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« Préparez vos adieux aux armes »Lettre ouverte au général Petraeus, commandant des forces impériales en Iraqpar James PetrasJai été informé par le Manchester Guardian, le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post que vous avez dimpeccables références académiques et militaires. Bush vous a désigné comme "Commandant des forces multinationales en Iraq". Vous avez ainsi donc le pouvoir de mettre en application vos théories contre-insurrectionnelles si médiatisées. Vous êtes presque mon homonyme ayant une version romanisée, de mon nom hellénisé [Petraeus/Petras]. Vous avez été surnommé "guerrier" ou "intellectuel contre-insurrectionnel". Pour ma part jai les références dun intellectuel "insurgé" ou plutôt, selon la définition dAlex Cockburn, d"un adhérent, depuis cinquante ans, à la lutte de classe". Ceux qui font votre publicité vous ont décrit comme la dernière meilleure chance que possèdent les USA pour sauver (lempire) en Iraq. Il nest pas étonnant que les Démocrates au Congrès, conduits par la sénatrice Hillary Clinton, se soient mis à genoux pour louer et soutenir votre professionnalisme, ainsi que vos états de service en Iraq du Nord. Soit, admettons que vous jouissez dun avantage: le soutien des deux partis, de la Maison Blanche, du Congrès et des mass-médias. Cependant, étant un intellectuel insurgé, je ne suis pas du tout convaincu que vous allez ou même que vous devriez, réussir à préserver lIraq pour lempire. Mieux encore, je crois véritablement à votre échec. Vos hypothèses de départ, vos stratégies basées sur des analyses politiques fondamentalement fausses, auront des conséquences militaires profondes.
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Cet homme peut-il sauver lIrak ? Luniversitaire guerrier forme les Irakiens à se battre pour eux-mêmes. Mission dinitié impossible »<o:p></o:p>
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Commençons par vos succès militaires, qui ont été tant vantés, en Iraq du Nord particulièrement dans la province de Ninive. LIraq du Nord, Ninive en particulier, est dominée par des chefs militaires et tribaux, ainsi que des patrons de partis politiques, kurdes. La stabilité relative de la région doit peu, pour ne pas dire rien, à vos prouesses contre-insurrectionnelles, et bien plus aux aspirations des Kurdes de la région à "lindépendance" ou au "séparatisme". Dit crûment, le soutien militaire et financier des USA et dIsraël au séparatisme kurde a produit un État kurde indépendant de facto, matérialisé par le nettoyage ethnique brutal de grandes concentrations de citoyens turkmènes et arabes. Général Petraeus, en donnant libre cours aux aspirations à un "Grand Kurdistan" ethniquement purifié qui empiète sur la Turquie, lIran et la Syrie, vous vous êtes assuré la loyauté des milices kurdes et en particulier des meurtrières "forces spéciales" Peshmerga, pour vous aider à éliminer la résistance à loccupation usaméricaine à Ninive. En plus, les Peshmerga ont fourni aux USA des unités spéciales pour infiltrer des groupes de la résistance iraquienne, ainsi que pour provoquer des frictions intercommunautaires, y compris des incidents terroristes contre la population civile. En dautres termes, le succès du général Petreaus en Iraq du Nord nest pas reproductible dans le reste de lIraq. En fait vos succès dans le découpage de la portion kurde de lIraq ont aggravé les hostilités dans le reste du pays.
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Petraeus, frais émoulu de Princeton, en 1987 ...<o:p></o:p><o:p></o:p>
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et sur le terrain en 2007<o:p></o:p>
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Votre théorie "Sécuriser et Tenir" un territoire présuppose une force militaire hautement motivée, fiable et capable de résister à lhostilité dau moins 80% de la population colonisée. Le fond de la question est que le moral des soldats étatsuniens - ceux qui sont déjà en Iraq ainsi que ceux quil prévu dy envoyer - est très éprouvé. Maintenant, parmi ceux qui cherchent un moyen rapide pour quitter les forces armées, on trouve aussi des soldats et des sous-officiers de carrière lossature de larmée. (Financial Times, 3-4 mars 2007 p.2).<o:p></o:p>
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Les absences non-autorisées (AWOL) [désertions - NdT] sont montées en flèche 14.000 entre 2000 et 2005 (FT ibid.) en mars plus de mille en soldats en service actif, réservistes et fusiliers-marins ont soumis une pétition au Congrès pour que les USA se retirent de lIraq. Lopposition manifestée par des généraux à la retraite et en activité, contre lescalade des effectifs décidée par Bush, se propage vers le bas de la hiérarchie militaire et on entend une grogne, particulièrement parmi les réservistes en service actif dont le temps de service a été prolongé à répétition ("conscription par la porte de service"). Les longs séjours ou rotations rapides ont un effet démoralisateur et sapent tout effort qui vise à "consolider les liens" entre les officiers étatsuniens et iraquiens et pour gagner la confiance de la population locale. Si les troupes étatsuniennes sont profondément perturbées par la guerre en Iraq, et de plus en plus enclines à la désertion et à la démoralisation, larmée mercenaire iraquienne est encore moins fiable. Les Iraquiens recrutés sur la base de la faim et du chômage (causés par la guerre que les USA leur ont imposée), avec des attaches familiales, ethniques et nationales pour un Iraq libre et indépendant, ne font pas des soldats sur qui on peut compter. Tout expert sérieux vous dira que les divisions de la société iraquienne se reflètent dans la loyauté des soldats.<o:p></o:p>
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Général Petraeus, comptez vos troupes chaque jour, parce que quelques-unes de plus ségareront et peut-être dans lavenir vous trouverez-vous face à un terrain dexercices vide ou pire encore une révolte dans vos casernes.<o:p></o:p>
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Le taux élevé persistant de pertes parmi les soldats étatsuniens et les civils iraquiens au cours du premier mois de votre commandement, suggère que votre plan de "Tenir et Sécuriser" Bagdad na pas réussi à modifier la situation dans son ensemble.<o:p></o:p>
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Petraeus, votre « manuel de règles » donne la priorité à la "sécurité et au partage des tâches comme des moyens pour transmettre le pouvoir aux civils et encourager la réconciliation nationale". La sécurité est fugace parce que ce que, pour le commandant US , la « sécurité », cela veut dire le libre mouvement des troupes étatsuniennes et celles de leurs collaborateurs, et quelle est basée sur linsécurité où vit la majorité iraquienne colonisés est assujettie à des fouilles maison par maison, des effractions de leur domiciles, de fouilles au corps humiliantes et des arrestations. "Le partage des tâches" sous un général usaméricain et ses forces militaires nest quun euphémisme pour "la collaboration iraquienne" "exécutant" vos ordres. <o:p></o:p>
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Le "partage" implique un rapport de force particulièrement asymétrique: les USA ordonnent et les Iraquiens exécutent. Les USA définissent la "tâche" dinformer sur les insurgés, et la population est censée fournir des "informations" sur leurs familles, leurs amis et leurs compatriotes, autrement dit trahir leur peuple. Cependant, cela semble plus facile à écrire dans votre manuel quà réaliser sur le terrain. <o:p></o:p>
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"Transférer le pouvoir aux civils" comme vous dites, assume que ceux qui "ont le pouvoir" le cèdent aux "autres". Autrement dit, les militaires étatsuniens cèdent la gestion du territoire, de la sécurité, des ressources financières et de leur distribution au peuple colonisé. Mais ce sont précisément ces gens qui protègent et soutiennent les insurgés qui sopposent à loccupation usaméricaine et à son régime fantoche.
<o:p></o:p>Sinon, Commandant, ce que vous voulez dire cest "transférer le pouvoir" à une petite minorité de civils volontaires à collaborer avec larmée doccupation. <o:p></o:p>
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La minorité civile que vous aurez "habilité" aura besoin dune protection militaire usaméricaine pour la protéger des représailles.<o:p></o:p>
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Jusquà présent rien de tel nest arrivé, il ny a pas de collaborateurs de quartier auxquels ont été délégués de vrais pouvoirs. Ceux qui en ont eu, sont morts, se cachent ou sont en fuite. <o:p></o:p>
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Petraeus, votre but de "réconciliation nationale" présume que lIraq existe en tant que nation souveraine libre. Ceci est une condition préalable à la réconciliation de deux adversaires en guerre. Mais la colonisation usaméricaine de lIraq est un déni flagrant des conditions de réconciliation. Ce nest que lorsque lIraq se sera libéré de vous, Commandant Petraeus, de votre armée et des diktats de la Maison Blanche, que les adversaires pourront négocier et chercher la "conciliation". Il ny a que les groupes politiques fondés sur la souveraineté populaire iraquienne, qui peuvent participer à ce processus. Autrement, ce dont vous parlez nest en fait rien dautre que limposition par des moyens militaires de la "réconciliation" entre groupes collaborationnistes adversaires, mais qui nont aucune légitimité auprès de lélectorat iraquien. <o:p></o:p>
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Lancienne clintonette Sarah Sewall (ex-vice- secrétaire adjointe à la Défense et "experte aux Affaires étrangères" basée à Harvard) était extatique à lannonce de votre nomination. Elle prétend que "le faible rapport troupes/tâche" pourrait avoir un effet adverse sur votre stratégie (Guardian, 6.3.2007). Le rapport "troupes/tâche" forme la base de la "critique" des sénateurs Démocrates Hillary Clinton et Charles Schumers, concernant la politique de Bush en Iraq. Leur solution consiste à envoyer "encore plus de troupes". Cet argument nous interpelle: la nécessité daméliorer le « rapport » en envoyant un plus grand nombre de soldats reflète lintensité de lopposition de la masse populaire à loccupation usaméricaine,, ce qui est en rapport direct avec laugmentation du soutien de voisinage à la résistance iraquienne. Si la majorité de la population et la résistance ne sopposaient pas aux armées impériales, alors nimporte quel rapport aurait été adéquat même quelques centaines de soldats qui traîneraient dans la Zone Verte, lambassade usaméricaine ou dans les bordels locaux.
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Friedberg, Allemagne, 25 juin 1964: Le ministre de la Justice Robert Kennedy avec le Général-Lieutenant Creighton W. Abrams, commandant du 5ème Corps darmée, qui vient dêtre nommé vice-chef dÉtat-major. Il sera bientôt commandant des forces US au Vietnam et chef dÉtat-major. Il est enterré à Arlington, comme il se doit.<o:p></o:p>
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Les préceptes de votre fascicule piochent lourdement dans la doctrine contre-insurrectionnelle "Nettoyez et tenez" du général Creighton Abrams de lépoque de la guerre du Vietnam. Abrams avait ordonné une vaste offensive chimique, qui a pulvérisé des milliers dhectares avec le mortel "agent orange" dans le but de "nettoyer" le territoire contesté. Il a approuvé le plan Phnix lassassinat systématique de 25.000 chefs de village pour "nettoyer" les insurgés locaux. Abrams avait mis en place le programme des "hameaux stratégiques", le déplacement forcé de millions de paysans vietnamiens dans des camps de concentration. À la fin sa stratégie de "Nettoyer et Tenir" a échoué parce que chaque mesure étendait et renforçait lhostilité populaire, et simultanément augmentait le nombre de recrues pour larmée de libération nationale vietnamienne. <o:p></o:p>
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Petraeus, vous êtes en train de suivre la doctrine dAbrams. Entre le 5 et le 7 mars 2007 ont eu lieu des bombardements à grande échelle de quartiers sunnites, densément habités, des arrestations massives de chefs locaux suspects ont été accompagnées dencerclements militaires de quartiers entiers, alors que les fouilles abusives maison par maison ont transformé Bagdad en un grand camp de concentration. Comme votre prédécesseur, le général Creighton Abrams, vous voulez détruire Bagdad pour la sauver. En fait votre politique consiste tout simplement à punir des civils et aggraver lhostilité de la population de Bagdad. Pendant ce temps les insurgés se fondent dans la population locale ou dans les provinces avoisinantes de Al Anbar, Diyala et Salaheddine, Petraeus. Vous oubliez que bien que vous puissiez "tenir" un peuple otage avec des véhicules blindés, vous ne pouvez pas administrer le pays par les armes. Léchec du général Creighton Abrams nétait pas dû au manque de "volonté politique" de la part des USA comme il sen était plaint, mais au fait que le "nettoyage" dune région na quun effet temporaire. Linsurrection est fondée sur sa capacité à se fondre dans le peuple. Vous vous partez de présupposés de base faux : que le "peuple" et les "insurgés" sont deux groupes distincts et opposés, et que vos forces au sol et vos mercenaires iraquiens sont capables de reconnaître et dexploiter cette divergence, "nettoyer" les insurgés et "tenir" le peuple. Quatre années dinvasion, doccupation et de guerre impériale témoignent du contraire. Il a été démontré que - malgré plus de 140.000 soldats US, près de 200.000 mercenaires iraquiens et plus de 50.000 mercenaires étrangers, et après quatre années de guerre coloniale - linsurrection a bénéficié dun large et constant soutien de la population. La taux élevé de civils tués, par les Étatsuniens et leurs mercenaires, de civils par rapport à celui des insurgés, suggère que nos troupes nont pas été capables de faire la différence entre civils et insurgés (ou alors quils ne tenaient pas à la faire). Linsurrection bénéficie de liens de soutien avec des membres de familles étendues, des amis proches, des voisins, des chefs religieux, des nationalistes et des patriotes. Ces liens au premier, second et troisième degré, attachent linsurrection à la population. Il nest pas de même pour les militaires étatsuniens et leurs politiciens fantoches. <o:p></o:p>
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Général, vous avez déjà reconnu après un mois de commandement que votre plan "de protéger et de sécuriser la population civile" est en train déchouer. Alors que vous inondez les rues de Bagdad avec vos véhicules blindés, et vous reconnaissez que les "forces anti-gouvernementales se regroupent au Nord de la capitale". Vous êtes condamné à jouer ce que le Général de division Robert Gaid appelait, si peu poétiquement, "taper la taupe: Les insurgés seront éliminés à un endroit pour reparaître à un autre".<o:p></o:p>
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Ce serait présomptueux, Général, de croire que la population ignore que les "forces spéciales" de loccupation, avec lesquelles vous êtes intimement lié, sont responsables en grande partie du conflit ethnico-religieux. Le journaliste dinvestigation Max Fuller dans son examen détaillé des documents souligne que la vaste majorité des atrocités attribuées à des milices "racaille" chiites ou sunnites "étaient en fait luvre de commandos des forces spéciales contrôlés par le gouvernement; entraînées et conseillées par des Étatsuniens et commandés en grande partie par des anciens agents de la CIA" (Chris Floyd Ulster sur Euphrate. La guerre sale anglo-usaméricaine truthout.org). Votre tentative de jouer au jeu du "bon flic/méchant flic" pour "diviser et régner" a mal tourné. Elle est voué à léchec.<o:p></o:p>
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Vous avez reconnu le contexte politique plus large de la guerre! "Il ny a pas de solution militaire à un problème tel que lIraq, tel que linsurrection . En Iraq laction militaire est nécessaire pour améliorer la sécurité mais cest insuffisant. Il faudrait aussi quil y ait un aspect politique" (BBC 8/3/2007). Pourtant "laspect politique clé" - comme vous dites est la réduction, et non pas laugmentation des troupes étatsuniennes , larrêt des attaques interminables contre les quartiers civils, la mise à terme des opérations spéciales et des assassinats qui visent à fomenter des conflits ethnico-religieux, et par-dessus tout un calendrier de retrait des forces étatsuniennes et de démantèlement de la chaîne de bases militaires étatsuniennes . Général Petraeus, vous ne voulez pas ou vous nêtes pas en position de mettre en oeuvre ou de configurer un contexte politique approprié pour mettre fin à ce conflit. Votre référence à la "nécessité dengager des pourparlers avec quelques groupes dinsurgés" soit ne sera pas entendue, soit elle sera considérée comme la continuation des tactiques de diviser pour régner (ou celle du "salami"), qui jusquà présent nont attiré aucun secteur de linsurrection. Contrairement à vos impeccables états de service contre-insurrectionnels de Princeton/West Point, vous êtes surtout un tacticien, sage quand il sagit de technique, mais médiocre quand il sagit daffronter un cadre politique de "décolonisation", dans lequel vos tactiques pourraient marcher. <o:p></o:p>
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Commandant Petraeus, vous avez été vif à saisir la difficulté de votre mission coloniale. Juste un mois après avoir pris le commandement vous vous êtes engagé dans les mêmes sophismes et discours à double sens que nimporte quel colonel « de brousse ». Pour maintenir le flux de fonds et de troupes de Washington, vous parlez de "réduction des tueries et du mécontentement à Bagdad", omettant subtilement laugmentation des victimes civiles et usaméricainbes ailleurs. Vous avez parlé de quelques "signes encourageants" et admis aussi quil était "trop tôt pour entrevoir des tendances significatives"! <o:p></o:p>
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Vous vous êtes déjà donné une mission à calendrier illimité en prolongeant la durée de vos opérations de sécurité à Bagdad de quelques jours à des semaines et à des "mois" (et plus encore?) Nest-ce pas là un manière curieuse de préparer les politiciens étatsuniens à une guerre prolongée avec peu de résultats significatifs? Il ny a pas de mal quun guerrier philosophe couvre son derrière en anticipation dun échec. <o:p></o:p>
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Général, je suis sûr quen tant qu intellectuel militaire vous avez lu 1984 de George Orwell, parce que vous parlez couramment le double langage. Dans le même souffle vous dites quil ny a « pas de nécessité immédiate de demander que davantage de troupes soient déployées en Iraq" (autres que les 21.500 déjà en route), et vous demandez 2.200 policiers militaire supplémentaires pour se charger, à Bagdad, de la prochaine incarcération massive de suspects civils. <o:p></o:p>
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Dans le "franc parler" concernant le nombre de troupes dans le temps présent pour votre guerre, vous préparez les conditions pour une escalade dans le futur proche. "Pour linstant nous ne voyons pas la nécessité dautres troupes. Mais cela ne veut pas dire quune tâche ou une mission émergente [souligné par lauteur], nen nécessiterait pas, et si cest le cas, nous les demanderons"(Al Jazeera, 8.3.2007). Tout dabord il y a un déferlement de troupes puis il y a une "mission émergeante" et avant de se rendre compte, il y a un autre lot de 50.000 soldats qui arrivent sur le sol alimenter ce hachoir à chair quest lIraq. <o:p></o:p>
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Oui général, vous êtes un fin maître en "double langage" - mais au-delà de ça, vous êtes, avec vos collègues de la Maison Blanche et le Congrès, voués à suivre le chemin de la défaite comme vos prédécesseurs en Indochine. Votre police militaire emprisonnera des milliers de civils, ou même davantage. Ils seront interrogés, torturés et peut-être que certains seront "cassés". Mais beaucoup dautres prendront leur place. Votre politique de sécurité par lintimidation "tiendra" tant que vos véhicules blindés dans chaque quartier pointeront leurs canons sur chaque bâtiment. Mais combien de temps pourriez-vous rester dans cette situation? Aussitôt que vous serez parti, les insurgés reviendront , ils peuvent continuer pendant des mois et des années parce que cest là qu ils vivent et travaillent. Pas vous. Vous dirigez une armée coloniale coûteuse, qui subit des pertes sans fin. Tôt ou tard, les gens de chez nous vous forceront à partir. <o:p></o:p>
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Vos ambitions, général Petraeus, dépassent vos compétences. Il vaut mieux commencer à préparer vos adieux aux armes et espérer une promotion à Washington. Rappelez-vous vos chances sont maigres. Il ny a que des généreux vainqueurs ou ceux qui ont resquillé leur service militaire qui peuvent être élus à la présidence. Mais y a toujours un professorat à lÉcole Kennedy de lUniversité de Harvard pour un "intellectuel guerrier", qui est bon dans les livres, mais un désastre sur le terrain. <o:p></o:p>
James Petras est lauteur et éditeur de 67 livres en 31 langues. Son dernier ouvrage est The Power of Israel in the United States (Clarity Press). Ses écrits peuvent être consultés sur www.petras.lahaine.org
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Tornados afghans, rebelles à Berlin
Le lieutenant-colonel Jürgen Rose na aucune intention dêtre impliqué dans la guerre afghane qui fait rage au sud du pays. Même indirectement. Il a pour cette raison présenté à ses supérieurs une demande expresse dêtre muté du service de support logistique des missions extérieures de larmée allemande. « Lutilisation du Tornado est contraire au droit international. On soutient la croisade du président étasunien Bush contre le terrorisme avec les avions de chasse allemands », a déclaré lofficier, âgé de 48 ans. Le lieutenant-colonel fait référence aux six Tornado-Recce de la Bundeswehr qui seront utilisés à partir de mi-avril dans des missions de reconnaissance au sud de lAfghanistan, comme la décidé le parlement allemand vendredi dernier, malgré 74 votes contre, à lintérieur même de la majorité de la Grande coalition.
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Pour Rose la décision du Bundestag serait « décisivement antidémocratique », alors que la majorité de la population 77%, selon les sondages- est opposée à lenvoie des Tornado. « La guerre qui se mène au sud du pays na rien à voir avec la protection de la population civile et les troupes étasuniennes qui se battent au sud nont pas de mandat du conseil de sécurité », avait déclaré le lieutenant-colonel.
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La nouvelle de son transfert, dans la division administrative des biens immobiliers de la même caserne, est arrivée hier après-midi. Le ministre de la Défense, le chrétien-démocrate Frantz Joseph Jung, avait recommandé au 4 ième Commandement militaire en Bavière une décision rapide sur lépineuse affaire, afin déviter que la discussion ne prenne de lampleur dans lopinion publique. Il na fallu que trois jours.
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Mais le problème nest pas résolu parce que Rose nest pas seul. Selon des informations du Bureau central pour le droit et la défense des objecteurs au service militaire, pendant ces deux dernières semaines, quatre autres réservistes, âgés de 40 à 50 ans, ont présenté une demande dexonération du service. « Pour ce que jen sais, a déclaré le lieutenant-colonel objecteur, de nombreux soldats pensent la même chose que moi ».
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Lopposition aux décisions du gouvernement et au parlement est en train de se radicaliser chez les militaires. Dans une lettre ouverte écrite aux parlementaires avant le vote de vendredi dernier (9 février), et reprise hier par tous les médias allemands, la Arbeitskreises Darmstädter Signal (Ak DS) une association d « officiers et ex-officiers critiques » - avait accusé le ministre Jung et les parlementaires favorables à lemploi des Tornados de « tromper » leurs électeurs. Le lieutenant-colonel Rose est aussi un membre de cette association. Le groupe, fondé en 1983 pour tenter de ralentir la course aux armements nucléaires, travaille depuis lors pour la réduction des effectifs de larmée allemande, et pour lélimination de tout moyen de destruction de masse. En Afghanistan, la Ak DS soutient le remplacement de troupes de lIsaf par des Casques bleu.
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Se cacher derrière le fait que les jet allemands naccomplissent que des actions de reconnaissance va à lencontre de toute logique, ont écrit les militaires de lAk DS : la reconnaissance est une partie fondamentale des actions militaires « pour soutenir les mouvements des troupes et des chasseurs bombardiers ». Les informations recueillies par les pilotes allemands seront fournies au contingent Isaf et, avec quelques limitations, aux militaires étasuniens impliqués dans lopération Enduring Freedom.
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La nouvelle qualité de lengagement guerrier allemand plonge de plus en plus le pays dans la guerre, ont écrit les militaires, selon lesquels lAllemagne devrait au contraire commencer à organiser le retrait progressif dAfghanistan avec les autres pays de lOTAN.
Un soutien décisif aux accusations de « tromperie » est arrivé du groupe de la gauche parlementaire die Linke. Après la tentative de deux parlementaires démocrates-chrétiens, qui a échoué pour vice de forme, die Linke a décidé de présenter un recours à la cour constitutionnelle de Karlsruhe, contre lemploi des Tornado, comme étant contraire à la Constitution et au droit international.<o:p></o:p>
Selon les requérants, lAllemagne avaliserait ainsi la violation des principes défensifs de lOTAN, violation perpétrée par la guerre préventive du président étasunien. Si le recours était accepté, les avions de chasse devraient rester dans leurs hangars jusquà la décision définitive de la cour.
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Pour le compte de son gouvernement, le ministre Jung sest jusquà présent contenté de réaffirmer la position inconfortable de la Grande Coalition : il sagit « seulement de reconnaissance ». Pour les six avions de chasse, la décision du gouvernement dAngela Merkel était arrivée à la suite de pressions répétées de lOTAN pour lenvoi des troupes en Afghanistan.
<o:p></o:p>Edition de samedi 17 mars 2007 de il manifesto
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Irak : lescalade promise à léchec
Quatre hommes en arme, une femme victime dune crise de nerfs, un fils qui tente de la rassurer et dont le regard reflète tout autant la terreur que la haine. Pour M. Greenway, du Boston Globe, cette image montre à quel point la tâche assignée aux soldats américains est une mission impossible. Jamais les Irakiens naccepteront de vivre sous la botte étrangère.
par H.D.S. Greenway, pour le Boston Globe
Ce que le président Bush et les partisans de lescalade en Irak ont sous estimé cest la détestation quont les irakiens des troupes étrangères qui font irruption dans leurs maisons, des check points ou lon tire à vue, et de toutes les humiliations nées de loccupation. La présence des troupes étrangères légitime linsurrection.
Une photographie de lAgence France Presse fait voir à quel point lescalade napportera vraisemblablement rien de plus quun succès temporaire, et est condamnée à léchec.
Elle montre quatre soldats américains harnachés de pieds en cap avec leur inquiètant attirail de combat, campés dans le living room dun appartement de Bagdad. Au centre, sur le sol couvert de tapis, git une femme effondrée, vêtue de ses habits noirs traditionnels.
Un homme, identifié comme son fils, la tient dans ses bras. Il a les pieds nus, comme si il avait été pris par surprise. Mais ce qui retient le regard, cest lexpression de terreur et dhorreur de son visage, pendant quil regarde un soldat en arme, le pointant du doigt. Un autre soldat a pris la liberté de faire comme chez lui, en profitant du sofa. La légende de limage nous apprend que la mère a défailli pendant linterrogatoire de son fils.
Joshua Parlow a récemment décrit dans le Washington Post comment les soldats US tentaient dêtre amicaux et sympathiques : « durant les six heures qua duré la patrouille, ils distribuaient des paquets de chewing-gum et des journaux.... Mais les soldats armés de mitraillettes, fouillant les chambres à coucher, cherchant des armes et demandant les papiers irritaient visiblement les résidents ».
Ils font plus quirriter. Un soldat US a confié à Parlow : « Je suis déjà venu ici au début. Maintenant cela a complétement changé. Ils ne nous respectent même plus. Ils nous crachent dessus, ils nous jettent des pierres. Cela ne ressemblait pas à ça, auparavant ».
Quand le président Bush, et les partisans de lescalade parlent de restaurer la loi et lordre à Bagdad, ils sous estiment le fait que cest précisemment la présence des soldats américains qui provoque la résistance, séme le chaos dont les criminels profitent pour agir, et fait des milices le seul recours pour la population. Les américains peuvent essayer daccomplir leur mission humainement, mais cest la nature même de leur tâche que dêtre coercitive, brutale, et finalement contreproductive.
Les soldats américains ne sont-ils pas là pour mettre fin à la violence confessionnelle - empêcher les irakiens de sentre tuer ? Les pouvoirs colonialistes, quand ils occupent un pays étranger, peuvent conserver lappareil de pouvoir préexistant, comme les britanniques lavaient fait en Irak, en gouvernant via les sunnites, ou bien ils peuvent choisir de mettre à bas lordre établi et de porter au pouvoir les anciens dominés, comme les USA ont décidé de le faire avec les chiites.
Mais les USA nont pas obtenu ce quils avaient espéré, et en décidant de combattre dans le même temps les milices chiites et les rebelles sunnites, ils sont au milieu de la guerre civile.
Pourtant, au bout du compte, autant les chiites que les sunnites sopposeront à nous car ils ne veulent pas voir de soldats étrangers sur leur sol. Alors que loccupation entre dans sa cinquième année les irakiens travaillant pour les américains sont vus de plus en plus comme des collaborateurs.
Aussi longtemps que les troupes US resteront, aussi longtemps elles seront perçues commes des oppresseurs, et parce quelles devront remplir leur mission , nous verrons de plus en plus de photos dirakiens apeurés et humiliés.
Les britanniques ont leur propres raisons dentamer leur désengagement, mais ils ont aussi compris que leur présence est plus une partie du problème que de sa solution. La « coalition de la volonté » [1] est de moins en moins volontaire au fur et à mesure quelle se rend compte que les troupes étrangères ne sont pas une solution.
Et les envahisseurs étrangers seront combattus en Irak, comme ils lont été toujours et partout au cours des siècles.
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La vérité dOlmert
Les Américains nous utilisent comme une menace. Ils nous retiennent sur une ligne comme un chien dattaque, et disent à Assad : si vous ne faites pas ce que nous voulons, nous lâcherons le chien.Si Dieu le veut, même un manche à balai peut tirer des coups de feu. Cest un vieil adage yiddish. Aujourdhui, on pourrait ajouter : Si Dieu le veut, même Olmert peut parfois dire la vérité.
La vérité, daprès le témoignage du Premier ministre devant la commission denquête présidée par le juge Vinograd, témoignage divulgué hier aux média, est que la guerre nétait pas une réaction spontanée à la capture des deux soldats, mais quelle était planifiée depuis longtemps. Cest ce que j'avais dit dès le début.
Olmert a déclaré à la commission que, juste après sa prise de fonction comme Premier ministre en exercice, en janvier 2006, il a consulté les chefs de larmée à propos de la situation sur la frontière nord. Jusqualors, la doctrine dominante était conforme à la décision dAriel Sharon - logique de son point de vue - de ne pas réagir par la force aux provocations dans le nord, afin que larmée israélienne puisse se concentrer sur le combat contre les Palestiniens. Mais cela a permis au Hezbollah de constituer un stock important de roquettes de toutes sortes. Olmert décida de changer cette politique.
Larmée a préparé un plan en deux étapes : une opération terrestre ayant pour but lélimination du Hezbollah, puis une offensive aérienne visant à détruire linfrastruture libanaise, afin de mettre la pression sur les Libanais qui à leur tour mettraient la pression sur le Hezbollah. Comme la déclaré le chef détat-major, Dan Halutz, au début de la guerre « Nous allons reculer de 20 ans les pendules du Liban » (un but plutôt modeste comparé à la célèbre proposition dun collègue américain : « Bombarder le Vietnam jusquà ce quil retourne à lâge de pierre. ») Laviation avait également pour mission de détruire larsenal de roquettes du Hezbollah.
Mais de nos jours, il nest plus question dattaquer un pays sans raison convaincante. Déjà avant la première guerre du Liban, les Américains demandèrent quIsraël nattaque quaprès une provocation pouvant convaincre le reste du monde. La justification nécessaire fut donnée à point nommé par le gang dAbou Nidal, qui avait tenté dassassiner lambassadeur israélien à Londres. Dans la guerre récente, il avait été admis à lavance que la capture de soldats israéliens constituerait une telle provocation.
Un cynique pourrait dire que cette décision transformait les soldats israéliens en appât. On savait que le Hezbollah voulait capturer des soldats afin dobtenir un échange de prisonniers. Les patrouilles de larmée régulière israélienne le long de la frontière constituaient, en quelque sorte, une invitation au Hezbollah de mettre à exécution son plan néfaste.
LA CAPTURE du soldat Gilad Shalit par les Palestiniens près de la frontière de Gaza constitua un signal dalarme en Israël. Olmert a déclaré dans son témoignage que, à partir de ce moment-là, il fut convaincu que le Hezbollah était sur le point de réaliser un exploit semblable.
Dans ce cas, le Premier ministre aurait peut-être dû ordonner à larmée de mettre fin aux patrouilles le long de la frontière nord, ou les renforcer de manière à dissuader le Hezbollah. Cela na pas été fait. Les pauvres membres de la patrouille fatale sont partis comme sils se rendaient à un pique-nique.
Le même cynique pourrait dire quOlmert et les chefs de larmée avaient besoin dun prétexte pour exécuter leurs plans de guerre. Ils étaient convaincus, de toute façon, que les soldats rentreraient en moins de deux. Mais, comme le dit la devise royale britannique « Honni soit qui mal y pense »
Quoiquil en soit, le Hezbollah a attaqué, deux soldats ont été faits prisonniers, et lopération programmée aurait dû se dérouler sans problème. Mais ce nest pas ce qui sest passé. La guerre, bien sûr, a éclaté, comme prévu, mais à partir de là, presque rien ne sest passé selon le plan. Consultations hâtives, décisions confuses, opérations indécises. Il apparaît aujourdhui que le plan navait pas été totalement terminé ni entériné.
La commission Vinograd est censée répondre à quelques questions épineuses : Si la guerre était planifiée depuis si longtemps, pourquoi larmée ny était-elle pas prête ? Comment se fait-il que le budget militaire ait été réduit ? Comment se fait-il que les entrepôts darmes étaient vides ? Pourquoi les forces de réserve, supposées réaliser les opérations au sol, nont-elles été appelées que quand la guerre était déjà très avancée ? Et quand finalement elles furent déployées, pourquoi ont-elles reçu des ordres confus et contradictoires ?
Toutes ces questions montrent quOlmert et les généraux étaient largement incompétents concernant les décisions militaires. Mais aussi quils ne comprenaient rien à la scène internationale.
HASSAN NASRALLAH a ouvertement admis quil avait fait une erreur.
Il navait pas compris quil y avait eu un changement en Israël : au lieu de Sharon, un vétéran qui ne recherchait pas laction dans le nord, un nouvel homme était arrivé, un politicien inexpérimenté, que la guerre démangeait. Ce que Nasrallah avait en tête, cétait un nouvel épisode de la routine habituelle : la prise de quelques soldats et un échange de prisonniers. Au lieu de cela, une guerre généralisée a éclaté.
Mais lerreur dOlmert fut encore pire. Il était convaincu que les Etats-Unis lui donneraient leur bénédiction totale et lui permettraient de se balader au Liban à loisir. Mais les intérêts américains aussi avaient changé.
Au Liban, le gouvernement de Fouad Siniora a réussi à unir toutes les forces pro-américaines. Elles ont exécuté loyalement tous les ordres de Washington, ont chassé les Syriens et ont soutenu lenquête sur le meurtre de Rafik Hariri, ce qui fournit aux Américains un prétexte pour une frappe massive contre la Syrie.
Selon les révélations dOlmert, Condoleezza Rice la appelé juste après le déclenchement de la guerre et lui a transmis les tout derniers ordres américains : ils désiraient vraiment quIsraël donne un coup fatal au Hezbollah, les ennemis de Siniora, mais il était absolument interdit de faire quoique ce soit qui puisse faire du tort à Siniora, comme bombarder les infrastructures libanaises hors du territoire du Hezbollah.
Cela émasculait les plans de létat-major. Lidée centrale avait été que, si la population civile au Liban était suffisamment frappée, elle ferait pression sur le gouvernement pour que celui-ci agisse résolument contre le Hezbollah, assez pour liquider lorganisation ou, au moins, pour la désarmer. On ne peut vraiment pas savoir si cette stratégie aurait réussi si elle avait été mise en uvre, mais en raison de lintervention américaine, elle ne la pas été.
Au lieu du bombardement massif qui aurait détruit les industries et les installations de base, Halutz devait se contenter - après lappel téléphonique de Condoleezza - de bombarder les routes et les ponts qui desservaient le Hezbollah et la population chiite (y compris les voies de ravitaillement pour les armes syriennes vers Hezbollahland). Les dégats étaient étendus mais pas suffisants pour mettre les Libanais à genoux - si cela avait été possible. Dautre part, les forces aériennes réussirent à détruire quelques missiles de longue portée, mais les missiles de courte portée ne furent pas frappées, et ce furent celles qui causèrent des dégâts dans la population du nord dIsraël.
Sur le terrain, lopération fut encore plus confuse. Cest seulement au cours des dernières 48 heures de la guerre, alors quil était tout à fait clair que le cessez-le-feu était sur le point dêtre conclu, que loffensive majeure, dans laquelle 33 soldats israéliens sont morts, fut lancée. Pour quelle raison ? Dans son témoignage, Olmert affirme quelle était nécessaire pour changer en faveur dIsraël quelques points de la résolution de lONU. Nous savons aujourdhui (comme nous lavons dit à lépoque) que ces changements ne valaient rien et ils restèrent sur le papier.
LINTERVENTION de Condoleezza Rice dans la conduite de la guerre est également intéressante dun autre point de vue. Elle met en lumière une question qui préoccupe les experts depuis un certain temps : dans les relations entre Etats-Unis et Israël, les intérêts américains lemportent-ils sur ceux dIsraël ou est-ce le contraire ?
Ce débat a réapparu quand les professeurs américains Stephen Walt et John Mearsheimer ont publié le résultat de leurs recherches selon lequel Israël impose aux Etats-Unis une politique contraire à lintérêt national américain. La conclusion a troublé beaucoup de gens qui croient le contraire : quIsraël nest quun petit rouage dans la machine impériale américaine. (Je me suis permis de défendre lidée que les deux versions sont justes : lAméricain remue sa queue israélienne et la queue israélienne remue le chien américain).
Quand Condoleezza Rice a encouragé Israël à faire la guerre mais mis un veto à une partie essentielle du plan de guerre, il semble quelle a donné tort aux deux professeurs. En fait Olmert na eu le feu vert des Américains pour sa guerre qui servait les intérêts américains (élimination du Hezbollah, qui sopposait au gouvernement Siniora pro-américain tout en en faisant officiellement partie), quavec des limites strictes (afin de ne pas faire du tort au gouvernement Siniora).
LE MÊME PRINCIPE est appliqué aujourdhui sur le front syrien.
Bashar al-Assad propose à Israël des négociations sans conditions préalables. Ainsi, il espère éviter une attaque américaine contre son pays. Comme les deux professeurs, il croit que le lobby israélien gouverne Washington.
Presque tous les experts importants en Israël sont daccord pour dire que la proposition syrienne est sérieuse. Même dans les « cercles de la sécurité », certains demandent à Olmert de profiter de loccasion et de faire la paix dans le nord.
Mais les Américains y mettent un veto absolu, quOlmert a accepté. Un intérêt vital israélien a été sacrifié sur lautel américain. Même aujourdhui, alors que Bush est déjà engagé dans une certaine forme de dialogue avec la Syrie, les Américains nous interdisent de faire la même chose.
Pourquoi ? Très simple : les Américains nous utilisent comme une menace. Ils nous retiennent sur une ligne comme un chien dattaque, et disent à Assad : si vous ne faites pas ce que nous voulons, nous lâcherons le chien.
Si les Américains arrivent à un accord avec les Syriens, en utilisant entre autres cette menace, ce sont eux qui engrangeront les bénéfices politiques de tout accord auquel nous parviendrons avec la Syrie au bout du compte.
Cela me rappelle les événements de 1973. Après la guerre doctobre, les négociation israélo-égyptiennes de cessez-le-feu ont commencé au kilomètre 101 (à partir du Caire). A un certain moment, le général Israël Tal a pris la direction de la délégation israélienne. Beaucoup plus tard, il ma raconté lhistoire suivante :
« A un certain moment, le général Gamasy, le représentant égyptien, sest approché de moi et ma dit que lEgypte était maintenant prête à signer un accord avec nous. Fou de joie, jai pris un avion et me suis précipité chez (le Premier ministre) Golda Meir, pour lui apporter la bonne nouvelle. Mais Golda ma dit de tout arrêter immédiatement. Elle ma dit : Jai promis à Henry Kissinger que si nous parvenons à un accord, nous lui transfèrerons lensemble du dossier pour quil règle tous les détails. »
Et cest bien sûr ce qui sest passé. Les négociations au km 101 furent arrêtées et Kissinger a pris les choses en main. Cest lui qui aboutit à laccord et ce sont les Etats-Unis qui en furent crédités. Les Egyptiens sont devenus les loyaux compagnons de route des Etats-Unis. Laccord israélo-égyptien a été reporté de cinq ans. Il fut conclu par Anouar el-Sadate qui avait planifié son voyage historique à Jérusalem dans le dos des Américains.
Aujourdhui, il se passe la même chose sur le front syrien. Dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, les Américains ne parviendront pas à un accord avec les Syriens, ils nous empêcheront de parvenir à un accord par nous-mêmes, et ce sont des milliers dIsraéliens, de Syriens et de Libanais qui en paieront le prix dans la prochaine guerre.
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La torture à Abou Ghraïb : le témoignage sous serment d Ali Shalal
Note de l'éditeur
Le texte qui suit est le témoignage présenté par le Professeur Ali Shalal, qui a été torturé à la prison d Abou Ghraïb. Cette déclaration a été faite devant la Commission des crimes de guerre mise en place sous les auspices de lancien Premier ministre, et constitue une preuve dans la procédure judicaire engagée à Kuala Lumpur contre le Président US Tun George W. Bush, le Premier ministre britannique Tony Blair et le Premier mnistre australien John Howard. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p><o:p></o:p>
Ali Shalal, connu dans le monde comme « lhomme encagoulé », est un homme dun courage et dune détermination extaordinaires. Jai écouté son témoignage et jai eu loccasion de parler à plusieurs reprises avec lui au cours de la conféence sur les crimes de guerre. Nous avons établi des liens damitié et de solidarité. Nous partageons une même détermination à faire déférer en justice les criminels de guerre revêtant de hautes charges.<o:p></o:p>
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Ali Shalal est professeur de théologie. Il est une grande source dinspiration. Il est important de comprendre que ce quil a subi fait partie dun processus routinier de torture, qui est appliqué systématiquement à ceux qui sont arrêtés. Beaucoup de ses compagnons dAbou Ghraïb sont morts des suites des tortures ou ont été exécutés après leur libération de manière ce quils ne révèlent pas les horreurs et atrocités commises sur ordre de ladministration Bush.<o:p></o:p>
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Un autre fait significatif, confirmé par son témoignage est que des « civils » israéliens ont été partie prenante dans les interrogatoires menés par des agents US en prison.<o:p></o:p>
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Ali Shalal a survécu et a fourni son témoignage au nom de tous ceux qui ont été torturés à mort. Ses paroles entreront dans lhistoire.<o:p></o:p>
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Les criminels de guerre haut placés finiront devant la justice. Nous sommes aussi déterminés à ce quils bénéficient dun procès équitable.<o:p></o:p>
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Michel Chossudovsky, Global Research, 19 février 2007<o:p></o:p>
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Ali Shalal et Michel Chossudovsky à Kuala Lumpur, 7 février 2007<o:p></o:p>
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Déclaration légale<o:p></o:p>
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Le soussigné Ali Sh. Abbas (alias Ali Shalal), citoyen irakien majeur, déclare solennellement et sincèrement ce qui suit : <o:p></o:p>
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1. Jai 45 ans.
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2. Je vis actuellement à Amman, Jordanie.
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3. Jétais chargé de cours islamiques dans la ville dAl Alamiya en Irak.
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4. Mon but en faisant cette déclaration légale et denregistrer mon expérience de la torture à la prison dAbou Ghraïb.
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5. Les troupes américaines mont arrêté le 13 octobre 2003 alors que je me rendais à la mosquée Al Amraya pour y prier. Ils mont attaché les mains dans le dos et mont mis un sac sur la tête. Ils mont emmené dans une petite prison dans un camp militaire US à Al Amraya.
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6. Le commandant de ce camp militaire, un certain capitaine Philips ma dit quil avait reçu lordre de son supérieur de marrêter et quil ignorait ls raisons de mon arrestation. En prison, jai été en détention solitaire.7. Deux jours plus tard, on ma transféré à la prison dAbou Ghraïb. Ils ont commencé par me faire subir un examen physique et des abus. Avec dautres détenus, on nous a fait asseoir par terre puis on nous a traînés dans le local dinterrogatoire, qui était en fait une toilette denviron 2X2 mètres, inondée deau et dexcréments qui nous arrivaient aux chevilles. On ma fait asseoir dans cette eau sale pendant que linterrogateur américain se tenait devant la porte, avec linterprète.
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8. Après linterrogatoire, jai été déplacé de la toilette et avant que le prochain détenu y entre à son tour, les gardiens ont uriné dans leau sale devant les autres détenus.
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9. La première question quils mont posée a été : "Êtes-vous sunnite ou chiite?" Jai répondu que cétait la première fois de ma vie quon me posait une telle question. Jétais surpris par cette question, car en tant quIrakiens, nous ne faisons aucune distinction ou différence de ce genre. Linterrogateur américain a rétorqué que devais donner des réponses directes et ne pas répondre à côté des questions. Il a dit ensute quen Irak, il y a des sunnites, des chiites et des Kurdes.
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10. Les interrogateurs étaient en civil et linterprète, un Afro-Américain, portait un uniforme de larmée américaine.
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11. Quand jai répondu que jétais un Musulman irakien, linterrogateur a refusé daccepter ma réponse et ma accusé des crimes suivants :<o:p></o:p>
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a- Jétais antisioniste et antisémite<o:p></o:p>
b- Je soutenias la Résistance<o:p></o:p>
c- Je poussais les gens à sopposer à loccupation<o:p></o:p>
d- Je savais où se trouvait Oussama Ben Laden<o:p></o:p>
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12. Jai protesté en disant que les musulmans et les juifs descendent de la même famille historique. Jai dit que je ne pouvais être dans la Résistance car je suis handicapé et jai une main blessée.
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13. Linterrogateur ma accusé de mêtre blessé à la main en attaquant de soldats américains.
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14. Linterrogateur ma informé quils savaient que jétais une personne importante dans la communauté et que je pourrais donc les aider. Il ma offert des soins médicaux pour ma main blessée comme récompense en cas de coopération.
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15. Comme je ne coopérais pas, linterrogateur ma demandé si je considérais larmée américaine comme des « libérateurs » ou des « occupants ». Quand jai répondu quils étaient des occupants, il a perdu son sang-froid et ma menacé. Il ma dit que je serais envoyé à Guantanamo où même des animaux ne pourraient pas survivre.
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16. Ils mont emmené dans une autre pièce et ont relevé mes empreintes digitales, pris une photo de mon oeil et des échantillons de salive pour des analyses ADN. Après cette procédure, ils mont marqué en me mettant un bracelet au poignet portant mention de mon nom, un numéro, mon appartenance religieuse et mes antécédents judiciaires.
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17. Puis ils mont battu à plusieurs reprises et mont mis dans un camion pour me transférer dans une autre partie de la prison dAbu Ghraïb.
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18. Cette partie de la prison était un espace ouvert divisé en cinq secteurs entourés de murs et de barbelés et appelé « le pays de Fiji ». Chaque secteur comprenait cinq tentes et était entouré de barbelés. Quand on ma fait descendre du camion, les soldats ont marqué en rouge sur mon front "Big Fish" (gros poisson). Tous les détenus de ce camp étaient considérés comme « gros poissons ». Je me trouvais au camp "B".
19. Les conditions du camp étaient vraiment mauvaises. Chaque tente hébergeait de 45 à 50 détenus et chacun de nous diposait dun espace de 30X30 centimètres. Il nous fallait attendre deux ou trois heures pour aller aux toilettes. Il y avait très peu deau. Chaque tente ne recevait que 60 litres deau par jour à partager entre tous les détenus. Cette eau nous sevrait à boire, à nous laver et à nettoyer les blessures infligées pendant les sessions de torture. Ils nous oblgeaient aussi à rester debout pendant de longues heures.<o:p></o:p>
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20. Parfois, en guise de punition, il ne nous donnaient pas à manger. Quand ils nous en donnaient, cétait petit déjeuner à 5 heures, repas à 8 heures et dîner à 13 heures. Pendant le Ramadan, ils nous donnaient deux repas, lun à minuit et lautre durant la période de jeûne, afin dobliger les détenus à rompre le devoir religieux du jeûne.
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21. Pendant ma captivité, dans le camp, jai été interrogé et torturé deux fois. Chaque fois, jai été menacé dêtre envoyé à la prison de Guantanamo Bay. Pndant cette période, jai entendu mes codétenus raconter quils avaient été soumis à des brûlures de cigarettes, quon leur avait injecté des produits hallucinogènes et quon les avait sodomisés avec divers instruments, par exemple des baguettes de bois et des tuyaux. Quand ils revenaient au camp, ils saignaient abondamment. Certains avient des os brisés.
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22. Dans mon camp, jai vu des détenus qui avaient été conduits là depuis une prison secrète, dont jai su plus tad quelle était hébergée dans le bâtiment de lInstitut arabe du pétrole, dans le nord de Bagdad. Ces détenus étaient gravment blessés.<o:p></o:p>
23. Au bout dun mois de détention, juste avant le coucher du soleil, mon numéro a été appelé ; on ma mis un sac sur la tête et on mattaché les mains dans le dos. On ma aussi entravé les pieds. Puis on ma transféré dans une cellule.
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24. Une fois dans la cellule, ils mont demandé en arabe de me déshabiller mais comme jai refusé, ils mont arraché mes vêtements et mont à nouveau entravé. Puis ils mont entraîné dans des escaliers, tout en me battant lorsque je navançais pas assez vite. Une fois arrivés en haut des escaliers, ils mont attaché à des barres dacier. Puis ils mont aspergé dexcréments et ont uriné sur moi.
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25. Puis ils ont pointé un fusil sur ma tête et ont dit quils allaient mexcéuter sur-le-champ. Un autre soldat me criait dessus avec un mégaphone, minsultant et mhumiliant. Pendant ce temps, je pouvais entendre les cris dautres détenus quon torturait. Cela a duré jusquau lendemain matin.
26. Le matin, un Israélien se tenait devant moi ; il enleva le sac de ma tête et me dit en arabe quil était un Israélien qui avait interrogé et torturé des détenus en Palestine. Il me dit que quand les détenus ne voulaien pas coopérer, ils étaient tués. Il me demanda à plusieurs rprises des noms de combattanst de la résistance. Je lui ai dit que je ne connaissais aucun combattant de la résistance mais il ne voulait pas me croire et continua à me frapper. <o:p></o:p>
27. Cet Israélien habillé en civil ma sodomisé dabord avec une baguette de bois déchiquetée puis avec un canon de fusil. Jai eu des déchirures internes et jai saigné abondamment. Pendant tout ce temps, chaque fois quun garde passait devant moi, il me frappait. Ils ne mont rien donné à manger pendant 36 heures.<o:p></o:p>
28. Le matin suivant linterrogateur israélien est venu dans ma cellule, ma attaché à la grille de la cellule et sest mis à jouer la chanson pop "By the Rivers of Babylon" par le groupe Boney M, et cela sans interruption jusquau matin suivant. Leffet sur moi a été que jai perdu laudition et jai perdu lesprit. Cétait très douloureux et jai perdu conscience. Je ne me suis réveillé que quand le garde israélien ma versé de leau sur la tête et le visage. Quand jai repris connaissance, il a recommencé à me frapper et ma demandé de lui donner les noms de combattants de la résistance et de lui dire quelles activités javais menées contre les soldats US. Chaque fois que je lui disais que je ne connaissais aucun combattant de la résistance, il me donnait des coups. <o:p></o:p>
29. Jai été en cellule, sans vêtements, pendant deux semaines. Pendant ce temps, un garde américan appelé Graner, accompagné dun Juif marocain appelé Idel Palm ( aussi connu sous le nom d Abou Hamid) est venu dans ma cellule et ma interrogé sur ma main bandée, qui avait été blessée avant mon arrestation. Je lui ai dit que javais été opéré. Il a alors enlevé le bandage imbibé de sang et en faisant cela, il a arraché de la peau et de la chair de ma main. Je souffrais horriblement et lorsque je lui ai demandé des calmants, il a marché sur mes mains et il a dit en riant : Ça, cest les calmants américains ».<o:p></o:p>
30. Au quinzième jour de détention, on ma donné une couverture. Jétais soulagé quon m donne un peu de réconfort. Comme je navais pas de vêtements, jai fait un trou au centre de la couverture en la frottant contre le mur et jai donc pu couvrir mon corps. Cétait la manière dont tous les détenus shabillaient quand on leur donnait une couverture. <o:p></o:p>
31. Un jour, un détenu passant devant ma cellule me dit que les interrogateurs voulaient accélérer leur enquête et allaient utiliser des méthodes plus brutales pour avoir les réponses quils attendaient des prisonniers. Jai été conduit à la salle dinterrogatoires, après quils avaient mis un sac sur ma tête. Quand je suis entré dans la salle denquête, ils ont enlevé le sac de ma tête pour me faire voir les fils électriques qui étaient attachés à une prise électrique au mur. Étaient présents dans la salle le Juif marocain, Idel Palm, linterrogateur israélien, deux Américains, "Davies" et "Federick" et deux autres. Ils étaient tous en civil, sauf les Américains, qui étaient en uniformes de larmée US. Idel Palm ma dit en arabe que si je ne coopérais pas, je perdrais ma dernière chance de rester en vie. Je lui ai dit que je ne savais rien sur la résistance. On ma lors remis le sac sur la tête et on ma laissé seul pendant un long moment. Pendant ce temps, je pouvais entendre les cris et les hurlements de détenus quon torturait. <o:p></o:p>
32. Les interrogateurs sont revenus et mont forcé à monter sur un carton contenant des boîtes de conserves. Puis ils ont branché les fils électriques sur mes doigts, mont ordonné détendre mes mains à lhrizontale et ils ont branché le courant électrique. Lorsque le courant a traversé tout mon corps, jai eu limpression que mes yeux sortaient de leurs orbites et que je faisais des étincelles. Mes dents claquaient et mes jambes tremblaient violemment. Tout mon corps était secoué. <o:p></o:p>
33. Jai été électrocuté en trois séances distinctes. Dans les deux premières séances, jai été électrocuté deux fois, chaque fois quelques minutes. Durant la troisième séance, pndant que jétais électrocuté, je me suis mordu la langue accidentellement et je me suis mis à saigner de la bouche. Ils ont arrêté lélectrocution et ils ont appelé un médecin. Jétais allongé par terre. Le médecin a versé un peu deau dans ma bouche et a utilisé ses pieds pour ouvrir ma bouche de force. Puis il a dit : « Rien de grave, continuez ! » et il a quitté la pièce. Mais le garde a arrêté lélectrocution comme jétais en train de saigner abondamment et quil y avait du sang partout sur mon corps et sur la couverture. Ils ont continué à me fapper. Après un certain temps, ils ont interrmpu le tabassage et mont ramené à ma cellule. Pendant toute la séance de torture, les interrogateurs prenaient des photos.<o:p></o:p>
34. Jai ensuite été laissé seul dans ma cellule pendant 49 jours. Pendant cette période de détention, ils ont cessé de me torturer. À la fin du 49ème jour, jai été raméné au camp, dans la tente C et je suis resté là pendant 45 jours. Un détenu ma dit quil avait entendu des gardes dire que javais été arrêté par erreur et que jallais être libéré.<o:p></o:p>
35. Jai été libéré au début de mars 2004. Jai été mis sur un camion, dont on ma éjecté sur une autoroute. Une voiture qui passait ma pris en stop et ma conduit à la maison. <o:p></o:p>
36. Le résultat de cette expérience a été que jai décidé de fonder une association pour venir en aide à toutes victimes de tortures, avec laide de douze autres victimes de la torture. <o:p></o:p>
37. Je suis très triste davoir à me remémorer et à revivre encore et encore cette horrible expérience et jespère que le peupel malaysien répondra à notre appel à laide. Quil plaise à Dieu.<o:p></o:p>
Et je fais cette déclaration sollennelle en toute conscience et connaissance de cause en vertu des dispsitions de la loi sur les déclarations légales de 1960.<o:p></o:p><o:p></o:p>
Le susnommé Ali Sh. Abbas alias Ali Shalal, Kuala Lumpur, février 2007, par linterpétation dABBAS Z. ABID (Passeport irakien N° S379532), lequel a déclaré avoir traduit de manière véridique, dinstincte et audible le contenu de la présente déclaration légale du requérant Ali Sh. Abbas alias Ali Shalal <o:p></o:p>
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Nom: ABBAS Z. ABID <o:p></o:p>
(Passeport irakien N° S379532)<o:p></o:p>
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Comparaissant devant moi,<o:p></o:p>
Saw Ah Leong<o:p></o:p>
Commissaire des serments,<o:p></o:p>
Kuala Lumpur, Malaysia <o:p></o:p>
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