• Sarkozy appelle à un renforcement militaire de l’Europe

    par jessica

    Dans son discours aux ambassadeurs à Paris le 26 août, le président Nicolas Sarkozy a affirmé la nécessité d’une France forte dans une Europe forte capable d’être sur un pied d’égalité avec les Etats-Unis.

    L’Europe « doit s’affirmer progressivement comme un acteur de premier rang de la paix et de la sécurité dans le monde, en coopération avec les Nations unies, l’Alliance atlantique, l’Union africaine ».

    Sarkozy a explicitement fait référence à la concurrence entre les principales puissances en vue d’un nouveau partage des ressources mondiales, notamment énergétiques, en mettant ainsi en garde : « Le monde est devenu multipolaire, mais cette multipolarité, qui pourrait annoncer un nouveau concert des grandes puissances, dérive plutôt vers le choc de politiques de puissance. »

    Son discours a proposé plusieurs mesures visant à défier l’hégémonie politique, économique et militaire des Etats-Unis.

    Sarkozy a appelé à l’expansion du G8, groupe des nations les plus riches du monde, en un G13 qui inclurait la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud. Il a aussi proposé que les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies actuellement au nombre de cinq (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) incluent l’Allemagne, le Japon, l’Inde, le Brésil et « une juste représentation de l’Afrique ».

    Cependant, sa réponse principale aux « risques d’un monde multipolaire antagoniste » est un nouveau rapport de force passant par la militarisation de l’Europe. « Sans Europe assumant son rôle de puissance, le monde serait privé d’un pôle d’équilibre nécessaire », a-t-il répété avec insistance.

    Ceci requiert une puissante présence militaire de l’Union européenne dans le monde, avec un rôle majeur joué par la France. « Je souhaite que dans les prochains mois, nous avancions de front vers un renforcement de l’Europe de la défense, et la France prendra des initiatives très fortes. »

    Il a aussi appelé au renforcement de l’OTAN, alliance militaire conduite par les Etats-Unis et dont la France et la plupart des pays européens sont membres, mais a clairement expliqué qu’il envisageait un partenariat d'égal à égal : « Les deux vont ensemble : une Europe de la défense indépendante et une organisation atlantique où nous prendrions toute notre place. »

    Prônant une alliance complète avec les Etats-Unis pour garantir que le monde reste toujours ouvert à l’exploitation impérialiste, il a cependant affirmé avec force le besoin pour la France et l’UE de lutter pour obtenir leur propre part du butin. Il a promis d’augmenter l’implication de la France dans l’occupation de l’Afghanistan par un contingent de 150 formateurs militaires et a dit avec insistance que « l'Union a conduit une quinzaine d'opérations sur notre continent, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie. »

    Sarkozy a appelé au développement du dispositif de sécurité et d’armement européen. « La France et l'Allemagne ont mis en place les fondations : la brigade franco-allemande, puis le Corps européen, » a-t-il dit. Faisant remarquer que les dépenses militaires britanniques et françaises représentent les deux tiers du total des 25 autres pays de l’Union européenne, il a vivement encouragé « nos autres partenaires […] à participer à cet effort commun ».

    Le jour suivant, s’adressant à une commission mise en place pour préparer une étude sur la défense, Sarkozy a dit qu’il avait fixé les efforts de défense de la nation aux environs de 2 pour cent de la richesse du pays : « Cet objectif doit permettre à la France de se doter des capacités nécessaires et de rester dans le peloton de tête des nations européennes, avec le Royaume-Uni. »

    Les références favorables faites par Sarkozy concernant le Royaume-Uni représentent un changement marqué de la politique étrangère française, qui a longtemps considéré la Grande-Bretagne comme un mandataire des Etats-Unis et a basé son orientation sur une alliance franco-allemande. Cela témoigne de l’importance que Sarkozy attache à la puissance militaire en vue de soutenir les intérêts économiques français et européens.

    La France et la Grande-Bretagne sont les seuls pays de l’Union européenne à être en possession de l’arme nucléaire, élément tacite du discours de Sarkozy. L’impérialisme français compte bien conserver cet avantage sur les autres membres de l’UE et ses concurrents afin de revendiquer une position de leader.

    Mais sur le front économique aussi, Sarkozy veut que l’Europe mette en place les mesures nécessaires pour faire avancer ses intérêts dans l’arène mondiale. Un corollaire essentiel de la poussée de l’impérialisme français et européen à être un « acteur de premier rang » est l’intensification de l’exploitation de la classe ouvrière et la capacité à maintenir l’ordre à l’intérieur du pays. C’est pour cette raison qu’il met en place le vaste programme législatif en cours visant à augmenter le pouvoir répressif de la police et du système judiciaire et diminuer les droits du travail tout en procédant à des coupes majeures sur les services sociaux.

    Dans son discours il a dit avec insistance que le message de la France « ne restera entendu que s'il est porté par un peuple ambitieux et confiant, une société réconciliée avec elle-même et une économie performante. »

    Sarkozy s’est félicité d’avoir fait adopter par le Conseil de l’Europe le Traité modifié, version remaniée de la malheureuse Constitution européenne prônant le libéralisme. Le rejet de cette Constitution européenne lors des référendums en France et aux Pays-Bas en 2005 avait représenté un revers cuisant pour la mise en place de l’Union européenne comme zone de marché unique, accueillante pour les entreprises et où les droits sociaux sont démantelés. Il considère le Traité modifié comme un moyen de consolider l’Union à 27.

    Le fait que Sarkozy se tourne vers le militarisme, notamment qu’il appelle l’Europe à jouer un rôle plus important en Irak, a été présenté comme une réconciliation avec les Etats-Unis. Il ne fait pas de doute qu’il reconnaît qu’une défaite des Etats-Unis en Irak serait dangereuse pour toutes les puissances impérialistes. Néanmoins, la France a ses propres intérêts au Moyen-Orient, notamment en Iran, que Sarkozy a bien l’intention de défendre, et qui sont encore source de conflit avec Washington.

    Il a réitéré que l’invasion de l’Irak conduite par les Etats-Unis avait mené à une « tragédie », et déclaré que la France était et demeurait « hostile à cette guerre ». Critiquant la décision américaine d’envahir l’Irak sans l’accord des Nations Unies, il a affirmé, « Les Etats-Unis n'ont pas su résister à la tentation du recours unilatéral à la force et ne démontrent malheureusement pas, dans la protection de l'environnement, cette capacité de "leadership" qu'ils revendiquent ailleurs. »

    Il a appelé à une solution politique et « un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères… C'est alors, et alors seulement, que la communauté internationale, à commencer par les pays de la région, pourra agir le plus utilement. La France, pour sa part, y sera disposée. C'est le message que Bernard Kouchner vient d'apporter à Bagdad, message de solidarité et de disponibilité. » 

    Sarkozy a aussi renoué des relations avec la Syrie, interrompues par l’ancien président Jacques Chirac, ce qui le met en porte à faux avec la Maison-Blanche, mais lui donne l’occasion de jouer un rôle de médiateur dans la région.

    Sa position, à la fois d’allié et de rival des Etats-Unis, suivant les circonstances, apparaît le plus clairement sur la question de l’Iran qu’il décrit comme « la crise la plus grave qui pèse aujourd'hui sur l'ordre international ». Ce pays est une source majeure d’approvisionnement en gaz et en pétrole et un terrain d’investissement et de commerce pour la France, l’Europe et d’autres rivaux des Etats-Unis.

    Il est en accord total avec l’administration Bush sur la nécessité de faire pression sur le régime iranien pour qu’il abandonne complètement son programme d’armement nucléaire, allant jusqu’à mettre en garde qu’en cas d’échec cela pourrait conduire au bombardement de l’Iran. Si l’Iran ne mettait pas fin à son programme nucléaire, l’« alternative serait catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran », a-t-il dit. 

    Mais Sarkozy a aussi dit clairement qu’il souhaitait une solution diplomatique et a promis que « La France n'épargnera aucun effort pour convaincre l'Iran qu'il aurait beaucoup à gagner en s'engageant dans une négociation sérieuse avec les Européens, les Chinois et les Russes, et bien sûr les Américains. » Le fait de citer les Etats-Unis en dernier exprime le désir de Sarkozy de voir l’Europe et les autres puissances agir comme contrepoids à la domination des Etats-Unis.

    Sur le Kosovo, il a à nouveau mis l’accent sur son désir de défendre les intérêts européens, faisant appel à la fois aux « Aux Russes et aux Américains, pour qu'ils comprennent que ce dossier très difficile est d'abord un dossier européen … et que c'est dans l'Union que se situe l'avenir à long terme de l'espace balkanique. »

    Le discours de Sarkozy a été accueilli favorablement aux Etats-Unis comme le signe du dégel des relations avec la France. Voice of America a mis en avant le fait que Sarkozy s’oppose à ce que l’Iran soit en possession de l’arme nucléaire, et a ajouté que « le président a aussi réaffirmé l’importance d’entretenir de bonnes relations avec les Etats-Unis. »

    Le Wall Street Journal a fait remarquer, « Il a aussi indiqué que la France a l’intention d’être sur la scène internationale plus qu’un empêcheur de tourner en rond pétri d’anti-américanisme. On ne peut que s’en réjouir… »

    Les médias américains calculent que, finalement, il est possible de contenir les ambitions de la France. Les gestes apaisants de Sarkozy envers l’Amérique sont plus significatifs que ses propos nationalistes à des fins de politique intérieure. Néanmoins, les Etats-Unis ne peuvent accepter aucune tentative réelle d’affirmer les intérêts de la France et de l’Europe. Il est inévitable qu’il y ait des conflits à l’avenir, notamment en Afrique et au Moyen-Orient où la présence historique et les intérêts de la France sont menacés non seulement par les Etats-Unis, mais aussi par la Chine.

    La priorité de l’impérialisme américain est de déjouer toute menace envers sa suprématie économique, par tous les moyens, y compris militaires. Washington aussi veut voir l’Europe jouer un plus grand rôle militaire, mais uniquement dans une position subalterne. Pour le moment les Etats-Unis pensent qu’ils peuvent se permettre de se monter plutôt indulgents face aux revendications grandiloquentes de Sarkozy pour la France et l’Europe, du fait de leur supériorité militaire et de leur capacité à semer la division en Europe au travers de leurs propres alliés tels le Royaume-Uni et la Pologne.

    Libération a remarqué les limites objectives des rêves de Sarkozy pour la France, en écrivant dans un éditorial « Lorsqu’on dirige un pays de taille moyenne lié par de nombreux traités à des ensembles qui le dépassent, les discours diplomatiques ne sont pas l’essentiel… Vouloir une vraie rupture en toute chose est sans doute placer la barre un peu trop haut. »

    La réaction de l’Allemagne reflète de puissantes tensions au sein de l’Union européenne ainsi que l’idée que la France s’engage à menacer sa propre hégémonie sur l’Europe. Un résumé venimeux de la presse allemande publié dans « Der Spiegel » et intitulé « Rambo à l’Elysée » cite le journal économique Handelsblatt : « Plus il parle mal de certaines choses et plus il se prend au sérieux. Le discours prononcé hier par le chef d’Etat était purement et simplement une déclaration multiple de leadership français, à la fois en Europe et de par le monde. »

    Le quotidien conservateur Die Welt a écrit, « Paris veut s’affirmer comme acteur sur la scène mondiale. On peut interpréter sa tentative d’étendre l’Union européenne vers l’Afrique comme une réponse à l’influence grandissante de l’Allemagne suite à sa réunification et à l’expansion de l’UE. »

    Le journal rejette le soutien de Sarkozy pour un siège à l’Allemagne comme membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et dit que cela est « de l’ordre de la rhétorique. Cela va stimuler les Allemands, mais en fin de compte cela ne mènera nulle part. »

    L’establishment politique allemand est agacé par ce qu’il perçoit comme un nationalisme français excessif et diverses initiatives unilatérales prises par le gouvernement de Sarkozy sans en référer à l’Union européenne ou à Berlin : l’intervention en Libye pour libérer les infirmières bulgares combinée à la vente d’une centrale nucléaire à ce pays riche en pétrole, et l’appel lancé à la Banque centrale européenne pour qu’elle fasse en sorte de réduire la valeur de l’euro afin de promouvoir les exportations françaises. Il est possible aussi que ses reproches à la Russie l’accusant de « jou[er] avec une certaine brutalité de ses atouts, notamment pétroliers et gaziers » soient perçus comme une menace envers les relations étroites entre Berlin et Moscou. L’Allemagne compte sur la Russie pour un tiers de ses importations de gaz et de pétrole tandis que la France se tourne vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

    Financial Times Deutschland commente, « Quant à son idée de faire de l’UE un acteur fort en politique de sécurité mondiale, il devra s’empresser d’apprendre cette leçon : plusieurs de ses partenaires de l’UE auront tôt fait de rabrouer ce Nouveau Type de Paris et son projet. » 


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  • «Mission accomplie: nous avons le pétrole. »

                                                                     Baba Gurgur


    Voilà ce que pourront se dire bientôt Bush, Dick Cheney et consorts lorsque le Parlement irakien aura débattu de la nouvelle loi sur le pétrole, dictée par les Etats –Unis, rédigée en anglais, en toute discrétion, approuvée dernièrement par la seule faction chiite du gouvernement de Nuri al Maliki,- les autres composantes ayant tout simplement boycotté la séance, comme le Front Irakien de la Concorde- qui conduit à la « privatisation » du pétrole irakien, ou tout bonnement au pillage des richesses de ce pays par les compagnies pétrolières US par l’intermédiaire des PAS (accords de partage de production).

    C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’il faut comprendre l’envoi de troupes supplémentaires en Irak exigé par Bush- et l’installation de bases US permanentes- car il se soucie peu de liberté ou de démocratie en Irak ou encore des morts, américains – plus de 3500 ou irakiens-700 000. Ce qu’il recherche, c’est un gouvernement « stable » capable de « pacifier le pays » pour permettre aux Majors (Exxon, Chevron, Fluor, Halliburton…) de mettre la main sur les champs pétrolifères non encore exploités. Si demain « Al Qaeda en Irak » promettait de leur ouvrir les portes du pays, de « terroristes », ils se transformeraient en « modérés » comme Maliki et son parti al Dawa le furent, il y a peu (1).

    Le pétrole, le grand muet

    Dans la course à l’invasion de l’Irak en 2002-2003, le pétrole comme cause n’était pas évoqué, ni par les auteurs, ni par les médias, sauf par les opposants lucides à la guerre à venir. Or, Dick Cheney, directeur exécutif d’Halliburton en 1999, constatait qu’« en 2010, nous aurons besoin de 50 millions de barils de plus par jour. Le Moyen-Orient, avec 2/3 du pétrole et le coût le plus bas, c’est là que se trouve le butin ». Paul Wolfowitz, quant à lui, décrivait l’Irak comme un pays flottant « sur une mer de pétrole » qui pourrait financer la guerre américaine et la reconstruction. On sait d’autre part que les premières troupes US à Bagdad eurent pour objectif de protéger le ministère du Pétrole et non le Musée National. Tout comme, dans la même veine, Bremer, le « MacArthur de Bagdad » maintint la loi du précédent régime interdisant la grève aux ouvriers du pétrole !.

    Mais, il serait erroné de dater de l’ère Bush seule cette faim de pétrole. Déjà en 1980, Jimmy Carter déclarait que le pétrole du Golfe Persique était vital pour les intérêts US. Il mit ainsi sur pied une nouvelle structure de commandement militaire (Rapid Deployment Joint Task Force) qui deviendra le Centcom, (United States Central Command) capable de fournir aux présidents US successifs la capacité d’intervenir rapidement et massivement dans la région.

    En 2001, l’Energy Task Force que dirigeait Dick Cheney s’abstint de favoriser les sources alternatives d’énergie lui préférant, pour faire face à une crise énergétique, le Moyen-Orient comme « première cible de la politique énergétique des Etats-Unis », demandant au gouvernement Bush de convaincre les pays du Moyen-Orient d’ « ouvrir certains secteurs de leur production énergétique à des investissements étrangers » , en d’autres termes de renverser 25 ans de contrôle étatique sur l’industrie pétrolière. Cette organisation entreprit d’étudier les cartes des champs pétrolifères de l’Irak avec des compagnies pétrolières non-américaines chargées de les exploiter une fois l’embargo levé. « Elle travailla conjointement avec l’aile de la sécurité nationale du gouvernement pour établir un ensemble compatible de politiques militaire et économique qui injecterait, à cette équation, une force américaine. Selon Jane Mayer, du New Yorker, le Conseil National pour la Sécurité incitait son personnel à « coopérer pleinement avec la Energy Task Force….pour la « fusion » des ces deux courants apparemment éloignés : « réviser les politiques opérationnelles envers les « Etats voyous » comme l’Irak et « les actions concernant la capture des champs de pétrole et de gaz existants ou nouveaux » (
    2)

    Genèse du Projet pour le Futur de l’Irak

    Cette Task Force donna naissance, dès 2002, au Projet pour le Futur de l’Iraq à l’initiative du Département d’Etat et des 17 groupes de travail à Washington et Londres composés d’exilés irakiens et d’experts internationaux choisis par les Etats-Unis dont Vogler d’Exxon, le directeur exécutif de Shell et Fluor, Philipp Carroll, qui devint, après la guerre, chef du « comité consultatif » pour l’industrie pétrole en Irak (4). L’autre protagoniste dans la préparation de cette législation spoliatrice se nomme BearingPoint (anciennement KPMG) chargée de vérifier en Irak tous les textes et institutions encadrant le commerce, les investissements, de conseiller les ministères et la banque centrale. Quand on sait que BearingPoint a obtenu grâce à l’USAID (Agence US pour le Développement International)- elle aussi partie prenante au Projet-, des contrats en Irak d’une valeur de 240 millions de dollars, on comprend mieux que cette société ait pu arroser les campagnes de Bush pour les élections de 2000 et 2004 à hauteur de 117 000 dollars et 120 000 dollars pour les dernières élections au Congrès et payer un million de dollars aux lobbyistes de Capitol Hill en 2005.

    Mais, le peu d’empressement manifesté par les grandes compagnies pétrolières pour investir en Irak poussa l’administration Bush à faire intervenir la communauté internationale via le Fonds Monétaire International pour faire pression sur l’Irak pour l’adoption de cette loi qui livrait les revenus du pétrole aux géants US. Le but était de requalifier l’énorme dette que le régime de Saddam Hussein avait accumulée pour les guerres Iran-Irak et celle de 1991 en dette « odieuse », terme technique de droit international désignant la dette contractée par certains dirigeants autoritaires à des fins personnelles. C’est que prétendirent les Etats-Unis pour les 40 milliards $ de dette auprès de 19 pays industrialisés connus sous le nom de «Club de Paris ». Au lieu d’annuler purement et simplement la dette, James Baker négocia avec le Club de Paris une annulation conditionnelle : 12 milliards $ disparurent des livres, laissant 28 milliards $ dont l’abrogation était conditionnée à la signature par le gouvernement irakien d’un « Programme de base du Fonds Monétaire International » pour 12 milliards $ et à la réalisation de ce programme dans une période de trois ans pour 8 milliard $s, laissant toujours à la charge du Club 8 milliards $.

    Le Programme du Fonds Monétaire International formulait sa politique pétrolière selon les concepts US concernant le pétrole irakien, de la mise en place des PAS à l’ouverture totale de l’économie irakienne aux multinationales. En contrepartie, la mesure garantissant aux familles irakiennes des prix subventionnés pour le combustible et certains produits de base, dans un pays où la guerre a entraîné un chômage variant de 30 à 70%, des salaires d’à peine 100 $ par mois et une inflation galopante, devait être abandonnée. Zaid al Ali, avocat international, décrit cet accord comme « l’illustration parfaite de la manière dont le monde industrialisé instrumentalise la dette pour obliger les pays en voie de développement à abdiquer leur souveraineté sur leur économie » qui, pour l’Irak, perdurerait bien au-delà du retrait des troupes US. (
    2)

    Il n’est pas jusqu’au Iraqi Study Group de Baker, fin 2006, devant proposer des solutions à Bush pour sortir du bourbier irakien, qui n’ait exhorté les Irakiens à publier une loi sur les hydrocarbones qui placerait les réserves en pétrole, et les revenus en découlant, entre les mains des principales compagnies pétrolières.

    Si elle est moins bien connue, la stratégie pétrolière du gouvernement de Blair s’est caractérisée par la même obsession : s’approprier le pétrole de la région du Golfe comme rappelé dans la Strategic Defence Review : « Hors de l’Europe, nos intérêts seront vraisemblablement affectés par les événements dans la région du Golfe et de la Méditerranée.…L’approvisionnement en pétrole du Golfe est crucial pour l’économie mondiale ». La convergence des buts entre la Grande Bretagne et les Etats-Unis donna naissance au US-UK Energy Dialogue en 2002 pour « encourager la coordination et le coopération en matière énergétique » et donc s’assurer le contrôle de l’approvisionnement en y impliquant directement leurs compagnies pétrolières. En mai 2003, peu après le triomphal « la guerre est finie» de Bush, la Grande Bretagne a parrainé avec les Etats-Unis une résolution du conseil de sécurité n° 1483 qui leur donnait total contrôle sur le pétrole irakien, prétendument pour continuer de payer les compensations dues au Koweit.

    Le Butin convoité

    Avec 60% des réserves pétrolières du monde, le Moyen Orient ne peut être qu’un enjeu de taille pour les Américains ou tous ceux qui cherchent à dominer le monde ou à l’influence de manière irrémédiable. L’Irak, à lui seul, se place au troisième rang pour l’étendue de ses réserves connues après l’Arabie Saoudite et l’Iran, à savoir 115 milliards de barils, soit 10% du total mondial. Les deux tiers de ces réserves sont concentrés dans le sud, notamment autour de Basra, et le tiers restant dans les régions turcomanes, au nord de l’Irak. En termes de production énergétique, 10% seulement sont exploités car l’objectif sous le régime de Saddam Hussein était une production de 3,5 millions de barils par jour.

    L’Irak dispose aussi d’un potentiel pétrolier non exploré le plus vaste, d’un volume de 100 à 200 milliards de barils principalement dans le désert occidental. Pour certains experts, ce chiffre pourrait même dépasser les 400 milliards de barils. Si tel était le cas, le pactole pétrolier irakien serait le premier au monde. Le pétrole irakien a, de plus, de hautes propriétés chimiques car il est de bonne qualité et facile d’accès ce qui en réduit les coûts d’exploitation.

    Avec un prix de baril de pétrole brut à 64 $ ou plus, un coût de production à 1,50$ ou même 1$ par baril, semblable aux coûts de production en Arabie Saoudite, les profits éventuels seront gargantuesques. La question est de savoir qui va les empocher ? L’Irak ou les géants du pétrole ?

    Analyse de la loi sur le pétrole

    A la surprise générale, la privatisation de l’économie irakienne par Bremer en 2003 et 2004 n’incluait pas le secteur pétrolier dont l’avenir devait dépendre de l’élection d’un gouvernement. Le CPA (Autorité Provisoire de Coalition) n’accorda que des contrats de maintenance ou de réparation pour remettre sur pied l’infrastructure pétrolière dont profitèrent abondamment les compagnies US Halliburton – 27 milliards de dollars de contrats exclusifs- et Parsons sans qu’elles y mettent le cœur préférant plutôt attendre la suite des événements, à savoir la « privatisation du pétrole ».L’analyse de la loi montre qu’il ne s’agit pas d’une privatisation au sens strict du mot, à savoir le transfert juridique de la propriété des réserves pétrolières de l’Irak à des organisations privées, mais plutôt la « privatisation des revenus ». Les réserves demeurent légalement selon la nouvelle Constitution la propriété de l’Etat irakien jusqu’à l’extraction du pétrole. La question est de savoir ici, qui reçoit les revenus du pétrole et qui contrôle ce qu’il devient.

    Rappelons qu’en 1925, le roi Faysal installé par les Britanniques avait accordé à l’IPC (Iraq Petroleum Company), consortium composé de compagnies pétrolières britanniques, françaises et plus tard, américaines, une concession sur le modèle des colonies britanniques pour 75 ans sans possibilité d’amendement des termes. Privé des revenus dont il avait légalement le droit -20% jamais accordés- l’Irak lança une campagne de nationalisation à l’instar des autres pays producteurs, en deux temps 1961 et 1972.

    Une nouvelle mouture de rapine

    Cependant, au cours des années 1960, une nouvelle forme de contrat fut conçue et appliquée, notamment en Indonésie : les PSA, accords de partage de production. A l’inverse de la concession où les compagnies possèdent des droits sur le pétrole dans le sol, et paient des compensations sous forme de royalties et taxes à l’Etat concessionnaire, le PSA conserve à l’Etat la propriété du pétrole tandis que les compagnies obtiennent des compensations pour leurs investissements dans l’infrastructure pétrolière et les risques qu’elles encourent. Les PSA ont donc un avantage politique clair selon Thomas Wade, expert en droit pétrolier à l’Université de Dundee : « …le gouvernement apparaît comme le maître du jeu – et la compagnie peut tirer les ficelles, camouflée derrière le titre légal qui symbolise l’affirmation de la souveraineté nationale ». Ces mécanismes juridiques sont couramment en vigueur dans des pays (12%) où les réserves pétrolières sont faibles ou les coûts d’extraction élevés (offshore, Amazone) ou les risques techniques ou d’exploration, importants. Ce qui n’est nullement le cas de l’Irak comme on l’a vu plus haut.

    Les PSA tels propulsés dans la loi- sous la pression conjointe US et UK- représentent le viol et le pillage institutionnalisés des richesses de l’Irak puisqu’ils prévoient que les compagnies auront droit à 70% des profits jusqu’à l’amortissement de leurs dépenses de développement (rappelons-le faibles en Irak) et 20% par la suite et ce, pour une durée de 30 à 75 ans. Or, les PSA de plus de 30 ans sont inhabituels sauf en Amazone. Ils signifient de plus, pour le peuple irakien, la perte du contrôle de son industrie pétrolière au profit des grandes compagnies. Selon des projections effectuées par globalpolicy.org : « si on prend pour prix du baril de pétrole 40$, le recours aux PSA pour l’Irak entraînerait une perte de 74 milliards à 194 milliards $, si l’on le compare à une exploitation publique. Cette perte énorme est l’équivalent de 2800 $ à 7400$ par adulte irakien sur une période de 30 ans, durée du PSA , comparée au PNB actuel de 2100$ par tête ». Avec un prix à 50$ par baril, les pertes pour l’Irak seraient de 94 à 250 milliards de dollars.

    En revanche, les taux de profits des compagnie pétrolières sont renversants : selon la taille des champs qui leur seront alloués, ils pourront s’élever de 42% à 62% pour un petit champ (le plus petit en Irak ayant un million de barils), de 98% à 162% pour un grand. Ce que l’Irak perdra sera empoché par les Majors pétroliers (Exxon, BP, Chevron, Shell, ConocoPhilipps.

    Quatre autres caractéristiques des PSA priveront les Irakiens de toute souveraineté et contrôle démocratique sur leurs richesses :
    - les conditions des PSA sont inchangées pour une durée de 25 à 40ans : une fois signé, le contrat ne peut être modifié et les termes dépendront de la position de force ou de faiblesse de l’Irak à la signature. Or, vu la situation politique en Irak, les compagnies joueront très certainement l’aspect sécuritaire et politique pour obtenir les gains les plus hauts.
    - ils privent les gouvernements de tout contrôle sur le développement de leur industrie pétrolière : l’Irak ne sera donc pas en mesure d’évaluer le taux de production des compagnies et donc le taux de raréfaction de ses réserves. L’Irak aura ainsi des difficultés à satisfaire ses obligations de quotas vis à vis de l’OPEP, mettant ainsi l’efficacité de cette dernière en danger, à moins de réduire la production des champs laissés à la Compagnie Pétrolière Irakienne !
    -.60% à 80% du secteur pétrolier couvert par les PSA sont couverts par « clauses de stabilisation » à l’abri, ainsi, de toute nouvelle législation irakienne, que ce soit en matière de taxes, de droit du travail, d’environnement ou autres. N’oublions pas que les gains des compagnies sont garantis puisqu’ils peuvent être entièrement rapatriés dans leur pays d’origine!
    - toute différend entre l’Irak et les compagnies sera tranché non pas une Cour nationale mais par l’arbitrage, méthode qui ne soucie guère de l’intérêt public des Irakiens.

    Les PSA – qui ne sont pas des documents publics !- étant des textes excessivement complexes techniquement, ce qui avantage les compagnies pétrolières, il faudrait aussi se pencher sur la « Commission Fédérale pour le gaz et le pétrole », notamment sa composition partagée entre gouvernements central et régionaux, franchissant un pas de plus vers l’affaiblissement du gouvernement central ,-voire la division de l’Irak- le partage des ressources entre les Irakiens, le rôle des régions, notamment kurde et les privilèges qui lui sont accordés, la Compagnie Pétrolière Irakienne reléguée à ne gérer que certains puits en production, etc... Mais, il est plus intéressant de se tourner vers la résistance qui commence à s’organiser contre cette loi, élaborée loin des regards indiscrets, même de ceux des parlementaires irakiens, que les journalistes irakiens ont traité comme information de routine.

    La résistance

    76% des Irakiens estiment que la raison principale de l’invasion de leur pays par les troupes US était la volonté de Bush et de ses alliés britannique et australien de « prendre le contrôle du pétrole ». Le Parlement est la première ligne de défense puisque le texte aurait dû être adopté depuis mars, impératif posé par les Républicains et les Démocrates pour juger de la viabilité du gouvernement al-Maliki. Le ministère du Pétrole, réduit dans la loi à la portion congrue, s’insurge et comme le note un analyste pétrolier, Rafiq Latta, « Toute la culture du ministère s’oppose à (cette loi) ….Ces gens ont géré l’industrie pendant toutes ces années de sanctions. C’était un travail impressionnant et ils étaient fiers de « leur pétrole ».

    Mais l’opposition la plus formidable vient de la Fédération des Syndicats du Pétrole forte de 26 000 membres et de ses alliés dans les autres unions. Ils ont fait capoter des contrats instituant un contrôle de multinationales sur certaines installations. Ils ont lancé une vigoureuse campagne dès juin 2005 contre le projet de privatisation US. En janvier 2006, ils ont convoqué une convention réunissant tous les principaux syndicats irakiens à Amman et publié un manifeste où ils dénonçaient l’ensemble du programme néo-libéral US pour l’Irak. En décembre 2006, ils ont affirmé s’opposer à la loi même si elle était adoptée.

    La Résistance armée est elle aussi contre cette loi et le Vice Président Adel Abdul Mahdi, partisan de la loi, fut assassiné par la rébellion sunnite, le jour où le projet de loi fut rendu public. Une autre organisation de la Résistance, les Brigades de la Révolution de 1920, (contre l’occupant anglais d’alors) est prête à frapper tout membre du gouvernement « fantoche » irakien qui voterait la loi. Elles considèrent que la hâte avec laquelle les Etats-Unis ont poussé à l’adoption de ce texte prouve qu’ils sont conscients que leur occupation est de plus en plus hasardeuse. Les Sadristes ne sont pas en reste « nous voulons le développement de notre pétrole, pas qu’il soit volé. Si une mauvaise loi était passée, le peuple irakien y résisterait ». Les Sadristes craignent d’ailleurs que la loi ne fasse voler en éclats l’ « unité de l’Irak ». L’Association des Oulémas Irakiens a émis une « fatwa » (opinion religieuse) interdisant aux députés de voter en faveur du projet de loi sur le pétrole dans son état actuel. Ce qui ne peut qu’alimenter l’opposition des sunnites fondamentalistes.

    Pour Bush, ce texte devait consacrer la « réconciliation nationale » entre Sunnites, Chiites et Kurdes- et la crédibilité du gouvernement Maliki auprès des Etats-Unis- puisque « un accord décisif » avait été atteint sur la répartition des revenus du pétrole en proportion de la population de régions et des provinces. En réalité, la loi ne reflète en rien ce compromis mais laisse à des textes législatifs ultérieurs et séparés, le soin de répartir les revenus pétroliers… dans le cadre des PSA. Or, dès la nationalisation du pétrole, les Irakiens n’eurent nul besoin de textes législatifs pour tirer partie de la de la manne pétrolière à des fins de développement puisque le pétrole était leur sans discrimination ethnico-religieuse. Il est d’ailleurs faux de prétendre que l’Irak a besoin d’investissements étrangers pour moderniser son industrie pétrolière. D’autres options financières et juridiques existent sans recourir aux PSA, comme le montrent les cas de l’Algérie ou de l’Iran avec leurs contrats de Risk Service Contract et Buyback Contract.

    Il s’agit, en fait, pour les Etats-Unis de mettre la main militairement et économiquement sur l’Irak et dans cette perspective, la taille de l’ambassade des Etats-Unis en cours de construction à Bagdad, la plus grande au monde, avec ses 21 bâtiments, des 1200 gardes, d’un coût de 592 millions de dollars, se comprend mieux. Ou encore qu’Halliburton ait transféré son siège social du Te
    xas à Dubai !!!


    (Version revue et corrigée: 18/7/07) http://gillesmunier.blogspot.com/2007_07_01_archive.html



    Sources :
    New Oil Law Means Victory in Iraq for Bush, par Chris Floyd
    www.truthout.org/docs_2006/010807A.shtml
    Powers on George Tenet, the CIA, and the Invasion of Iraq
    www.tomdispatch.com/index.mhtml?pide=192709
    Crude Designs: The Rip-Off of Iraq’s Oil Wealth, par Greg Muttitt
    www.globalpolicy.org/security/oil/2005/crudedesigns.htm
    The US Takeover of Iraqi Oil, par Joshua Holland
    www.globalpolicy.org/security/oil/2006/1017takeover.htm
    Bush’s Petro-Cartel maneuvering over Iraq’s Oi, par Joshua Holland


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  • La Grande-Bretagne recrute des enfants pour tuer
     
    La Grande Bretagne est le seul pays européen où il est légal de recruter des jeunes de moins de 18 ans, (majoritairement issus de milieux défavorisés), pour en faire des enfants soldats.




    Copyright www.ssaw.org.uk
    Photo: Copyright www.ssaw.org.uk  

    Le nouveau premier ministre britannique Gordon Brown, a annoncé une « guerre contre la pauvreté » aux Nations Unies le 31 juillet, visant à « éradiquer les grands maux de notre temps – l'illettrisme, la maladie, la pauvreté, la dégradation de l'environnement et le sous développement. » Ceci vient de l'homme qui a oublié de mentionner précisément que, alors qu'il occupait le poste de Chancelier de l'Echiquier, il avait signé les chèques pour l'implication de la Grande Bretagne dans l'éradication de tout ce que l'on peut appeler la normalité (en Irak ndlt). Les horreurs ont été balayées et ces énormités sont passées inaperçues lors de la rencontre Bush-Brown à Camp David, et la visite de Brown à l'ONU.

    Brown bien sûr est resté silencieux, à la fois dans l'opposition, et depuis qu'il est devenu Chancelier en 1997, sur l'un des « grands maux de notre époque » l'holocauste silencieux constitué par les 13 ans d'embargo sur l'Irak – et il n'y a eu aucun grincement de sa part en ce qui concerne ce qui est devenu un génocide depuis l'invasion illégale de 2003. Peut on décrire autrement le million de morts et les 4 millions de déplacés et le fait qu'un tiers de la population vit dans la pauvreté absolue ? Aucune lueur de compassion de la part d'un homme qui a vu l'un de ses bébés perdre son combat pour la vie, par une étincelle de sympathie pour les terribles souffrances des autres de la part d'un homme dont le petit garçon souffre de graves problèmes de santé – pour qui il peut demander les meilleurs des traitements, tandis qu'en Irak, en Afghanistan, en Palestine, des parents contemplent leurs enfants, désespérés le cœur brisé et traumatisés parce que pratiquement rien n'est disponible.

    L'homme qui veut « éradiquer les grands maux de notre époque… » qui se focalise spécialement sur l'Afrique (de façon paternaliste en quelque sorte du type « un penny pour le petit noir » ) serait supposé être contre ce fléau que l'on trouve dans certaines parties de ce continent, les enfants soldats, l'une des plus grandes hontes de ce monde. Voyons cela. Son prédécesseur Tony (« je suis plutôt du genre direct ») Blair et maintenant Brown a présidé sur le seul pays de l'Union européenne où c'est légal pour l'armée de recruter des jeunes de moins de 18 ans. De plus, les recruteurs arrivent à l'école, sans s'annoncer aux élèves, pour des campagnes de recrutements lors d'assemblées, ou la présence des élèves est obligatoire et que des sanctions peuvent être prises à leur encontre pour être partis en signe de protestation, puisqu'ils peuvent être accusés d'absentéisme, de « s'éclipser ».

    En Grande Bretagne des enfants de 16 ans, pas assez âgé pour conduire légalement une voiture, boire une pinte de bière, ou avoir une carte de crédit, peuvent être recrutés. Les Lycéens Contre la Guerre (School Students Against War (SSAW www.ssaw.org.uk) est une organisation active, informée, qui se développe partout en Grande Bretagne… et qui a lancé une campagne pour répondre à cela «Troupes hors de nos écoles – Troupes hors d'Irak ». Sam Fairburn de SSAW dit qu'ils « demandent le droit pour les étudiants d'aller à l'école sans craindre d'être recrutés par une machine à tuer d'un gouvernement discrédité ». Cette peur est tout à fait fondée car comme le déclare SSAW : « les recruteurs ciblent typiquement les zones économiquement défavorisées avec peu d'espoir significatif – s'il en existe – de trouver un emploi. De plus, via l'école des cadets, de jeunes (et impressionnables) enfants de 12 ans sont soumis au baratin des officiers recruteurs. En Ecosse le pays natal de Brown, l'Union de l'enseignement écossais a voté une motion demandant la fin des recrutements dans les écoles

    SSAW a découvert que le Ministère de la Défense pour mener une campagne honteuse et choquante avait employé une agence appelée « Kids Connections » (Connections Enfants) pour rédiger un plan de 40 leçons prévu pour être utilisé dans les écoles en Grande Bretagne au mois de septembre prochain, et intitulé « la dynamique du projet de la Défense ». Un plan qui est « un exercice flagrant de propagande pour justifier l'invasion, et l'occupation de l'Irak. » SSAW fait remarqué que : « ils incluent dans leur « feuille de présentation des faits » sur l'Irak ce type de données : « plus de 150 cliniques de soin ont été complétées et un grand nombre d'autres sont en bonne voie de réalisation. 20 hôpitaux ont été réhabilités. 750 infirmières ont été formées en soins maternels et pour enfants. Un programme de vaccination a redémarré en 2003. »

    « Les faits réels sont contenus dans un rapport divulgué cette semaine par l'ONG Coordination Committee in Irak (Comité de Coordination en Irak qui comprend 80 ONG internationales, et 200 ONG irakiennes et soutenu par Oxfam) qui déclare : « 4 millions d'irakiens sont «sans sécurité alimentaire » et ont un besoin extrême d'assistance humanitaire. Plus de 2 millions de personnes sont déplacés à l'intérieur de l'Irak et plus de 2 millions ont fui à l'étranger, une crise de réfugiés qui se développe le plus rapidement au monde.

    La malnutrition infantile est passée de 19% avant l'invasion menée par les US en 2003 à 28 % actuellement. Sur les 180 hôpitaux régionaux – 90 % manquent de ressources clés dont des fournitures de base en médicaments et pour la chirurgie. »

    Des questions soulevées par les médias auprès de Kids Connections ont été renvoyées au Ministère de la Défense, lui demandant dans quelle partie du curriculum le plan « dynamique du projet de la Défense « serait inclus (citoyenneté, colonialisme ?mécanismes populaires ? pratiques ciblées ?) La réponse faite c'est qu'il serait : « planifié pour soutenir des sujets variés à travers le curriculum, dont l'anglais, les maths et les sciences ».

    SSAW organise un rassemblement devant Kids Connections à 14 heures le 2 août pour remettre une lettre signée par l'ancien parlementaire auteur et animateur Tony Been et Lindsey German de Stop the War, demandant que Kids Connections mettent fin à leurs liens avec le ministère de la défense et que le projet ne soit pas introduit dans les écoles.

    Pour ceux qui veulent se rassembler ou exprimer leurs points de vue en écrivant, Kids Connections se trouvent : 114-118 Parkway, Camden Town, London, NWI. SSAW a aussi lancé une pétition pour mettre fin au recrutement dans les écoles qui doit être présentée au 10 Dowing Street, en octobre. Pour ajouter votre nom visiter leur site web.
    (www.ssaw.org.uk ) et cliquer sur ressources.


    On doit mettre fin à cette honte que sont les enfants soldats britanniques.

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  • Éléphants blancs

     

    LE ROI du Siam savait comment traiter les opposants intérieurs : il leur faisait cadeau d'un éléphant blanc.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Les éléphants blancs sont rares par nature, et en conséquence, ils sont sacrés. Etant sacrés, on ne peut pas les faire travailler. Mais même un éléphant sacré mange, et il mange beaucoup. Suffisamment pour faire d'un riche un indigent.<o:p></o:p>

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    Mon ami défunt, le général Matti Peled, intendant général de l'Armée à une certaine époque, avait souligné la ressemblance entre cet éléphant et beaucoup des cadeaux que nous avons reçus du Président des Etats-Unis.<o:p></o:p>

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    Selon les stipulations de la subvention, sa plus grande partie doit être dépensée aux Etats-Unis. Supposons qu'Israël ait besoin de chars Merkava fabriqués en Israël. Ou de systèmes anti-missiles, également fabriqués Israël. Au lieu d'acheter ceux-ci en Israël, l'armée israélienne achète des avions américains, dont elle n'a pas besoin.<o:p></o:p>

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    Un avion militaire dernier cri est un objet terriblement cher. Certes, nous l'obtenons pour rien. Mais, comme l'éléphant blanc, l'avion est très coûteux à l'entretien. Il a besoin de pilotes dont la formation coûte une fortune. Il a besoin d'aéroports. Toutes ces dépenses représentent beaucoup plus que le prix de l'avion lui-même. <o:p></o:p>

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    Mais quelle armée refuserait un si merveilleux cadeau ?<o:p></o:p>

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    LE MOYEN-ORIENT est en train d'être envahi par un troupeau d'éléphants blancs.<o:p></o:p>

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    Cette semaine, on a appris que le Président Bush est sur le point de fournir à l'Arabie Saoudite d'énormes quantités des armes les plus modernes. Le prix affiché est de 20 milliards (20.000.000.000) de dollars. <o:p></o:p>

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    Manifestement, les armes sont nécessaires pour renforcer l'Arabie saoudite contre le Grand Satan : l'Iran. Aux yeux des Saoudiens, c'est désormais le grand danger.<o:p></o:p>

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    Comment cela est-il arrivé ? Pendant des siècles, l'Irak a servi de mur entre l'Iran perse chiite et le Moyen-Orient arabe sunnite. Quand le Président Bush a fait tombé le régime sunnite en Irak, l'ensemble de la région a été ouverte au pouvoir chiite. En Irak même, un gouvernement chiite a été installé et les milices chiites sillonnent les rues à leur gré. Le Hezbollah chiite gagne en puissance au Liban, et l'Iran étend son influence sur tous les chiites de la région. <o:p></o:p>

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    Allah, dans sa sagesse infinie, a veillé à ce que presque toutes les énormes réserves pétrolières du Moyen-Orient se trouvent dans des zones chiites : en Iran, dans le sud de l'Irak et les zones chiites de l'Arabie saoudite et dans les principautés du Golfe persique.  Si ces réserves passent sous contrôle américain, cela causera un changement radical dans les rapports de force, non seulement dans la région mais dans le monde entier. <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Donc, le renforcement de l'Arabie saoudite – gouvernée par des sunnites conservateurs – signifie beaucoup du point de vue américain. Cependant, le commerce des armes n'a rien à voir avec cela.<o:p></o:p>

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    Les Saoudiens n'ont pas besoin d'armes. Ils ont un instrument beaucoup efficace que n'importe quelle quantité d'avions et de tanks : une source inépuisable de dollars. Ils l'utilisent pour financer des amis, acheter de l'influence et soudoyer des dirigeants.<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    D'autre part, l'Arabie Saoudite est incapable d'entretenir les armes qui lui arrivent à flots. Elle n'a pas assez de pilotes pour les avions qu'elle achète, ni d'équipages pour les tanks. Le nouvel armement va s'enliser dans le désert; comme toutes les armes onéreuses qu'elle a échetées dans le passé.<o:p></o:p>

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    Alors quel sens cela a-t-il d'acheter des armes pour la coquette somme de 20 milliards de dollars ?<o:p></o:p>

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    Eh bien, les Saoudiens vendent aux Américains du pétrole contre des dollars. Beaucoup de pétrole, beaucoup de dollars. Les États-Unis, qui ont un énorme trou dans leur balance commeciale, ne peuvent se permettre de perdre ces milliards. Alors, pour permettre aux États-Unis de supporter ce fardeau, les Saoudiens doivent rendre au moins une partie de l'argent. Comment ? Très simple : ils achètent des armes américaines dont ils n'ont pas besoin.<o:p></o:p>

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    C'est un manège qui profite à tout le monde. Spécialement aux princes saoudiens. L'Arabie saoudite a la chance d'en avoir en abondance – quelque 9.000 (neuf mille) princes, tous appartenant à la maison de Saoud. Un prince a beaucoup de femmes. une femme a beaucoup d'enfants. Certains sont des trafiquants d'armes, qui reçoivent automatiquement de grosses commissions venant des milliards d'armes. (C'est facile à comprendre : un seul pour cent de 20 milliards s'élève à 200 millions. Et ils rigolent si on leur parle d'une commission de un pour cent.)<o:p></o:p>

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    Les princes ont donc un intérêt évident à cet arrangement commode.<o:p></o:p>

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    C'EST LÀ qu'Israël entre en scène.<o:p></o:p>

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    Tout commerce sur les armes fait par la Maison Blanche nécessite l'accord du Congrès. Au Congrès, les "amis d'Israël" – les lobbys juif et évangéliste – tiennent le haut du pavé. Tout sénateur ou député qui contrarie un de ces lobbys peut abandonner l'idée d'être réélu.<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Quand Israël élève la voix contre un contrat d'armes avec l'Arabie saoudite, la Maison Blanche a un problème. Surtout s'il y a une certaine logique à l'objection israélienne : la base aérienne saoudienne de Tabouk n'est qu'à quelques minutes de vol du port israélien d'Eilat. <o:p></o:p>

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    Que faire ? C'est facile : nous faire cadeau d'armes, afin de maintenir "le rapport de force" et notre "supériorité qualitative sur toutes les armées arabes réunies". <o:p></o:p>

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    Alors, en plus des 20 millards avec les Saoudiens, le Président Bush a décrété que l'assistance militaire annuelle garantie à Israël passerait de 2,4 milliards à 3 milliards. Ceci signifie qu'au cours des dix prochaines années, Israël recevra des armes pour une valeur de 30 milliards de dollarts.<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Excepté la petite partie du prêt qu'Israël est autorisé à dépenser ailleurs, cette énorme somme doit être dépensée aux Etats-Unis. Du point de vue économique, le cadeau à Israël est vraiment une énorme stimulation pour l'industrie américaine des armes. Il enrichira les producteurs d'armes, si chers au cœur de Bush. Il montrera aussi à l'opinion publique américaine comment leur sage président crée beaucoup de bons nouveaux emplois pour eux. <o:p></o:p>

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    L'HISTOIRE, BIEN SÛR, ne s'arrête pas là.<o:p></o:p>

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    Il serait inacceptable de "renforcer" les dirigeants de l'Arabie saoudite d'une façon aussi impressionnante, sans donner quelque chose aux autres rois, présidents et émirs qui coopèrent avec les Américains. L'Egypte, la Jordanie et les émirs du Golfe espèrent avoir aussi leur part.<o:p></o:p>

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    Les nouveaux contrats d'armes atteindront donc 40, 50 et Dieu sait combien encore de milliards de dollars. <o:p></o:p>

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    Ce n'est pas mauvais pour les fabriquants d'armes, qui ont aidé Bush à être élu et continuent à le soutenir. Pas mauvais pour les marchands d'armes, les princes et tous les autres qui en profitent, les régimes corrompus qui gouvernent le Moyen-Orient (et, du moins en ce domaine, Israël a réussi à devenir partie intégrante de la région.)<o:p></o:p>

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    TOUT CECI pourrait être amusant, n'était le côté obscur de ces commerces circulaires.<o:p></o:p>

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    Quand j'étais enfant, on m'a enseigné qu'un des types humains les plus méprisables était le marchand d'armes. Il est tout-à-fait différent des autres sortes de commerçants, parce que sa marchandise représente la mort. Ses riches sont couverts de sang. Le titre de "marchand d'armes" était, à cette époque, une insulte cinglante, une des pires. Une personne ne se présentait pas comme tel, pas plus qu'elle n'aurait admis être un tueur à gages. <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Les temps ont changé. Le marchand d'armes est aujourd'hui une personne respectable. Il peut être une célébrité, un objet d'admiration pour la presse à scandales, un ami des politiciens, un hôte généreux pour les membres du gouvernement. <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Les armes ont leur propre vie. Elles aspirent à réaliser leur pouvoir. Leur mission est de tuer. Un général dont les arsenaux sont pleins a tendance à fantasmer sur "la guerre cet été" ou la "guerre cet hiver". <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Le pouvoir de destruction des armes "s'améliorent" tout le temps, et leurs fabriquants ont besoin de tests sur le terrain. Il y a quelques jours, un de nos généraux a révéla à la télévision que, selon les termes d'un accord américaino-israélien, l'armée israélienne est obligée de faire rapport à l'establishment militaire américain sur l'efficacité de toutes les sortes d'armes. Par exemple, la précision des bombes "intelligentes" et les performances des avions, missiles, drônes, tanks et de tous les autres instruments de destruction utilisés dans nos guerres. <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Tout "assassinat ciblé" à Gaza ou toute utilisation de bombes à fragmentation au Liban sert aussi de test. La destruction totale d'un quartier à Beyrouth, la mort de femmes et d'enfants considérés comme des "dommages collatéraux", l'amputation continue de membres par des bombes à fragmentation au Sud-Liban – tous ces faits sont des faits statistiques importants pour les fabriquants d'armes  américains, afin qu'ils puissent améliorer leurs produits.  <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les affaires sont les affaires, et les marchandises sont les marchandises.<o:p></o:p>

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    <o:p></o:p>

    LA SEMAINE MÊME où ces énormes contrats d'armes ont été annoncés, Ehoud Olmert a parlé d'un dialogue (illimité dans le temps) sur le principe (non contraignant) d'un accord sur le statut final. Condoleezza s'est de nouveau affairée dans les capitales de la région, souriant et parlant, embrassant et parlant. <o:p></o:p>

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    L'Arabie saoudite insinue que, peut-être-peut-être, elle pourrait être prête à s'asseoir avec Israël à la table d'une "rencontre de paix" qui peut avoir lieu à l'automne. Ceci vise aussi à rendre plus facile pour le Congrès (c'est-à-dire le lobby pro-israélien) la confirmation des contrats de ventes d'armes. <o:p></o:p>

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    Les gens de Bush ont annoncé pour la énième fois qu'une "fenêtre d'opportunité" est maintenant ouverte. (Pas un "portail d'opportunité", ni une "porte d'opportunité" mais une fenêtre. Comme si les fenêtres étaient faites pour passer au travers plutôt que pour regarder au travers.)<o:p></o:p>

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    Toute cette activité me rappelle d'une certaine façon une autre histoire sur l'éléphant blanc:<o:p></o:p>

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    Un milliardaire américain avait en tête d'acquérir un éléphant blanc, afin d'impressionner ses pairs. Mais il est strictement interdit d'exporter des éléphants blancs de Thaïlande, car ils sont très rares. <o:p></o:p>

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    Un opérateur astucieux lui promit de lui fournir un éléphant blanc, et lui dit même comment il s'y prendrait : il paindrait l'éléphant en gris avant de le sortir en contrebande.<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Et en effet, à la date promise, un caisse à claire-voix arriva d'où est sorti un éléphant gris. Quant la peinture grise fut enlevée, un éléphant blanc apparut. Mais en frottant un peu plus, la peinture blanche est partie également, et en-dessous – l'éléphant était gris.<o:p></o:p>


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  • Les Etats-Unis travaillent depuis quatre ans dans l'Arctique en vue de préparer leur demande à l'ONU

    En décembre dernier, l'administration Bush a intensifié considérablement l'activité secrète du groupe de travail intersectoriel spécial qui dirige les sondages du fonds océanique dans l'Arctique en vue de soumettre à l'ONU la demande américaine de prétendre à un territoire arctique et aux réserves de pétrole et de gaz, annonce l'influent Harper's magazine dans son numéro de septembre qui commence à parvenir aux abonnés aux Etats-Unis.

    La Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège prétendent aux territoires arctiques. D'après les données des chercheurs, l'Arctique recèle plus de 25% des réserves mondiales de pétrole et de gaz.

    L'intérêt pour la rivalité de ces pays s'est accru fin juillet, lorsqu'une expédition scientifique russe est partie de Mourmansk au pôle Nord en vue d'étudier le plateau continental de l'Océan Glacial Arctique. Les explorateurs ont décidé de prouver que les chaînes de montagnes sous-marines Lomonossov et Mendeleïev qui s'étendent jusqu'au Groenland peuvent être le prolongement géologique de la plate-forme continentale sibérienne.

    Le projet de budget fédéral des Etats-Unis soumis en février par George Bush au congrès affecte en 2008 huit millions de dollars au travail de ce groupe.

    D'après les renseignements dont dispose RIA Novosti, le brise-glace militaire Healy a quitté son port d'attache de Siettle (Etat de Washington) le 6 août et reviendra début octobre.

    "Les Etats-Unis dépasseront la Chine, le Canada et la Russie, même compte tenu de leurs possessions élargies, et deviendront le plus grand pays du monde", écrit le magazine, en ajoutant que les Etats-Unis pourront prétendre aux ressources naturelles d'une valeur totale de 1300 milliards de dollars, y compris les ressources de pétrole pour 650 milliards de dollars rien que sur le plateau continental de l'Alaska.


    Ria Novosti, 11 août 2007.


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