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La torture, une pratique routinière des forces US en Irak : témoignage devant la commission des crimes de guerre de Kuala Lumpur
Déclaration légale
Je soussigné Abbas Z. Abid (Passeport irakien n° S379532), citoyen irakien majeur, déclare solennellement et sincèrement ce qui suit :
1. Jai 43 ans
2. Je vis à Falloujah, en Irak.
3. Je suis ingénieur en électricité. Avant mon arrestation et ma détention jétais ingénieur en chef au ministère des Sciences et des Technologies à Bagdad.
4. Le but de cette déclaration légale et denregistrer mon expérience de la torture lors de ma détention à la prison Al Jadiria.
5. Il sagit dun ancien abri souterrain reconverti en prison secrète.
6. Le 28 août 2005 vers 22 heures, une force conjointe de soldats US et de Gardes nationaux irakiens a effectué un raid sur la maison de mon frère. Cette force consistait en 4 Humvees pleins de soldats US et de 12 camions transportant des soldats irakiens. Plus de 15 soldats US e irakiens ont pénétré dans la maison dune manière terrifiante.
7. Mes neveux ont couru à ma maison en appelant à laide car mon frère nétait pas à la maison ce soir-là. Jhabite près de chez lui.
8. Je suis allé à la maison de mon frère et jai accueilli les soldats en me présentant comme ingénieur en chef au ministère des Sciences et des Technologies. Je leur ai dit que mon frère nétait pas disponible pour linstant et que je pouvais répondre à leurs questions. Ils mont dit quils étaient à la recherche de preuves incriminantes. Ne trouvant rien dillégal dans la maison, le Commandant sest dirigé vers une table dans le living-room, utilisée par mes neveux pour leurs devoirs.
9. Il a commencé à fouiller la table et a demandé : »Pourquoi tant de livres saints (Corans, NdT) ? » Je lui ai dit que chaque membre de la famille avait son propre livre saint. Il a ensuite examiné certains papiers sur la table qui étaient des articles téléchargés sur internet depuis divers sites certains évoquaient la violence en Irak, dautres des figures politiques comme Ahmed Chalabi. Le Commandant a demandé : « Cest quoi, ça ? » et comme je ne connaissais pas le contenu de ces papiers, jai jeté un regard rapide sur eux et lui ai dit quil sagissait darticles divers sur la situation en Irak. Il a dit : « Je les prends pour les montrer à mes supérieurs. » Il a pris les articles et les cinq Corans qui étaient sur la table et il a quitté la maison.
10. Arrivé à la porte dentrée, un soldat lui a murmuré quelque chose à loreille et il est revenu en arrière pour me demander : « Quel type de voiture votre frère conduit-il ? Où est-ce quil est maintenant ? » Je lui répondu que cétait une Opel Oméga et quelle était dans le garage de notre père. Le Commandant ma alors dit quil voulait contrôler la maison de mon père.
11. Ils ont fouillé la maison de mon père et nont rien trouvé. Puis les soldats mont ordonné de les suivre pour interrogatoire.
12. Jai été dabord conduit au QG de la Brigade Al Muthanna pour être interrogé. Ils mont frappé et mont demandé les noms des « terroristes » de mon quartier. Je leur ai répondu que je ne connaissais aucun terroriste. Mais ils ne mont pas cru et ont continué à me frapper. Ils mont aussi électrocuté et menacé de mexécuter. LAméricain participait à la torture et fournissait des bières aux interrogateurs et aux gardes. Je sais cela car je comprends langlais.
13. Peu de temps après ma détention, le fils de mon cousin a aussi été arrêté et torturé afin dobtenir de lui un témoignage contre moi. Il a été relâché après 18 jours de torture et après avoir fait une fausse déclaration contre moi.
14. Jai été détenu au QG de la brigade dAl Muthana pendant 4 semaines puis jai été transféré à la prison dAl Jadiria. Les détenus qui ont été transférés avec moi étaient : Hameed Kameel Shared Taha Hussein Readh Mustafa Rabah Mahmoud Basim Hammed Khalaf Fauzi Kareem Muhanned Eesaa
15. Là, jai été de nouveau torturé de la manière suivante : a. Coups avec divers instruments (gros gourdins, câbles, tuyaux métalliques, rubans métalliques); b. Décharges électriques dans diverses parties du corps, particulièrement le pénis ; c. On ma forcé à boire de leau mélangée avec une solution diurétique puis on ma attaché le pénis avec un élastique pour mempêcher duriner; d. Jai été pendu à un mur avec des poids attachés à mon pénis pendant de longues heures ; e. Menaces dagressions sexuelles ; f. Ils « jouaient » avec mes organes génitaux ; g. Ils me terrorisaient en tirant au fusil près et au-dessus de ma tête; h. Menaces de violer ma femme et ma mère après les avoir amenées à la prison ; i. Suppression de toute alimentation et boisson (sauf leau que jétais forcé de boire avec la solutuion diurétique) pendant la période denquête j. Extraction forcée de mes ongles ; k. Ils me pendaient au mur pendant de longues heures jusquà ce que je mévanouisse, à partir de mes mains menottées dans le dos, ce qui ma disloqué les épaules ; l. Ils me pendaient au mur puis me frappaient avec divers instruments jusquà ce que les menottes se brisent. Cela est arrivé plusieurs fois.
16. Dautres détenus ont subi les tortures suivantes : a. Relations sexuelles forcées entre détenus b. Corps percés avec une perceuse « Black & Decker » ; c. Découpage de morceaux de chair avec une machine à meuler ; d. Brûlures infligées avec des cigarettes et du nylon fondu ; e. Sodomisation avec divers objets : bâtons de bois, tuyaux, et un tuyau daspirateur ; f. Obligation de rester debout pendant de longues heures.
17. Jai été forcé de signer une déclaration sans pouvoir la lire et sans savoir ce quelle contenait car ils mavaient mis un sac sur la tête. Ils le font à tous les prisonniers.
18. Jai ensuite été jeté dans le couloir avec le sac sur la tête pendant de longues heures. Puis on ma amené dans une petite pièce (2.5m X 2.5m) avec 30 autres détenus ; 3 jours plus tard, jai été déplacé dans une pièce contenant environ 70 détenus qui faisait 7 m. sur 3.5 m. Le nombre des détenus a ensuite augmenté et a atteint 115 dans cette même pièce.
19. Jai du garder le sac sur la tête pendant deux mois. Ils ne lenlevaient que quand ils me donnaient à manger. Certains détenus ont gardé le sac sur la tête pendant plus de cinq mois. Jai vu beaucoup de choses incroyabels dans cette pièce, comme par exemple : a. Il ny avait pas assez despace pour tout le monde, donc les détenus étaient assis ou allongés les uns sur les autres et la plupart dentre eux souffraient de brûlures, de frictions et de blessures graves, certains étaient atteints de maladies contagieuses comme la tuberculose et la gale. b. Tout le monde urinait dans des bouteilles en plastique placées près de la porte. Les visites aux toilettes nétaient autorisées que tous les quatre jours. c. Nous étions séparés en groupes de 15 détenus. Chaque détenu navait le droit de rester aux WC quune minute puis de céder la place au suivant. Toutes les autres fois dans lintervalle de quatre jours, nous devions faire nos besoins devant tout le monde dans les sachets en plastique quon nous avait donné. Ces sachets servaient à nous apporter la nourriture et nous les gardions pour cette autre fonction. Ces sachets de toilette étaient placés près des bouteilles en plastique près de la porte. Comme la pièce était surpeuplée, les bouteilles et les sachets étaient renversés et les excréments se répandaient dans toute la pièce. Ces bouteilles et ces sachets étaient vidés tous les quatre jours quand nous allions aux WC. Su le chemin vers les WC et au retour, nous étions battus par les gardes. d. Les gardes offraient des récompenses pour inciter les détenus à rapporter ce que les uns et les autres savaient, entendaient ou pensaient, si bien que certains détenus inventaient des histoires sur leurs codétenus pour éviter la torture. e. Les détenus portant des noms comme Omar, Bakirou Marwan, indiquant quils étaient sunnites, faisaient lobjet dattentions particulières des gardes qui leur criaient dessus et les appelaient « fils de pute », « bâtard » et autres termes injurieux. f. Aucun soin médical nétait disponible et on laissait mourir les détenus de leurs blessures causées par la torture. Pendant mon séjour à la prison, les détenus suivants sont morts : Alaa Khareeb Hassan Mohammed Khadim Husham Abbas Omar Ali Mohammed Khalid Younis Muhseen Ali Farhan Mohamed Waheed Mahmoud Abdullah Haitham Radhi
20. Chaque groupe de cinq détenus recevait une bouteille de 2 litres deau tous les 2-3 jours ; quand la soif devenait insupportable, certains détenus buvaient lurine contenue dans les bouteilles.
21.Certains gardes dans la prison avaient des téléphones mobiles avec des signaux et des chansons en persan et parlaient une langue que je ne comprends pas.
22. Même si la prison dAl Jadiria est sous le contrôle du ministère de lIntérieur, les soldats Us ont visité cette prison de nombreuses fois et ne peuvent donc nier lexistence dune telle prison. Pourtant dans les médias, ils nient en avoir connaissance et cherchent délibérément à donner limpression que dans cette prison, il ny a que des soldats irakiens qui torturent des compatriotes, afin de détourner lattention des tortures à Abou Ghraïb.
23. Le 5 septembre 2006 jai été présenté à un tribunal et le juge a décidé de me remettre en liberté pour manque de preuves contre moi.
24. Jai été libéré le 2 octobre 2006 avec trois codétenus dont un Syrien. Mon frère mattendait à la porte de la prison dans sa voiture. Il avait loué les services dun groupe de policiers pour assurer ma sécurité et que je rentrerais sain et sauf chez moi. Jai demandé à mes compagnons de venir avec nous mais ils ont refusé. Deux voitures nous suivaient, une BMW et une Toyota Crown, toutes les deux avec des vitres fumées, mais nous avons pu les semer.
25. Plus tard, jai appris que mes anciens codétenus libérés en même temps que moi avaient été tués et brûlés au cimetière de Najaf et que leurs familles avaient du payer de fortes sommes pour pouvoir récupérer leurs corps à Najaf et les enterrer à nouveau à Bagdad.
26. Je suis resté moins dune heure dans ma maison puis je suis allé dans une autre maison pour y rester quelques jours. Ensuite jai quitté mon pays chéri.
Et je fais cette déclaration solennelle en toute conscience et connaissance de cause en vertu des dispositions de la loi sur les déclarations légales de 1960. Le susnommé ABBAS Z. ABID (Passeport irakien N° S379532), comparaissant devant moi, Saw Ah Leong Commissaire des serments, Kuala Lumpur, Malaisie.
Lire aussi le Témoignage d.Ali Shalal sur la torture à Abou Ghraïb
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Vous et moi et la prochaine guerre
« Nous sommes prêts pour la prochaine guerre », a dit cette semaine un réserviste à un reporter de télévision, sur un champ de manuvres dune brigade sur les hauteurs du Golan.Quelle guerre ? Contre qui ? Pour quelle raison ? Cela na pas été dit, et les questions nont même pas été posées. Le soldat a dit comme une chose allant de soi que la guerre éclatera bientôt, et savoir contre qui ne semblait pas le préoccuper particulièrement.
Les hommes politiques ont lhabitude de sexprimer en prenant plus de précautions, dans des formules du style « Si, Dieu nous en garde, une guerre éclatait... » Mais dans le discours des Israéliens, la prochaine guerre est considérée comme un phénomène naturel, comme le lever du soleil du lendemain. Bien sûr, la guerre éclatera. La seule question est : contre qui ?
ET EN EFFET - contre qui ? Peut-être de nouveau contre le Hezbollah ?
Cest tout à fait possible. A la Knesset et dans les médias, un vif débat eut lieu cette semaine sur le fait de savoir si le Hezbollah avait déjà reconstitué toutes les forces dont il disposait avant la seconde guerre du Liban, ou pas encore. Dans une commission de la Knesset, il y eut une altercation entre lun des chefs des services secrets, qui affirmait vigoureusement quil en était ainsi, et le ministre de la Défense, qui exprimait lopinion que le Hezbollah navait que la « possibilité » dy parvenir.
Hassan Nasrallah, qui a un extraordinaire talent pour rendre fous les Israéliens, a jeté de lhuile sur le feu en annonçant, dans un discours public, que des armes affluaient vers lui depuis la Syrie, et quil les transférait au sud dans des camions « recouverts de paille ».
Nos commentateurs ont réagi en déclarant que, « au plus tard cet été », larmée israélienne sera obligée dattaquer le Liban pour écarter le danger et, par la même occasion, effacer la honte et restaurer le pouvoir dissuasif de larmée qui a été perdu sur les champs de bataille de cette malheureuse guerre.
OU PEUT-ÊTRE la Syrie, cette fois ?
Cest également possible. Après tout, la manuvre de brigade de cette semaine, la première depuis longtemps, a eu lieu au Golan et était manifestement dirigée contre Damas.
Certes, les Syriens ont proposé la paix. Ils sont en train de modifier leur stratégie pour amener inciter Israël à entamer des négociations
Mais cest hors de question. Le président Bush a interdit à Israël de faire le moindre pas dans cette direction. Bush menace la Syrie dune guerre (voir ci-dessous) et il est impensable quIsraël, le compagnon de route loyal, fasse la paix avec quelquun que lAmérique naime pas. Non, la paix avec la Syrie nest pas dans les prévisions. Oublions la.
Et, comme ne lont pas dit les Romains : « si non vis pacem, para bellum » - si tu ne veux pas la paix, prépare la guerre.
Les préparatifs vont bien au-delà de lentraînement des forces sur le terrain. Ils ont aussi une dimension psychologique. Lavant-veille, un très gros titre de la une du Haaretz annonçait : « Course aux armements de la Syrie avec laide de lIran. » Les autres médias ont fait la même chose. On a dit que la Russie fournissait à la Syrie dénormes quantités darmes anti-char, du type de celles qui ont perforé même les tanks israéliens les plus modernes de la récente guerre. Et, comme si ce nétait pas suffisant, la Russie approvisionne aussi la Syrie avec des missiles anti-navire qui seraient une réelle menace pour notre flotte, et des missiles à longue portée qui peuvent atteindre nimporte quel coin dIsraël.
La presse met dans le même sac trois pays, la Syrie, la Russie et lIran, qui sont, comme par hasard, les trois membres du nouvel « axe de mal » de Bush.
Il est clair que cette campagne médiatique est orchestrée par les chefs militaires et a un rapport avec la manuvre militaire. En fait, cest la première action du nouveau chef détat-major, Gaby Ashkenazi, qui a supervisé la manuvre en compagnie du ministre de la Défense, Amir Peretz, (Un photographe dégourdi a photographié Peretz observant laction avec des jumelles. Mais le couvercle des lentilles navait pas été retiré et il ne pouvait donc évidemment voir que du noir)
La vérité est quaucun danger ne se cache de ce côté là. Il nexiste pas la moindre possibilité que la Syrie attaque Israël. Les capacités militaires de la Syrie, même avec toutes les armes russes quelle pourrait recevoir, sont de très loin inférieures à celles de larmée israélienne. Cest le point de vue de lensemble de la communauté des services secrets israéliens. Si la Syrie se réarme, cest dans des objectifs défensifs. Ils craignent, à juste titre, Israël et les Etats-Unis.
Mais si on veut la guerre, quest-ce que ça peut faire ?
ET PEUT-ÊTRE toutes ces gesticulations ne sont-elles que des tactiques de diversion, pour détourner lattention du véritable objectif de la prochaine guerre - lIran ?
Depuis de nombreux mois maintenant, nos médias diffusent presque quotidiennement des mises en garde alarmistes sur lIran. Dans quelques années, ce pays aura la capacité, ainsi que la volonté, de perpétrer un « second Holocauste ». Limage est celle dun pays fou, conduit par un second Hitler qui est prêt à voir lIran anéanti si cest le prix à payer pour effacer Israël de la carte.
Il est évident que contre un tel ennemi, le vieil adage hébreu sapplique : « Celui qui sapprête à te tuer, tue-le en premier »
APRÈS LA guerre des Six-Jours, une satire pacifiste portait le titre : « Vous, moi et la prochaine guerre » (« Vous » dans sa forme féminine). Peut-être devrait-elle être relancée aujourdhui.
Durant les quelques derniers jours, une très grande annonce publicitaire a fait son apparition dans les journaux. Elle est signée dun groupe qui se dénomme « Les soldats de réserve » et qui dit représenter les réservistes déçus de la dernière guerre. Lannonce énumère toutes les raisons décarter Olmert du pouvoir, et se termine en beauté par le sinistre avertissement suivant : « Il restera dans son fauteuil et dirigera la prochaine guerre. »
Peut-être est-ce exactement ce quil a en tête. Nous navons jamais eu un Premier ministre si profondément embourbé dans les problèmes. Dans quelques semaines, la commission denquête sur la seconde guerre du Liban publiera ses conclusions. Certes, cest Olmert lui-même qui a nommé cette commission et choisi personnellement ses membres, de façon à éviter de tomber entre les mains du comité denquête judiciaire, dont les membres auraient été désignés par la Cour suprême et qui auraient pu être beaucoup moins prévenants. Mais même ainsi, il se peut quil ne sen sorte que de justesse après les conclusions de la commission. En même temps, plusieurs allégations de corruption contre lui font lobjet denquêtes policières.
Il est vrai que la semaine dernière Olmert a réussi à nommer de nouveaux chefs de la police (dont un ami personnel) ainsi quun nouveau ministre de la Justice à son goût, mais ceci ne lui garantit pas non plus une totale immunité.
En attendant il ne fait quillustrer une vérité ancienne : une personne habile sait comment se sortir dun piège dans lequel une personne avisée ne serait pas tombée.
Il na pas de programme. Il la dit lui-même. Il est le chef dun parti amorphe, sans membres ni institutions et sans racines réelles dans la population. Les sondages dopinion montrent que ses taux dopinions favorables sont au plus bas (seul le ministre de la Défense plonge encore plus ). Olmert ne reste au pouvoir que parce que beaucoup pensent que toutes les alternatives disponibles seraient encore pires.
Un Premier ministre cynique, empêtré dans une telle situation, pourrait facilement être tenté de lancer une nouvelle aventure militaire, dans lespoir quelle lui rende sa popularité perdue et quelle détourne lattention de ses ennuis personnels et politiques. Si tel est lobjectif, la question nest pas tellement de savoir contre qui - les Palestiniens, les Libanais, les Syriens ou les Iraniens. Lessentiel est que cela arrive le plus tôt possible, de préférence au plus tard cet été. Il ne reste plus quà convaincre lopinion publique de la présence dun danger existentiel, mais dans notre pays, ce nest pas trop difficile.
TOUT CECI nous rappelle, bien sûr, un autre dirigeant exceptionnel - George W. Bush. Il est étonnant de voir à quel point ces deux-là se trouvent presque dans la même situation.
Le système politique américain est admiré par beaucoup de gens en Israël, et de temps en temps lidée que nous devrions aussi ladopter ressort. Un dirigeant fort, élu directement par le peuple, qui nomme des ministres compétents - quy a-t-il de mieux ?
Mais il semble que le système américain a créé une situation terrifiante : le Président Bush a encore deux années au pouvoir - et dans ce laps de temps il peut lancer une guerre selon son bon vouloir, même si aujourdhui les Américains ont clairement montré aux élections pour le Congrès quils ont la guerre dIrak en horreur. En tant que commandant en chef des forces militaires les plus puissantes du monde, il peut élargir et intensifier la guerre en Irak, et, en même temps, lancer une nouvelle guerre contre lIran ou la Syrie.
Les deux chambres du Congrès peuvent théoriquement larrêter en coupant les crédits pour les forces armées, mais la plupart des membres de ces deux augustes corps sont des moulins à parole qui sont terrorisés à cette idée même (si toutefois ils lont). Nimporte quel marine à Bagdad a plus de courage que toute la bande des Sénateurs et membres du congrès réunis. Ceux-ci ne pourraient même pas imaginer entamer la procédure dimpeachment contre le Président.
Ainsi, une personne seule peut causer une catastrophe mondiale. Il na pas de freins, mais il a un fort instinct pour la guerre : concrétiser sa « vision » (qui lui est dictée par Dieu lui-même en conversation privée) et rehausser son image dans lhistoire.
Est-ce réalisable ? Eh bien, larmée américaine est trop petite pour conduire une autre guerre majeure au sol. Mais Bush et ses conseillers croient quil nest pas nécessaire de le faire. Ils sont les successeurs du général américain qui en son temps parlait de « bombarder le Vietnam pour le ramener à lâge de pierre ». Après tout, cela a marché en Serbie et en Afghanistan.
Les néo-cons. qui règnent encore en maîtres à Washington, sont convaincus quune pluie de centaines de bombes intelligentes sur toutes les installations nucléaires, militaires, gouvernementales et publiques en Iran pourraient « faire le travail ». Leurs amis en Israël applaudiront, puisque cela déchargerait Israël du besoin de faire quelque chose de semblable, à plus petite échelle.
Mais une aventure américaine et/ou israélienne serait une catastrophe. Des bombes peuvent dévaster un pays mais pas un peuple comme les Iraniens. Seule une imagination déchaînée peut prévoir comment plus dun milliard de musulmans dune vingtaine de pays - y compris tous nos voisins - réagiraient à la destruction dun pays musulman (même chiite). Cest jouer avec le feu, et cela pourrait provoquer une conflagration mondiale.
Bush et Olmert et la prochaine guerre - AU SECOURS !
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Les Etats-Unis nont aucun droit dattaquer lIran
par BBCLes plans dattaques pour les bombardements aériens contre lIran dépassent les seuls lieux nucléaires et englobent la plus grande partie des infrastructures militaires du pays
Une telle attaque dans le cas où elle serait ordonnée prendrait bien sûr pour cible les bases de larmée de lair et de la marine, les bases de missiles ainsi que les centres de contrôle et de commandement de lIran.
Les Etats-Unis persistent à dire quils ne planifient pas dattaque militaire, et essayent de convaincre Téhéran darrêter lenrichissement duranium. LONU a mis lIran en demeure darrêter son programme sous peine dêtre confronté à des sanctions économiques. Pourtant des sources diplomatiques ont rapporté à la BBC que de hauts fonctionnaires du Central Command en Floride ont déjà arrêté leurs choix sur leurs objectifs à lintérieur de lIran dans le cadre de leur plan B. Cette liste contient le centre denrichissement duranium de Natanz. Selon les sources dinformations, des installations à Isfahan, Arak et Bushehr sont aussi sur la liste des objectifs.
Deux déclencheurs
Frank Gardner, correspondant de la BBC pour les questions de sécurité, affirme que lun des déclencheurs pour une telle offensive, sous-entend une quelconque confirmation que lIran développe des armes nucléaires ce que celui-ci dément. Lautre déclencheur, ajoute notre correspondant, pourrait être une attaque contre les troupes US-américaines en Irak avec un grand nombre de victimes. Cela pourrait déclencher une vague de bombardements, si une telle attaque pouvait être directement attribuée à lIran.
Des bombardiers furtifs à grand rayon daction de type B2 lanceraient des bombes «anti-bunker» pour percer ainsi linstallation de Natanz, qui est enfouie à environ 25 mètres sous terre. Frances Harrison, la correspondante de la BBC à Téhéran, affirme que la nouvelle de deux déclencheurs possibles pour une offensive militaire est un grand souci pour les Iraniens. Les autorités persistent à dire quil ny a pas de raisons de sinquiéter, mais néanmoins, les gens dans la rue sinquiètent, dit-elle.
Deadline
En Iraq des officiers américains ont affirmé ce mois-ci encore, quils possédaient des preuves que lIran livre des armes aux milices chiites irakiennes. Mais lofficier de plus haut grade de larmée américaine a mis en doute cela plus tard, dans le sens où il a dit quils avaient uniquement des preuves que des armes «made in Iran» avaient été utilisées en Irak. Le général Peter Pace, commandant en chef des forces alliées, a dit quil navait pas connaissance de preuves que le gouvernement iranien soit «clairement informé ou partie prenante». Auparavant le président Mahmoud Ahmadinejad avait dit que ces accusations nétaient que des «excuses pour prolonger la présence [des troupes américaines] en Irak».
Des experts du Proche-Orient ont récemment exprimé leurs craintes sur les conséquences catastrophiques dune telle offensive américaine contre lIran. Lancien ambassadeur britannique à Téhéran, Sir Richard Dalton, a dit à la BBC que cela pourrait avoir leffet inverse, puisque une attaque pourrait aussi encouragé le gouvernement iranien à développer des armes nucléaires à long terme.
LIran à repris lenrichissement duranium dans le courrant de lannée dernière un processus pour lequel du combustible pour des centrales électriques nucléaires, ou bien dans le cas dun enrichissement plus élevé, pour des bombes atomiques peut être produit. Téhéran affirme que son programme est uniquement pour une utilisation civile, mais les pays de lOuest soupçonnent que lIran essaie de construire des armes nucléaires.
Le Conseil de sécurité de lONU a exigé que lIran arrête son enrichissement duranium avant le 21 février. Au cas où il ne le ferait pas et que lAgence internationale de lénergie atomique le confirme, de nouvelles sanctions économiques seront prises en considération conformément à la résolution.
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Le maïs dans le moteur daccord, mais à notre façon : campesinos contre Bush
par João Pedro StedileLe mouvement des paysans Sem terra du Brésil et lorganisation internationale Via Campesina condamnent linitiative du président Bush, qui, dans son imminent voyage (larticle a été écrit avant le voyage de Bush au Brésil, NDT) latino-américain se propose de séduire et faire coopter les gouvernements de la région dans le développement à grande échelle de la production des biocombustibles comme lalcool de la canne à sucre et léthanol de maïs - pour les exporter vers le marché nord-américain. Récemment, 600 dirigeants de mouvements paysans du monde entier, de scientifiques, décologistes et de féministes, se sont réunis au Mali pour discuter des problèmes relatifs à la souveraineté alimentaire de nos pays. Nous avons analysé loffensive en cours pour la production de biocombustibles et avons compris quune « alliance diabolique » a été fomentée pour unifier les intérêts de trois grands secteurs du capital international : les entreprises pétrolières, les transnationales qui contrôlent le commerce agricole et les semences transgéniques, et les firmes des constructeurs automobiles.
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Que veulent-ils ? Maintenir le niveau actuel de consommation dans le premier monde, avec tous leurs taux de bénéfice. Pour lobtenir, ils attendent que les pays du sud concentrent leur agriculture sur la production de combustibles qui approvisionneraient les moteurs du premier monde.
Lénergie contenue dans les grains (céréales) ou dans les plantes est en réalité une métamorphose agrochimique de lénergie solaire qui, à travers les huiles végétales ou lalcool se transforme en combustible. Les meilleures conditions de réalisation de ce processus se trouvent au sud du monde, où lincidence de lénergie solaire est plus grande et où il y a encore des terres disponibles. En outre, les entreprises veulent profiter de louverture vers les agrocombustibles pour étendre lutilisation des semences transgéniques de soja et maïs, en sassurant les bénéfices dérivant de la vente des semences brevetées et de celle des produits agro toxiques pour le développement de lagriculture énergétique.
Produire des combustibles comme le tournesol, le maïs, les amandes, la palme africaine ou la canne à sucre est en apparence un comportement animé de bonnes intentions : celui de substituer au pétrole, combustible polluant et non renouvelable, des combustibles renouvelables qui nendommagent pas lenvironnement. Cette alternative sera récompensée par une vaste publicité gratuite, parce quelle se présentera comme un geste de bonne volonté pour limiter le réchauffement de la planète.<o:p></o:p>
Mais la seule chose qui intéresse lalliance trilatérale cest de faire des profits. La question environnementale ne les préoccupe pas le moins du monde. Lalliance na opté pour lénergie renouvelable que pour ne pas dépendre du pétrole importé par des pays qui ont des gouvernements nationalistes comme le Vénézuéla et lIran, du fait de léchec de la guerre en Irak qui a empêché les Etats-Unis de sapproprier ce pétrole, et du fait de linstabilité politique du Nigéria, de lArabie Saoudite et de lAngola. En clair, le choix a été déterminé par des problèmes dan les principaux pays qui exportent leur pétrole aux Etats-Unis ou en Europe.
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Les mouvements paysans affirment :
En premier lieu quon ne doit pas utiliser le terme de biocombustible, parce que mettre génériquement en relation énergie et vie (bio) est une manipulation dun concept qui nexiste pas. Le terme doit être remplacé par agrocombustible.
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Deuxièmement, nous reconnaissons que lagrocombustible est plus adapté à lenvironnement que le pétrole. Mais cela ne modifie pas le principe du choix auquel est appelé lhumanité : le modèle actuel du gaspillage de lénergie et du transport individuel, qui doit être remplacé par un modèle fondé sur le transport collectif (train, métro etc.).
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Troisièmement, nous sommes opposés à lutilisation de biens destinés à lalimentation humaine à des fins de production de combustibles.
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Quatrièmement, bien que la production dagrocombustibles soit considérée comme nécessaire, elle doit être faite de façon durable. Nous combattons le modèle néo libéral actuel dagriculture à grande échelle et de monoculture, qui dégrade lenvironnement par lutilisation intensive dagro toxiques et la mécanisation, qui élimine la main duvre et aggrave le réchauffement de la planète, en détruisant la biodiversité, et en empêchant que lhumidité et les pluies gardent un équilibre avec la production agricole.
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Nous affirmons quil est possible de réaliser des combustibles avec des produits agricoles si ceux-ci sont cultivés de façon durable, dans des unités de production petites et moyennes, qui ne déséquilibrent pas lenvironnement et qui préservent une plus grande autonomie pour les paysans dans leur contrôle de lénergie et dans les approvisionnements des villes.
Le mouvement paysan condamne le voyage de Bush, parce quil marquera le début de loffensive pour lexportation dagrocombustibles latino-américains vers le marché étasunien. En échange, les capitalistes nord-américains de lalliance trilatérale exigent le droit dinstaller des dizaines de nouveaux établissements pour la production dalcool dans tout le continent sud-américain. Pour rendre son propre programme réalisable, le gouvernement Bush postule quon reconnaisse à lalcool éthanol le statut de « matière première énergétique » non agricole, pour échapper aux normes imposées par lOMC sur les produits agricoles.
Bush propose en outre que Brésil, Etats-Unis, Inde, Afrique du Sud, et dautres pays, négocient un registre technologique commun pour lagrocombustible dérivé de la canne à sucre, du maïs ou de plantes, dans le but datteindre une formule internationalement reconnue, en donnant naissance à une sorte dOpec de lénergie agricole, qui en contrôlerait le commerce mondial.<o:p></o:p>
Dans les prochains mois, les mouvements paysans continueront à débattre pour une meilleure définition de nos concepts et de nos initiatives politiques face à ce nouveau défi, y compris avec la définition dune proposition de production réalisable et durable.
Surtout, nous discuterons des formes de combat contre ce projet étasunien dont léventuel succès entraînerait une tragédie pour lagriculture tropicale, parce quil transformerait nos meilleures terres cultivables par de grandes extensions en monocultures, il aggraverait la perte de biodiversité et réduirait la quantité de terre réservée à la production daliments, en rejetant des millions de paysans du monde entier vers les bidonvilles. Le tout pour approvisionner les transports individuels motorisés et préserver la consommation de l American way of life.
Cette discussion et cette lutte ne font que commencer. Nous espérons que le débat va sétendre à toutes les sociétés et que les médias diffuseront le débat. Ce sont des thèmes fondamentaux pour lavenir de nos peuples.*João Stedile est le leader du mouvement des Sans Terre (MST) au Brésil.
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Irak : cette occupation défaite, nous devons la contrecarrer
par Hana Al Bayaty
Autor: Hana Al Bayaty, Ian Douglas, Abdul Ilah Albayaty, Al d'Iman Saadoon, Dirk Adriaensens, Ayse Berktay, Matthias Chang, Arundhati Roy, Michel Chossudovsky et Eduardo Galeano (7 mars 2007).
Le 10 mars 2007 à Bagdad a lieu une conférence régionale mort-née dans laquelle les Irakiens seront à nouveau absents et leur résistance non représentée. Au lieu de cela, une occupation défaite des USA continuera d'essayer d'écrire le destin des Irakiens, conspirant avec un Conseil antidémocratique de sécurité, comme les États voisins et de la région, censément invités par un gouvernement fantoche.
Quel genre de gouvernement collabore avec des puissances étrangères contre son propre peuple ?
Quel genre de gouvernement invite les forces étrangères pour tuer sa propre population ?
Quel genre de gouvernement substitue des milices aux forces armées nationales régulières ?
Quel genre de gouvernement brade les richesses pétrolières de la nation à des puissances étrangères ?
Et quel genre de gouvernement va mendier à ses voisins de laisser ses propres citoyens sy réfugier par millions dans leurs pays ?
Quest ce quun gouvernement qui récompense des violeurs ?
Quest ce quun gouvernement qui récompense des escadrons de la mort ?
Quest ce quun gouvernement qui manque à ce point de légitimité qu'il doit « investir » pour la quatrième fois sa propre capitale ?
Quest ce quun gouvernement qui enlève, emprisonne et torture les gens ?
Quest ce quun gouvernement qui pousse la loi martiale à ses extrêmes ?
Quest ce quun gouvernement qui ne peut rendre compte de ses finances ?
Quest ce quun gouvernement qui dégrade de manière éhontée les infrastructures civiles ?
Quest ce quun gouvernement qui ne peut pas même fournir des services de base, comme l'eau potable et l'électricité ?
Et quest ce quun gouvernement qui n'est jamais dans le pays ?
Un tel gouvernement est la preuve que loccupation est la forme suprême de dictature.
Tous les peuples dans le monde aspirent à la démocratie dans la mesure où elle est censée être l'expression de leur volonté. La volonté du peuple irakien n'a pu être subjuguée pour la quatrième année consécutive. La résistance irakienne est démocratique par définition, parce que c'est une insurrection de la volonté populaire, et est progressive par définition, parce qu'elle défend les intérêts du peuple.
La seule solution en Irak est la souveraineté du peuple irakien.
Seule la résistance irakienne populaire nationale est capable et légitimée, comme réalité objective et en vertu du droit international, à déterminer un chemin vers la paix et la stabilité en Irak et à en finir avec cette occupation illégale.
Nous devons empêcher toute nouvelle tentative des USA d'imposer un gouvernement de laquais à la population irakienne et reconnaître sa résistance comme représentant unique de la volonté du peuple riakien.
Retirez toute reconnaissance de ce gouvernement rétrograde imposé par létranger et reconnaissez la résistance irakienne !
Hana Al Bayaty
Ian Douglas
Abdul Ilah Albayaty
Iman Saadoon
Dirk Adriaensens
Ayse Berktay
Matthias Chang
Arundhati Roy
Michel Chossudovsky
Eduardo Galeano
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