des occupants avaient leur propre organisation en cliques : les représentants politiques de haut niveau ; les fraîchement sortis de l’université ; les vieux chevronnés arrivés les premières semaines de l’occupation. Lors des conversations à table, un protocole non explicite était observé. Il était toujours adéquat de rendre hommage à «la mission», c’est-à-dire la campagne de l’administration Bush pour transformer l’Irak en une démocratie pacifique, moderne et séculière, qui conviendrait à chacun, quelle que soit l’ethnie ou la confession à laquelle il appartient. Les tirades sur la façon dont Saddam avait ruiné le pays et les descriptions sur comment on allait le ressusciter étaient aussi les bienvenues. Mais, à moins que vous connaissiez véritablement et véritablement bien quelqu’un, vous ne vous risquiez jamais de remettre en question la politique américaine à l’occasion d’un repas. Par contre, si vous aviez une réclamation à faire à propos de la gestion de la cafétéria, il fallait rencontrer Michael Cole. Il était l’homme de liaison des services de Halliburton  et pouvait vous expliquer pourquoi la salade n’était pas un produit irakien et pourquoi le porc continuait à apparaître à tous les menus. Cole, qui avait 22 ans, qui était sorti du College, avait été le jeune aide secrétaire d’un membre républicain du Congrès venant de Virginie.

    Col fut contacté par Halliburton et sa mission pouvait se résumer ainsi : maintenir l’air dans la bulle afin d’assurer que les Américains qui avaient quitté la maison afin de travailler pour l’administration de l’occupant se sentent à l’aise. La nourriture faisait partie de cela. Mais, de même, les films, les matelas ou le service de blanchisserie.

    D’avril 2003 à juin 2004, la CPA dirigea le gouvernement irakien. Elle édicta des lois, imprima de la monnaie, collecta des impôts, déploya des forces de police et dépensa les revenus issus du pétrole. A son plus haut point, la CPA comptait plus de 1500 employés à Bagdad, la majorité Américains. Elle était dirigée par le vice-roi américain Lewis Paul Bremer III qui portait toujours un costume bleu et des bottes de combat. Même durant l’été lorsque les Irakiens succombaient à la chaleur.

    Bremmet était entouré de gardes du corps lourdement armés, où qu’il aille, même dans les toilettes du palace. Ce palace qui était le Versailles de Saddam sur le fleuve Tigre.

    Tout ce qui pouvait être sous-traité l’était. Par exemple, le travail de mettre en place des conseils de gestion des villes a été sous-traité à une firme de Caroline du Nord pour la somme de 236 millions de dollars. Le job consistant à garder le vice-roi était attribué à des gardes privés dont chacun touchait 1000 dollars par jour. Pour ce qui a trait à la gestion du palace : cuisines, changer les ampoules, blanchisserie, etc., Halliburton a reçu des millions de dollars.

    La Zone Verte a la petite Amérique (Little America) de Bagdad. Tous ceux qui travaillaient là vivaient là, soit dans des camions roulottes, soit dans l’hôtel Al Rachid. Des centaines d’employés de firmes privées, y compris Bechtel, General Electric et Halliburton, devaient loger dans des roulottes au même titre que des légions de gardes privés ayant pour contrat de surveiller ces derniers. Les seuls Irakiens qui pouvaient pénétrer dans la Zone Verte étaient ceux qui travaillaient pour les Américains ou ceux qui pouvaient fournir la preuve qu’ils y résidaient avant la guerre. Saddam avait entouré cette région d’un petit mur de briques. Il n’y avait que trois points d’entrée. La seule chose que les militaires devaient faire était de placer des tanks à chaque entrée.

    Les Américains qui tournaient dans cette région en 4x4 (GMC Suburbans) respectaient les vitesses imposées par la CPA. Lorsqu’ils circulaient, la climatisation était à son maximum et ils se mettaient sur la bande FM 107.7, Freedom Radio, une station américaine qui passait de la musique classique… rock et des messages répétitifs. Toutes les deux semaines, les véhicules étaient nettoyés dans un centre de lavage géré par Halliburton.

    Des navettes circulaient à intervalle de 20 minutes dans toute la Zone Verte, s’arrêtant devant des cabines en bois, afin de transporter ceux qui ne disposaient pas de voiture et ne voulaient pas marcher. Le courrier était distribué tous les jours. Un système de générateurs assurait l’électricité en permanence. Si les plats servis à la cafétéria ne vous plaisaient pas, vous pouviez trouver des restaurants chinois avec des plats à l’emporté. La firme de nettoyage chimique Halliburton, en trois jours, enlevait de votre uniforme kaki la sueur et la poussière. Une affichette indiquait qu’il fallait enlever la munition des poches avant de remettre les habits.

    Les lois et les traditions irakiennes ne s’appliquaient pas au sein de la Zone Verte. Des femmes faisaient du jogging en short et en tee-shirt. Un magasin d’alcool vendait de la bière, du vin et des alcools forts importés. Des jeunes hommes vendant des DVD près du parking du palace avaient une parole secrète : «Monsieur, vous voulez du porno ?»

    La majorité du staff de la CPA n’avait jamais travaillé en dehors des Etats-Unis. Plus de la moitié, selon des estimations, avait obtenu leur premier passeport pour voyager en Irak. S’ils voulaient survivre à Bagdad, ils avaient besoin de la même bulle protectrice que les compagnies pétrolières américaines ont construite en Arabie Saoudite, au Nigeria ou en Indonésie.

    Mark Schroeder me disait lorsque nous étions un après-midi au bord d’une piscine, buvant une bouteille d’eau, dans les Emirats arabes unis : «Je le ressens comme une Petite Amérique», faisant allusion à la Zone Verte. Schroeder, qui travaillait pour un membre du Congrès républicain à Washington, avait 24 ans lorsqu’il a entendu que la CPA avait besoin de plus d’employés. Il a envoyé son CV (curriculum vitae) au Pentagone. Quelques mois après, il se trouvait dans le Palace de la République.

    Mark Schroeder jouait le rôle d’un un analyste important dans un service spécialisé. Il effectuait des synthèses pour des rapports hebdomadaires remis à Bremer, avec des graphiques et des courbes qui démontraient les progrès accomplis par la CPA dans des secteurs décisifs. Schroeder vivait dans une caravane avec trois autres collègues et mangeait régulièrement dans la cantine.

    Dans les deux mois et demi après être arrivé à Bagdad, il n’avait quitté la Zone Verte qu’une seule fois ; et cela pour aller à Camp Victory, le quartier général étatsunien, près de l’aéroport.

    Lorsqu’il avait besoin d’acheter quelque chose, il se rendait au PX (le supermarché de l’armée) situé près du Palais. Là, il pouvait acheter des Fritos, des Cheetos, des Dr Pepper, des protéines en poudre, etc. S’il n’y trouvait pas ce qu’il voulait, il ,pouvait se rendre dans le bazar de la zone verte, une allée piétonnière avec quelque 70 magasins tenus par des Irakiens vivant dans la zone verte.

    Ce bazar avait été construit afin que les Américains ne doivent pas quitter la Zone verte lorsqu’ils veulent acheter des babioles ou des divers articles. Divers magasins vendent des téléphones mobiles, des DVD. D’autres sont spécialisés dans des produits irakiens : des anciens uniformes de l’armée, des billets de banques avec le portrait de Saddam, des drapeaux irakiens avec l’inscription «Dieu est grand», avec la calligraphie de Saddam. Mon magasin préféré était le JJ Store, une  boutique pour photos, du type de celle que l’on trouve à Disneyland, avec imitation du Far West : vous pouviez vous faire photographier avec une djellaba et un turban.

    La Zone Verte assure aussi les loisirs. La CPA a un «officier pour le moral» qui organise des leçons de salsa, de cours de yoga, passe des films. Vous trouviez aussi des salles de musculation et de fitness, avec un appareillage similaire à ce qu’il y a de mieux aux Etats-Unis…

    De l’intérieur de la Zone Verte, le Bagdad réel – les points de contrôle, les bâtiments détruits par les bombes, les embouteillages – aurait pu être dans un autre monde…La fumée âcre d’une voiture ayant explosé ne remplissait par l’air. La misère subsaharienne, l’univers sans loi ni ordre qui s’est emparé d’une des plus anciennes villes du monde se déployaient autour du mur ; mais à l’intérieur dominait la stérilité d’un département des Etats-Unis.

    [Après avoir assisté à l’explosion d’une voiture piégée et vu des dizaines de cadavres déposés devant la morgue, pourrissant au soleil, l’auteur] rencontra un groupe de membres de la CPA dans la Zone Verte. Personne ne fit mention des explosions…J’ai demandé s’ils étaient au courant de ce qui se passait ? Savaient-ils que des dizaines de personnes étaient mortes. «Oui. J’ai vu quelque chose à ce sujet à la télévision» m’a répondu un homme à ma droite. «Mais je n’ai pas regardé tout le reportage. J’étais trop occupé à travailler pour mon projet démocratique.

    Un policier protège les abords de la «zone verte» à Bagdad où se tient la conférence nationale irakienne.(Photo: AFP)

    Un policier protège les abords de la «zone verte» à Bagdad (Photo: AFP)


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  • Les soldats américains terrorisent Bagdad avec l’opération « Respect de la loi »

    Des milliers de soldats américains sont allés de maison en maison dans des quartiers principalement chiites du nord-est de Bagdad le 13 février au cours de la première phase de l’opération « Respect de la loi », le plan d’intensification des combats annoncé par l’administration Bush le 10 janvier.

    Ce plan prévoit le déploiement de troupes de combat supplémentaires, soit 21 500 soldats, pour la plus grande partie dans la capitale irakienne. Il faudra encore un nombre comparable de soldats américains pour assurer le soutien de l’opération.

    Un supplément de soldats kurdes et irakiens fut aussi envoyé en renfort depuis d’autres régions du pays. Au moins 3000 soldats américains et 2000 soldats irakiens sont déjà arrivés dans la capitale. Toutes les troupes supplémentaires devraient être arrivées à Bagdad d’ici le mois de mai.

    Le but de l’opération « Respect de la loi » est de pénétrer partout à Bagdad dans les bastions de la résistance, d’arrêter ou de tuer les insurgés et d’occuper des quartiers entiers de la capitale. 

    Cette intensification fait partie d’un effort plus général de la part de l’impérialisme américain pour étendre sa domination à tout le Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont déjà deux porte-avions qui ont chacun leur flotte de soutien, stationnés dans le golfe Persique, la plus importante présence militaire américaine depuis 2003. Des missiles Patriot ont déjà été positionnés dans d’autres Etats du Golfe alors que les Etats-Unis intensifient leurs préparatifs pour une attaque militaire de l’Iran.

    Lundi dernier, trois véhicules piégés ont explosé au cours d’un attentat-suicide près d’un poste de police irakien servant de caserne américaine à Tarminya, 40 kilomètres au nord de Bagdad, tuant deux soldats américains et huit policiers irakiens. L’armée américaine a également confirmé que dix-sept soldats américains avaient été blessés dans ce qu’elle appela une « attaque coordonnée ».

    On peut s’attendre à ce que les attaques de camps vulnérables en réponse à l’opération de contre-insurrection américaine aillent en augmentant, entraînant la mort de plus de soldats américains. A ce jour, 3144 soldats américains sont morts en Irak depuis le début de la guerre.

    La vaste majorité des Irakiens voient l’armée américaine comme un ennemi et un occupant. Des sondages récents montrent que la majorité des Irakiens croient que tuer des soldats américains est justifié.

    Malgré ces faits bien connus, le gouvernement Bush et les médias américains complaisants présentent l’opération comme une tentative désintéressée de protéger le peuple irakien de ceux qu’ils qualifient souvent de « forces anti-irakiennes ». La prémisse absurde de cette affirmation est que l’armée américaine, qui est en fin de compte responsable de la mort de centaine de milliers d’Irakiens, est « pro-iraquienne » alors que les Irakiens résistant à la conquête coloniale de leur pays et s’opposant au gouvernement fantoche soutenu par les Etats-Unis sont eux, par définition, des criminels et des terroristes.

    Alors qu’au cours de cette opération de contre-insurrection des milliers de soldats prennent d’assaut des quartiers entiers de Bagdad avec l’appui des avions de chasse, on peut entendre dans toute la capitale des explosions assourdissantes. Les forces américaines ont installé de petits camps au milieu des quartiers occupés et elles y restent stationnées plutôt que de retourner dans leurs casernes fortifiées de la « zone verte » ou d’ailleurs.

    De nouveaux points de contrôle ont été établis dans toute la ville; on y fouille les gens fusil pointé sur eux. Les voitures et les motos y sont passées au peigne fin. L’armée américaine a annoncé au deuxième jour de l’opération qu’elle avait dégagé plusieurs secteurs de la capitale grâce à des « perquisitions visant à obtenir des renseignements ».

    Dans le sud de l’Irak, les forces britanniques et américaines ont fermé deux routes menant en Iran, bloquant le passage de la frontière avec de grands containers. Ils ont augmenté le nombre de patrouilles le long des côtes pour surveiller le trafic maritime vers le sud de l’Irak. Bassorah, la deuxième ville d’Irak, a été encerclée et des points de contrôle érigés au cours d’une opération dont les Britanniques ont dit qu’elle durerait 72 heures.

    Les forces de sécurité ont bloqué Sadr City se préparant à un assaut majeur de ce quartier chiite densément peuplé de Bagdad qui est un centre de soutien à l’Armée du Madhi de l’imam antiaméricain Moqtada al-Sadr.

    Haidar Karam, un habitant de Bagdad, a décrit au Los Angeles Times comment environ 50 soldats sont soudainement apparus et ont encerclé son quartier, à Shaab,  au nord-est de la ville. Environ un quart d’heure plus tard, une demi-douzaine de « Humvees » sont arrivés et les tireurs d'élite américains ont pris position sur les toits. Des soldats ont empêché les voitures de bouger. L’armée américaine aurait capturé seize suspectes et saisi trois fusils kalachnikovs dans ce quartier à prédominance chiite.

    Le quartier de Dora, majoritairement sunnite, a également été frappé parmi les premiers, les troupes américaines prenant pour cible Abou Dissheer, une enclave chiite. Avec des Humvees et des véhicules blindés protégés par l’aviation, les soldats américains ont lancé des grenades à « effet spécial » avant de défoncer les portes et de fouiller les maisons à la recherche d’insurgés.

    Le Los Angeles Times a rapporté qu’à Sadiya, un quartier sunnite avoisinant, un soldat irakien a fouillé une maison à la recherche d’armes, et harcelant une septuagénaire dit à celle-ci : « Allez, grand-mère, où sont tes grenades autopropulsées ou tes engins explosifs ? »

    Des colonnes de véhicules SUV banalisés remplis d’agents de sécurité masqués ont circulé dans le district de Yarmouk au centre-ville, pointant des fusils d’assaut sur les automobilistes. Des camionnettes de la police, sur lesquelles on avait ajouté des plaques blindées rudimentaires, patrouillaient dans les rues.

    Les responsables américains n’ont pas fait connaître d’estimation du nombre total d’arrestations et de décès dans cette opération.

    Samedi, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a fait une visite surprise d’une demi-journée à Bagdad pour souligner la détermination de l’administration Bush à mener à terme l’opération contre l’opposition populaire aux Etats-Unis et en dépit d’une résolution non exécutoire votée le jour précédent par la Chambre des représentants et s’opposant à l’intensification des combats. Sa visite avait aussi pour but de faire pression sur le gouvernement irakien du premier ministre Nouri al-Maliki. « Ce qui est vraiment important, c’est de savoir comment les Irakiens vont profiter de la marge de manoeuvre que cette opération pourrait leur donner », a-t-elle affirmé lors d’un discours de dix minutes prononcé depuis la « zone verte » hautement fortifiée.

    Parmi ceux qui ont assisté au bref discours de Rice se trouvaient Maliki, un chiite, le président Jalal Talabani, un Kurde, et le vice-président Tariq Hashimi, un sunnite. Les Etats-Unis exigent depuis longtemps de Maliki qu’il s’oppose à l’Armée du Mahdi et à Al-Sadr, même si le pouvoir chancelant du premier ministre dépend du soutien de ceux-ci.

    Rice a répété les avertissements de l’administration selon lesquels l’« intensification des combats » allait faire augmenter le carnage. « De mauvais jours attendent le plan de sécurité de Bagdad quand la violence non pas diminuera, mais augmentera », a-t-elle déclarée

    Même si lors des premiers jours de l’opération la violence sectaire et les décès semblaient avoir diminué, dès dimanche, le nombre de morts s’était à nouveau rapproché de la centaine journalière auxquels les habitants de Bagdad ont dû s’habituer. Ce jour-là, trois voitures piégées ont explosé dans des zones à majorité chiite de la ville, tuant au moins 67 personnes et en blessant plus de 120 autres.

    L’augmentation de la violence avait été précédée d’une vidéoconférence avec le président Bush, vendredi dernier, au cours de laquelle le premier ministre Maliki a qualifié les premiers jours de l’opération de « brillant succès ».

    Depuis l’invasion américaine, environ 2 millions d’Irakiens ont quitté le pays et 1,7 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. L’Organisation internationale pour la migration a rapporté vendredi dernier que l’on pouvait s’attendre à ce qu’un million d’Irakiens de plus quitte le pays d’ici la fin de 2007 en raison de la violence incessante et de la catastrophe économique et sociale causée par l’occupation américaine.

    Les médias américains n’ont pratiquement pas publié d’informations sur les actions de l’armée américaine au cours de l’opération « Respect de la loi ». Les grands médias et l’administration Bush sont complices dans la dissimulation au peuple américain de la véritable nature de cette opération.

    Néanmoins, des sections de l’élite dirigeante américaine s’inquiètent fortement de la politique de l’administration Bush. Plus tôt ce mois-ci, le Conseil des relations étrangères a publié un dossier politique intitulé : « Après l’intensification : pour un désengagement de l’armée américaine de l’Irak ». Ce dossier faisait remarquer que l’intervention des Etats-Unis en Irak avait « provoqué l’effondrement de l’Etat irakien, plongé le pays dans une guerre civile qui a causé la mort de dizaines de milliers de civils irakiens, détruit les infrastructures déjà déficientes du pays, et a incité les violences sectaires qui menacent de s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient. »

    Les auteurs ajoutaient : « La crise échappe déjà au contrôle de Washington. Les résultats des élections législatives démontrent que le soutien du public pour la présente stratégie n’est plus le même. Les Etats-Unis n’ont ni les ressources militaires, ni l’appui politique dans le pays et internationalement pour maîtriser la situation. »

    Le principal facteur permettant à la cabale guerrière qui entoure Bush de poursuivre sa politique irresponsable et incendiaire est la lâcheté et la complicité du Parti démocrate. Les démocrates les plus en vue, même lorsqu’ils critiquent « l’intensification » de Bush d’un point de vue tactique, déclarent régulièrement leur « soutien pour les troupes » et leur opposition à un arrêt du financement de la guerre.


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  • Nom de code TIRANNT : les plans de guerre US contre l’Iran

    Dubaï, Émirats arabes unis, 21 février 2007 – Baptisé du nom de code TIRANNT, "Theater Iran Near Term" (« Échéance proche théâtre Iran »), par ses planificateurs militaires US, ce plan a déjà identifié des milliers de cibles en Iran dans le cadre d’un Blitzkrieg (guerre-éclair) du type « Shock and Awe » (« choc et effroi ») qui en est à sa phase finale de préparation.

    Selon le journal koweïtien Arab Times, une attaque contre l’Iran selon le plan TIRANNT pourrait survenir n’importe quand entre fin février et fin avril. Mais cette appréciation de prend pas en compte la confusion dans laquelle se trouvent les forces au sol US en Iraq ni le retrait prématuré de plusieurs milliers de militaires britanniques du théâtre de guerre iraquien, dont une grande partie étaient stationnés dans le sud de l’Iraq, à proximité immédiate avec l’Iran. Révélé en avril dernier par William Arkin, un ancien analyste de renseignement US, dans le Washington Post, TIRANNT a été établi en mai 2003, suite à l’invasion de l’Iraq.

    "Début 2003, alors même que les forces US étaient sur le pied de guerre contre l’Iraq, l’armée de terre avait déjà commencé à mener une analyse pour une guerre de grande envergure contre l’Iran.

    L’analyse, appelée TIRANNT, pour "theater Iran near term" (« Échéance proche théâtre Iran »), était couplée avec un scénario de simulation d’une invasion par le corps des Marines et d’une réplique de l’Iran avec des missiles. Les planificateurs US et britanniques conduisaient simultanément un jeu de stratégie sur la Mer Caspienne. Et Bush donna l’ordre au Commandement stratégique US d’élaborer un plan d’attaque global contre des armes iraniennes de destruction massive. Tout cela va déboucher en dernière analyse sur un nouveau plan de guerre pour des « opérations importantes de combat » contre l’Iran, dont des sources militaires confirment désormais qu’il existe sous forme de projet [Ce plan d’urgence baptisé CONPLAN 8022 serait activé en cas d’un second 11 septembre, à supposer que l’Iran en soit l’instigateur].... Dans le cadre de TIRANNT, les planificateurs de l’Armée de terre et du Commandement central US on envisagé à la fois des scénarios à très court et à moyen terme d’une guerre contre l’Iran, incluant tous les aspects d’une opération importante de combat, depuis la mobilisation et le déploiement de forces jusqu’aux opérations de stabilisation après la guerre, suite à un changement de régime. » (William Arkin, Washington Post, 16 avril 2006).



    La décision de cibler l’Iran ne doit pas nous surprendre. Déjà sous l’administration Clinton, le Commandement central US (USCENTCOM) avait formulé en 1995 des « plans de théâtre de guerre » pour envahir d’abord l’Iraq puis l’Iran.

    "Les intérêts généraux et les objectifs de sécurité nationale exprimés dans la Stratégie nationale de sécurité (NSS) et dans la Stratégie militaire nationale (NMS) du Président constituent les fondements de la stratégie opérationnelle du Commandement central US. La NSS ordonne la mise en œuvre d’une stratégie de double « containment » (=limitation de l’expansion de l’ennemi, terme forgé pour qualifier l’encerclement de l’Union soviétique pendant la Guerre froide, NdT) des deux États-voyous que sont l’Iraq et l’Iran, dans la mesure où ces deux États représentent une menace pour les intérêts US, pour d’autres États dans la région et pour leurs propres citoyens. Le double containment est destiné à maintenir l’équilibre des forces dans la région sans dépendre ni de l’Iraq ni de l’Iran. La stratégie opérationnelle de l’USCENTCOM est basée sur nos intérêts et focalisée sur les menaces. L’objectif de l’engagement US, tel qu’il est défini dans la NSS , est de protéger les intérêts vitaux des USA dans la région : un accès ininterrompu et sûr pour les USA et leurs alliés au pétrole du Golfe. « (USCENTCO souligné par nous)

    En accord avec le séquençage des opérations établi par le CENTCOM en1995, les plans pour cibler l’Iran ont été activés dans le cadre de TIRANNT immédiatement après l’invasion de l’Iraq. Confirmée par Arkin, la composante opérationnelle de l’agenda militaire concernant l’Iran a été lancée en mai 2003 « quand les concepteurs de modèles et les spécialistes du renseignement ont assemblé les données nécessaires pour une analyse de scénario à grande échelle en vue d’une guerre contre l’Iran. » (Arkin, op cit). En octobre 2003, divers scénarios pour une guerre contre l’Iran ont été envisagés.


    La zone de compétence (Area of Responsability) du CENTCOM.

    "L’Armée de terre, la Marine , l’Aviation et les Marines ont tous préparés des plans de bataille et ont passé quatre ans à construire des bases et à s’entraîner pour l’"Operation Iranian Freedom" (« Opération liberté iranienne »). L’Amiral Fallon, nouveau chef du Commandement central US, a hérité de plans informatisés portant le nom TIRANNT (Theatre Iran Near Term)." (New Statesman, 19 février 2007)

    Simultanément, les diverses composantes parallèles de TIRANNT ont été mises en place, notamment le "Concept d’opérations" des Marines.

    "Les Marines, entre-temps, ont été non seulement engagés dans les plans de guerre du CENTCOM, mais se sont concentrés sur leur propre spécialité, l’ « entrée forcée ». En avril 2003, le Corps des Marines a publié son "Concept d’opérations" pour une manœuvre contre un pays fictif, qui explore la possibilité de déplacer des forces de navires vers la terre ferme, contre un ennemi donné, sans établir auparavant une tête de pont sur la côte. Bien que l’ennemi du Corps des Marines soit décrit seulement comme un pays révolutionnaire profondément religieux nommé Karona, il s’agit indubitablement de l’Iran – avec ses Gardiens de la révolution, ses armes de destruction massive et ses ressources pétrolières.

    Divers scénarios impliquant les missiles iraniens ont aussi été examinés dans une autre étude, démarrée en 2004 et connue sous le nom de BMD-I (défense de missiles balistiques – Iran). Dans cette étude, le Centre d’analyse de l’armée de terre a modélisé les performances des systèmes d’armement US et iraniens pour déterminer le nombre de missiles iraniens dont on pourrait s’attendre à ce qu’ils percent les défenses de la coalition (occidentale).

    La planification au jour le jour du traitement de l’équipement en missiles de l’Iran échoit au Commandement stratégique US à Omaha. En juin 2004, Rumsfeld a alerté le commandement pour qu’il se prépare à appliquer le CONPLAN 8022, un plan global d’attaque qui inclut l’Iran. Le CONPLAN 8022 prévoit que les bombardiers et les missiles soient prêts à entrer en action dans les douze heures suivant un ordre présidentiel. La nouvelle force d’intervention, m’ont dit mes sources, est surtout préoccupée par le fait que, dans le cas où elle serait appelée à procéder à des frappes globales rapides contre certaines cibles en Iran en cas d’urgence, il faudrait faire savoir au Président que la seule option possible est nucléaire. » (William Arkin, Washington Post, 16 avril 2006).



    L’Amiral William J. Fallon, qui vient de succéder au Général John Abizaid à la tête du Commandement central US, est un pilote de guerre expérimenté, qui a bombardé le Vietnam de 1968 à 1975…

     "Choc et effroi"

    La planification militaire US prévoit que l’OTAN et Israël auront des tâches spécifiques dans le cas d’une attaque contre l’Iran. La marine allemande est déployée formellement sous mandat de l’ONU dans la Méditerranée orientale. Des bases de l’OTAN en Europe seraient aussi impliquées.

    Comme cela a été documenté par Global Research, des manœuvres militaires de grande envergure ont été conduites depuis l’été dernier par l’Iran et ses alliés de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont la Russie e la Chine. De leur côté, les USA ont mené des manoeuvres au large des côtes iraniennes.

    Ce qui est maintenant envisagé par Washington, c’est un recours à une force militaire écrasante en représailles pour une non-obéissance iranienne alléguée. C’est là évidemment le prétexte, la justification pour déclencher une guerre. Le Pentagone a également envisagé des représailles contre l’Iran dans le cas d’une novelle attaque du type 11 septembre :

    "Un troisième plan a été établi pour arrêter et répondre militairement à une autre attaque terroriste majeure contre les USA. Il inclut des longues annexes qui offrent toute une série d’options de représailles militaires rapides contre des groupes terroristes, des individus ou des commanditaires étatiques, selon ceux que l’on croit être derrière les attaques. Une nouvelle attaque (du type 11 septembre) pourrait fournir à la fois une justification et une opportunité – qui manque aujourd’hui – pour s’en prendre à certaines cibles connues, à en croire des responsables actuels ou passés de la Défense qui sont familiers de ce plan. Ce plan détaille « quels terroristes ou mauvais garçons nous frapperions sans prendre de gants. Mais pour le moment, nous avons encore les gants », a dit un responsable, qui a demandé à garder l’anonymat vu le caractère sensible du sujet (Washington Post, 23 avril 2006)

    Ce document militaire présume qu’une seconde attaque du type 11 septembre – « qui n’existe pas pour le moment » - pourrait utilement fournir à la fois « la justification et l’opportunité » pour déclencher une guerre contre « certaines cibles connues [l’Iran et la Syrie ] ».


    L'USS Nimitz et l'USS Dwight Eisenhower (surnommé "Ike")

    Cibles civiles

    Des informations parues dans la presse du Moyen-Orient confirment que les frappes aériennes prévues ne seraient nullement limitées aux installations nucléaires iraniennes. Le QG du commandement central en Floride Florida (CENTCOM) a déjà sélectionné une liste complète de cibles militaires et civiles. Des sites industriels, des infrastructures civiles – routes, systèmes d’adduction d’eau, ponts, centrales électriques, tours de télécommunications, bâtiments gouvernementaux – sont désignés pour ce Blitzkrieg. « Un simple raid pourrait voir frappées 10 000 cibles par des avions décollant des USA et de Diego Garcia » (Gulf News, 21 février 2007).

    En attendant, les USA ont travaillé à obtenir des soutiens pour leurs plans suite à la tenue d’une conférence régionale sur la sécurité dans les Émirats arabes unis.

    Guerre nucléaire

    Les planificateurs militaires sont censés être favorables à l’usage d’armes conventionnelles. Le recours à des armes nucléaires tactiques, qui font désormais partie de l’arsenal opérationnel au Moyen-Orient, n’est pas envisagé, du moins dans la première étape du Blitzkrieg parrainé par les USA. Il n’en reste pas moins que le fait que l’on fasse savoir que les armes nucléaires sont une option possible dans le théâtre de la guerre conventionnelle indique que leur usage fait partie intégrante de la planification militaire.

    Si l’Iran répondait aux attaques US par des frappes ciblées sur des installations US en Iraq et dans les pays du Golfe, les USA pourraient répliquer par des attaques nucléaires « préventives » contre l’Iran. Le scénario le plus vraisemblable est que l’Iran, suivant la logique de sa propre planification militaire, riposterait aux attaques US et déploierait des forces au sol à l’intérieur de l’Iraq  occupé.

    En novembre 2004, le Commandement stratégique US a conduit une importante manoeuvre d’application d’un « plan de frappe globale » baptisé « Éclairage global ». Cette opération comprenait une simulation d ‘attaque contre un « ennemi fictif » (l’Iran) avec des armes conventionnelles et nucléaires. Suite à cette manœuvre, le Commandement stratégique a déclaré être en état de préparation avancé.

    Dans ce contexte, CONPLAN est l plan opérationnel découlant du Plan de frappe globale. Il est décrit comme » un plan à proprement parler que la Marine et l’Aviation traduiront en un ensemble de frappes pour leurs sous-marins et bombardiers »

    « CONPLAN 8022 est le plan général chapeautant l’ensemble des scénarios stratégiques prévus incluant des armes nucléaires et parmi lesquels un choix sera fait. »

    Il est particulièrement concentré sur ces nouveaux types de menaces – Iran, Corée du nord -, les proliférateurs ainsi que les terroristes », a-t-il dit. « Rien ne dit qu’ils ne peuvent recourir au CONPLAN 8022 pour des scénarios limités contre des cibles russes et chinoises » (Selon Hans Kristensen, du Nuclear Information Project, cité dans le Fil d’informations économiques japonais, op cit)

    Le recours à des armés nucléaires tactiques est envisagé dans le CONPLAN 8022 à côté de celui à des armes conventionnelles, et fait aprtie de la doctrine de la guerre préventive de l’administration Bush. En mai 2004, la Directive présidentielle de sécurité nationale n°35 intitulée Nuclear Weapons Deployment Authorization a été émise. Bien que son contenu reste confidentiel, on peut supposer qu’elle se rapporte au déploiement d’armes nucléaires tactiques sur le théâtre de guerre moyen-oriental conformément au CONPLAN 8022.

    (Pour plus de détails sur l’option nucléaire US, voir Michel Chossudovsky, Nuclear war against Iran, January 2006, The Danger of a Middle East Nuclear War, February 2006, Is the Bush Planning a Nuclear Holocaust ? , February 2006) 

    Israël est prêt

    Les préparatifs de guerre en Israël ont été en cours depuis la fin 2004. L’aviation israélienne attaquerait http:/l'installation nucléaire iranienne Bushehr en utilisant des bombes anti-bunker de fabrication Us et israélienne. Les attaques devraient avoir lieu en trois vagues séparées « avec une protection contre les brouillages de radar et de communications fournie par des AWACS et autres avions US volant dans la région » (Voir W Madsen, A Bush Pre-election Strike on Iran?, Global Research, 23 octobre 2004 ).

    BLU 113

    Les bombes anti-bunker peuvent aussi être utilisées avec des charges nucléaires tactiques. La B61-11 est la version » nucléaire » de la BLU 113 « conventionnelle ». Elle peut être larguée d’une manière très similaire à celle des bombes anti-bunker conventionnelles. (Voir Michel Chossudovsky, http://www.globalresearch.ca/articles/CHO112C.html  et aussi http://www.thebulletin.org/article_nn.php?art_ofn=jf03norris  ).


    Une B61-11 à la base aérienne de Whiteman, Missouri

    Selon un article récent du Sunday Times (7 janvier 2007) de Londres, "Deux escadrons aériens israéliens sont en train de s’entraîner pour faire sauter une installation iranienne en utilisant des « destructeurs de bunkers » nucléaires à faible teneur, selon plusieurs sources militaires israéliennes. »

    Si l’Iran devait répondre à des attaques usaméricano-israéliennes en frappant des cibles militaires Us en Iraq et dans les pays du Golfe, la guerre pourrait enflammer toute la région, auquel cas les USA pourraient réagir sous forme d’attaques nucléaires « préventives » sur l’Iran, en utilisant des ogives nucléaires tactiques anti-bunker.

    Déploiement naval

    Trois groupes navals d’attaque, comprenant le Stennis, l’ Eisenhower et le Nimitz, ont été déployés dans le Golfe arabo-persique, selon Gulf News. "Le groupe d’attaque Stennis porte désormais la présence navale US dans le Golfe à un haut niveau. Le Stennis et le porte-avions Dwight D. Eisenhower, qui sont déjà dans la région, vont être bientôt rejoints par le porte-avions Nimitz. (Gulf News, 21 février 2007). Selon des sources militaires britanniques, la Marine US peut mettre six porte-avions en ordre de bataille dans un délai d’un mois.

    Les manœuvres « Bouclier Vigilant 07 »

    De septembre à décembre 2006, les USA ont mené un nouveau scénario de guerre froide dirigé contre l’Iran et leurs ennemis de l’époque de la guerre froide : baptisées « Bouclier Vigilant 07 » , ses manoeurves n’étaient pas limitées au seul théâtre moyen-oriental mais incluaient aussi la Russie , la Chine et la Corée du Nord.

    Les détails de ces manœuvres sont contenus dans un briefing du Commandement Nord US (NORTHCOM) daté d’août 2006 (révélé par William Arkin dans son article du Washington Post, The Vigilant Field 07 Exercice Scenario, 6 octobre 2006. http://blog.washingtonpost.com/earlywarning/2006/10/the_vigilant_shield_07_exercis.html

    Les ennemis désignés sont Irmingham [l’Iran], Nemazee [ la Corée du Nord], Ruebek [ la Russie ] et Churya [ la Chine ].

    Redéploiement de troupes US

    Comme confirmé par des sources militaires, des milliers de soldats US ont été redéployés des bases militaires US en Allemagne et en Italie vers des destinations inconnues. On peut supposer qu’ils ont été dispatchés sur le théâtre de guerre moyen-oriental dans l’éventualité où les frappes aériennes entraîneraient une guerre au sol avec l’Iran.

    Le Pentagone, contredisant ses propres déclarations, a réfuté comme « ridicules » les informations de la presse faisant état des préparatifs pour une attaque tout azimut contre l’Iran « à court terme ».

    Entre-temps, l’Iran a déclenché des manoeuvres militaires de trois jours baptisées Eghtedar (Grandeur). Ces manœuvres, dans lesquelles sont engagées des forces navales, aériennes et terrestres, sont plus importants que celles de l’été dernier. Elles doivent se dérouler dans 16 des 30 provinces d’Iran. Leur objectif déclaré est de tester la préparation défensive de l’Iran en cas d’attaque US.

    La complaisance de l’opinion publique occidentale – y compris du mouvement antiguerre US – est inquiétante. Aucune préoccupation n’a été exprimée au niveau politique sur les possibles conséquences de telles attaques, qui pourraient évoluer vers un scénario de troisième guerre mondiale, avec la Russie et la Chine se rangeant aux côtés de l’Iran. En dehors du Moyen-Orient, la guerre contre l’Iran et les dangers d’escalade ne sont pas considérés comme dignes de faire la Une. Tout cela contribue à rendre la guerre réellement possible, ce qui pourrait déboucher sur l’impensable : un holocauste nucléaire sur une grande partie du Moyen-Orient. Il faut remarquer qu’un cauchemar nucléaire pourrait survenir même si des armes nucléaires ne sont pas utilisées. Le bombardement des installations nucléaires iraniennes avec des armes conventionnelles déclencherait une catastrophe de type Tchernobyl avec des retombées radioactives de grande envergure.


    Hiroshima, 1945


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