• Opération « Boucherie dans le Désert »
    Méditation pour une Journée de l’Holocauste
     

    Voilà dix-sept ans, aujourd’hui, que l’Amérique et la Grande-Bretagne se sont embringuées dans leur « Solution Finale » de la population irakienne.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Les quarante-deux journées de bombardements en tapis, réjouissance à laquelle s’étaient joints trente-deux autres pays, contre un pays comptant tout juste vingt-cinq millions d’âmes, doté d’une armée de jeunes conscrits, une moitié de la population, en gros, âgée de moins de seize ans, et pas d’aviation, n’étaient que le début d’un siège total, sous l’égide de l’Onu, d’une férocité toute médiévale. Ayant réduit, comme James Baker s’étaient vanté qu’il le ferait, réduit l’Irak à l’« ère préindustrielle », ce pays se vit dénier toute normalité : ni commerce, ni aides, ni télécommunications, ni énergie, ni traitement des eaux usées, ni réparations de canalisations d’eau potable, ni semences, ni nourriture, ni médicaments, ni équipement médical…<o:p></o:p>

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    Dix-sept ans avant la date où j’écris ceci, l’Irak entrait dans la deuxième semaine de bombardements en tapis barbares, quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui, à l’époque, comme c’est toujours le cas aujourd’hui (je le rappelle, de crainte que nous ne l’oublions, à nouveau), violaient le protocole additionnel numéro 1 à la Convention de Genève de 1977, dont voici le texte :<o:p></o:p>

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    « Il est interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage des objets indispensables à la survie de la population civile, tels les aliments, les récoltes, le bétail, les installations de traitement de l’eau potable ou d’irrigation, afin d’en priver la population civile ou la Partie adverse au conflit… ce, quelque soit le motif. »<o:p></o:p>

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    Le blitzkrieg contre l’Irak visait délibérément tout ce qui était « indispensable à la survie ».<o:p></o:p>

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    En l’espace de vingt-quatre heures, la plus grande partie avait été détruite. L’électricité fut coupée au bout de deux heures de bombardement, entraînant la mort des patients branchés à des machines de respiration assistée et tous les équipements vitaux, les bébés en couveuse, ou les personnes nécessitant une assistance respiratoire sous oxygène. Les réfrigérateurs se mirent à dégeler, tous les médicaments nécessitant d’être réfrigérés, ainsi que les poches de transfusion sanguine ou de solutions salines destinées aux blessés furent détruits. La nourriture commença à pourrir, et, entre bombardements et fermetures des banques (un peu plus tard, par crainte des pillages et mises à sac), les pièces de rechange se raréfièrent, jusqu’à devenir tout-à-fait introuvables. <o:p></o:p>

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    A Najaf, soixante-dix patients sous dyalise, « des amis de longue date », déclara l’infirmière responsable de ce service, moururent en raison de la coupure du courant électrique. Le réseau d’adduction d’eau potable fut délibérément détruit, les pièces de rechange étant, par la suite, refusées par le lamentable comité des sanctions dominé par les Anglo-Américains – un comité dans lequel aucun des responsables n’avait de colonne vertébrale – et l’eau du robinet est encore mortelle, à ce jour.<o:p></o:p>

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    C’était là le plan du commandement central US, semble-t-il, depuis le début. La destruction du réseau d’eau potable de l’Irak a été décrite par le professeur Nagy et Stéphanei Miller comme suit : « un Holocauste au ralenti ». Rares sont les témoins qui auraient pu mieux caractériser la situation.<o:p></o:p>

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    (voir : Comment les Etats-Unis ont délibérément détruit le réseau d’adduction d’eau de l’Irak [How the US deliberately destroyed Iraq's water], par Thomas J. Nagy.)<o:p></o:p>

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    La tour des télécommunications de Bagdad fut, elle aussi, une des toutes premières victimes. C’était une structure élégante, élancée, en bordure du quartier Mansûr. Elle gît, brisée et tordue, comme gisèrent les corps de ceux qui y travaillaient. L’Irak fut ainsi coupé du monde, l’étendue et les atrocités des bombardements restant ainsi très largement ignorées, durant un temps considérable. Les Irakiens vivant dans le monde entier n’avaient plus aucun moyen qui leur permît de savoir si leurs familles, leurs amis, leurs êtres chers, leurs fiancés et fiancées, leurs conjoints, étaient toujours vivants, ou déjà morts. Les stations de radio et de télévision, dans tout l’Irak, avaient été bombardés afin que nul avertissement ne puisse être donné aux civils (les journalistes, eux aussi, sont normalement couverts par des mesures spécifiques de protection, mais les décideurs, apparemment, non seulement sont des illettrés, mais ils ignorent les lois.)<o:p></o:p>

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    Les hôpitaux, les dispensaires, les écoles et les jardins d’enfants furent bombardés, l’éducation fut éradiquée si totalement que les stocks de matériel éducatif, se trouvant dans des immeubles séparés des écoles (habituellement dans un point central de distribution, à quelques kilomètres des villes) furent, eux aussi, bombardés. L’agriculture, sous toutes ses formes, fut délibérément prise pour cible. Les élevages de poulets furent bombardés, les troupeaux de moutons et de chèvres furent mitraillés, environ la moitié de tous les buffles furent tués, et les produits de la ferme disparurent de la circulation. Les silos, les hangars agricoles, les usines agro-alimentaires furent réduits en ruines. Un crime guerre d’une immensité stupéfiante, pour lequel nul décideur, ni nul pilote assassin, génocidaire et infanticide n’a jamais été traîné devant un quelconque tribunal…<o:p></o:p>

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    Les usines pharmaceutiques y passèrent, les usines produisant des seringues furent laminées. Et, du fait une politique particulièrement psychotique, les pays qui étaient les partenaires commerciaux de l’Iark, et qui avaient construit des usines et des infrastructures dans ce pays, bombardèrent, chacun, essentiellement celles qu’ils avaient eux-mêmes construites ! Les de l’Amérique se mirent en piqué, pour bombarder les usines Pepsi et Coca-Cola. La « bravoure » militaire n’avait jamais atteint, jusqu’ici, un tel point de déviance, de débilité et d’arriération mentale.<o:p></o:p>

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    Le napalm et les défoliants ayant été utilisés abondamment, la moitié des arbres de l’Irak, y compris les immenses palmiers ancestraux, moururent. Les palmiers survivant ne portèrent aucun de leurs fruits succulents durant près de cinq ans. Dans les fermes paisibles, familiales, au milieu des palmiers, les femmes et les bestiaux avortaient et, souvent, mouraient en couches. Les survivants décrivent tous une « vapeur », sortant des avions, puis les conséquences – horribles – affectant les gens vivant à l’ombre des palmeraies ou des bosquets, où des estivants s’installaient afin de goûter la fraîcheur toute relative, mais appréciable durant l’enfer des étés irakiens. Et, bien entendu, cette décimation venue d’en-haut, plus de bombes ayant été lancées, quotidiennement, que celles qui furent lâchées durant une journée moyenne de la Seconde guerre mondiale, c’est, au total, une puissance explosive cinq fois supérieure à celle d’Hiroshima qui dévasta l’Irak.
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    Les armes utilisées comportaient de l’uranium appauvri, qui continue à irradier l’Irak et, au-delà de l’Irak, la région, les gens, la faune et la flore – et continuera à le faire durant quatre milliards d’annés et demi ! … « la protection de l’environnement naturel contre des dommages étendus, prolongés et sévères » est une autre stipulation absolue de la Convention de Genève. Elle proscrit absolument … « tout dommage à l’environnement naturel, au préjudice de la santé de la population et de sa survie. »<o:p></o:p>

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    Les contraventions ne peuvent pas être pires que le fait de condamner d’inestimables générations encore à naître à la mort et à la difformité. Les principes de Nuremberg sont dépassée, par la manière dont sont traités tant les civils que les soldats : « … assassinat ou mauvais traitements… de prisonniers de guerre… de plus, l’extermination… et autres agissements inhumains à l’encontre de toute population civile. »<o:p></o:p>

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    Les ‘agissements inhumains’ commis contre le peuple irakien en 1991 sont constitutifs de crimes de guerre dont ont ne peut qu’espérer, du fait que personne n’a été traîné en justice, qu’ils hanteront leurs perpétrateurs jusqu’à leur mort.<o:p></o:p>

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    Le massacre de l’autoroute de Basrah, perpétré après le cessez-le-feu, contre des civils en fuite et des troupes en déroute et se retirant, découpés en morceaux ou incinérés par le « tir au pigeons » du Général Schwarkopf. Mais toute la guerre, bien entendu, ne fut nullement différente. Saddam Husseïn avait proposé, et même, de fait, avait commencé de se retirer du Koweït avant que le carnage ne commence, maiss, comme tuojours, pour les Etats-Unis, il était « trop tard » pour une conciliation. Les autobus, les camions, les voitures particulières furent eux aussi pris pour cibles durant la totalité des quarante-deux jours de massacre non-stop. Des camions transportant des médicaments, de la viande, des produits de première nécessité, furent brûlés, avec leur conducteur. Des soldats occidentaux prirent leurs « photos de tableaux de chasse », horribles, avec les restes pitoyables des victimes calcinées et démembrées.<o:p></o:p>


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    Quand l’Observer (un journal britannique) imprima, portons ça à son crédit, la photo qui devint le symbole des atrocités de l’an de disgrâce 1991 – ce soldat irakien, avec son visage comme fondu sur le pare-brise de son véhicule, il y eu un cri d’horreur. La sensibilité des lecteurs ne pouvait être confrontée à de telles atrocités. Maggie O’Krane, dans un article du Guardian Weekly (16 décembre 1995), décrit la réalité. Insupportable. Des parents, suppliant, espoir pour espoir, que ceux qu’ils avaient aimés avaient pu, on ne sait pas trop comment, survivre à l’enfer, à l’Hadès, que fut le massacre de l’autoroute de Bassorah. « Le jour où la guerre prit fin, à une station d’autobus, au Sud de Bagdad, la nuit tombait, et la route était pleine de femmes éplorées.<o:p></o:p>

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    Les survivants irakiens du « tir au pigeons » sur l’Autoroute de Bassorah se traînaient, rentrant chez eux, avec des plaies ouvertes et purulantes. Leurs épouses se jetaient littéralement sur les minibus et les camions cabossés, tirant des manches, suppliant, implorant : « Où est-il ? L’avez-vous vu ? Il n’est pas avec vous ? » Certaines d’entre elles tombaient, à genoux, sur l’asphalte de la chaussée, en entendant l’insupportable nouvelle.<o:p></o:p>

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    D’autres ne cessaient de courir, d’un bus à un camion, d’un camion à un bus, d’un bus à une voiture, dans l’espoir d’entrevoir leurs fils ou leurs compagnons – les 37 000 soldats irakiens qui n’allaient jamais rentrer chez eux. Cela continua, toute la nuit, et ce fut la scène la plus désespérante et la plus navrante à laquelle je n’eusse jusqu’alors encore jamais assisté. » Il y eut pire. Pensez à ces excès d’horreur dont les médias occidentaux avaient littéralement bassiné leurs lecteurs, depuis des années, ces horreurs perpétrées par des gens d’autres cultures, présentant d’autres traits : Staline, Pol Pot, et bien sûr Saddam Husseïn, et prenez connaissance de ce passage, dans l’article de Maggie O’Kane :<o:p></o:p>

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    Retournant chez lui, dans sa ville natale de Bryson, en Caroline du Nord, après la guerre du Golfe, la première chose que vit le sergent Joe Queen, ce fut un grand calicot, devant le restaurant Hardees Burger, où l’on pouvait lire : « Bienvenue à la maison, Joe Queen ! » Joe Queen, qui avait reçu une étoile de bronze, voulait décompresser, après la guerre, mais la ville de Bryson ne l’entendait pas ainsi. Joe, dix-neuf ans, avait été, immédiatement après Tempête dans le Désert, le premier fantassin américain à franchir la frontière saoudienne à bord d’un bulldozer blindé. Son boulot consistait à enterrer vivants des Irakiens dans leurs tranchées, puis à bien combler lesdites tranchées, afin que le reste de la Grosse Rouge (the Big Red One), comme est surnommée la Première Brigade Blindée Mécanisée, puisse suivre, gentiment et aisément, derrière lui. Joe Queen ne sait pas combien de soldats irakiens il a ainsi enterrés vivants, sur le front.<o:p></o:p>

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    Mais, cinq ans après, dans sa base militaire, en Géorgie, il se souvient très bien de la façon dont cela fonctionnait :<o:p></o:p>

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    « Le sable était si fin qu’une fois entamé par la lame du bull, il s’écartait immédiatement sur les côtés, si bien que nous n’avions jamais à faire des va-et-vient. Alors comme ça ; t’avances, à vingt-cinq, trente, trente-cinq kilomètres à l’heure, juste en longeant la tranchée… Tu les vois pas. T’as du sable jusqu’au-dessus des yeux, mais tu sais ç’que t’as à faire. Tu l’as fait tellement souvent qu’tu pourrais l’faire les yeux fermés… J’pense pas qu’y z’aient eu la moindre idée d’ç’qui leur arrivait, pacequ’la tronche qu’y faisaient quand on passait au-dessus d’la banquette d’la tranchée était rien qu’un air stupéfait. Tandis que je me retirais, j’ai vu certains des troufions qu’essayaient de se rendre, mais y z’y sont passés aussi : ils s’sont fait enterrer ! Y avait deux sortes de bull, des vrais, des classiques, quoi, et pis y’avait aussi des tanks, et y foutaient un truc dans l’genre lamed’bull devant. Y’avait des mecs qui marchaient à la rencontre des nôtres en tenant leurs armes en l’air, pour se rendre ; et les tanks les renversaient comm’des quilles pour les bousiller… Y z’ont creusé un gros trou dans l’sabl’ ; y z’y ont foutu les bougnoules, et y z’ont aplani… » Un combattant irakien survivant a décrit la façon dont ses camarades ont été ainsi enterrés vivants, ses amis, qui avaient mangé avec lui, qui avaient plaisanté avec lui… « Je suis incapable de décrire ça. Nous étions amis. J’avais partagé des repas avec certains d’entre eux. Je parlais avec certains d’entre eux. Je ne puis dire ce que je ressens, en ce moment… J’ai vu un gars, il avait été coupé en deux par un bulldozer. Une moitié de son corps était d’un côté, et l’autre, de l’autre, à plusieurs mètres. »<o:p></o:p>

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    J’espère que vos cauchemars et que ceux de vos collègues hanteront à jamais Joe Queen. Puisse le spectre de ceux que vous avez ensevelis vivants, vous et vos collègues, vous suivent partout où vous irez, pour les siècles des siècles. Amen ! <o:p></o:p>

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    Les fosses communes portent d’ailleurs les noms des commandants qui ont ordonné la décimation de l’Irak en 1991, avec leurs commandants et leurs soldats – chacune d’entre elles est identifiée ainsi. Ironie de l’Histoire, les « fosses communes » de Saddam Hussein semblent, jusqu’ici, du bidon. On n’a trouvé seulement des cimetières militaires, et les tombes des insurgés encouragés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, à la fin de la décimation des Irakiens, en 1991. La guerre, bien entendu, ne s’est jamais terminée. Les treize années d’embargo qui suivirent ont vraisemblablement causé la mort d’un million deux-cent-cinquante mille personnes.

     <o:p></o:p>

    De plus, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne bombardèrent l’Irak (illégalement) jusqu’à l’invasion (illégale) de 2003. En 2002, ils mirent en œuvre leur destruction de toute vie, de tout être et de quartiers d’habitations entiers, avec les familles à l’intérieur, les enfants en train de jouer, les enfants en train de faire leurs devoirs, les troupeaux de moutons et de chèvres, avec leurs pâtres, bien souvent, là encore, des enfants. Cela, un an, environ, avant que les Etats-Unis n’entament leur opération Southern Focus, histoire de changer de sa stratégie de représailles, en augmentant le nombre global des missions et en sélectionnant des objectifs dans l’ensemble des zones interdites de survol aérien, afin de casser la structure du commandement militaire irakien. Le poids des bombes lancées augmenta, passant de zéro, en mars 2002 et 0,3 en avril 2002 jusqu’à entre 8 et 14 tonnes par mois, en mai-août, et atteignant un pic de 54,6 tonnes, préparatoire à la guerre de l’année suivante, en septembre 2002 (source : Wikipedia) »<o:p></o:p>


    Une étude récente du Center for Public Integrity a, lui aussi, découvert des bobards de l’administration Bush, d’une stature telle qu’ils auraient dû provoquer la mise sur la touche de George Deubeuliou (impeachment), conduisant à l’invasion.<o:p></o:p>

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    Cette étude a recensé 935 fausses déclarations, sur deux années. Elle avait trouvé ces déclarations fallacieuses dans des discours, dans des briefings, des interviews et autres circonstances. Bush et les responsables de son administration ont ainsi affirmé, de manière non équivoque, à au moins 532 reprises, que l’Irak possédait des armes de destruction massive, ou qu’il essayait d’en construire ou de s’en procurer, ou encore qu’il était lié à Al-Qa’ida, ou les deux. « Bush arrive en tête, avec 259 mensonges, dont 231 sur les armes de destruction massive en Irak, et 28 au sujet des liens prétendument entretenus par l’Irak avec Al-Qa’ida, a constaté l’étude. Il n’était coiffé au poteau que par le seul Powell, avec ses 244 assertions fallacieuses quant aux armes de destruction massive irakiennes, et ses 10 au sujet des liens fantasmatiques entre l’Irak et Al-Qa’ida. (Public integrity)<o:p></o:p>


    L’excès des enfants en bas âge (moins de cinq ans) morts en Irak, dans la période consécutive à l’invasion (2003-2007) dépasse le million. En Afghanistan, après l’invasion, à un million neuf cents milles (2001-2007).<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Mentionnons une autre abomination de notre époque : le siège, par Israël, de la bande de Gaza (depuis juin 2007, toujours en cours) ; les chiffres totaux des morts sont peu clairs. Les chiffres de la CIA en matière de mortalité infantile, toutefois, sont effrayants : en 2004, le taux des enfants morts en bas âge s’établit à 23,54 pour mille. En Suède (en 2007), c’est tout juste 2,76 pour mille. Etant donné la suppression des fournitures d’électricité et de la quasi-totalité de tous les produits de première nécessité depuis juin 2007, des données statistiques sérieuses font cruellement défaut – et des exigences incessantes et absolues que soient respectés les droits humains de nos voisins en mondialisation à Gaza, en Irak et en Afghanistan, ainsi que les oubliés de la décimation de l’opération « Pluie brûlante » au Liban. Respectés par ‘nous, le peuple’, ‘we the people’… Commem les agissements génocidaires de Joe Queen, les atrocités perpétrées dans ces pays sont commises en notre nom. « Se taire, c’est être complice » <o:p></o:p>

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    (Pour plus d’information sur une complicité encore bien plus honteuse – depuis 1950 – voir « Body Count », du Dr Gideon Polya ; une étude académique, cruciale, indipensable). <o:p></o:p>


    « Il n’y avait plus personne à tuer », déclara le Général Norman Schwartzkopf après le bain de sang de l’autoroute Koweït-Bassorah, où même les blessés agitant des drapeaux blancs et les médecins qui les accompagnaient furent liquidés.<o:p></o:p>

     

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    « Moralement, nous avons vaincu », m’a dit un médecin irakien, peu après. « Nous sommes les nouveaux juifs », est un propos que l’on entend souvent tenir par des Arabes, désormais.<o:p></o:p>

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    Au moment où j’écris ceci, en une Journée de commémoration de l’Holocauste, il est impossible de se dire qu’il n’est nul besoin de camps de travaux forcés, ni de déportations, ni de Zyklon B, pour faire un holocauste. Quand le chiffre des morts, en Irak, en Afghanistan et à Gaza atteindra les six millions, tandis que le monde reste sur la touche, à regarder, auront-ils aussi leur propre Journée du Mémorial de l’Holocauste ?<o:p></o:p>

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    Allons nous, nous tous, quelle que soient la couleur de notre peau ou notre religion, jamais retenir une quelconque leçon, avant qu’il ne soit trop tard ?


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  • La fragile hégémonie du dollar : La bourse du pétrole de l’Iran pourrait renverser le dollar
     

    Il y a deux semaines, George Bush était envoyé en mission au Moyen-Orient pour remettre une « tête de cheval ». Nous avons tous en mémoire la scène troublante du film « Le Parrain » de Francis Ford Coppola, où Brassi Lucca va à Hollywood pour convaincre un producteur de film récalcitrant de prendre son neveu Don Corleone dans son prochain film. Le gros producteur est finalement persuadé d’embaucher le jeune acteur lorsqu’il se réveille dans son lit à côté de la tête coupée de son pur-sang tant estimé. Je pense que Bush a fait une « offre que l’on ne peut refuser » du même genre aux dirigeants des pays du Golfe lorsqu’il s’est entretenu avec eux au début du mois.

     <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Les médias ont tenté de décrire le voyage de Bush au Moyen-Orient comme une « mission de paix, » mais il ne s’agissait que d’un écran de fumée. En fait, trois jours après que Bush a quitté Jérusalem, Israël intensifiait ses opérations militaires dans les territoires occupés et reprenait son impitoyable blocus de la nourriture, de l’eau, des médicaments et de l’énergie, contre les 1,5 millions d’habitants de Gaza. En termes clairs, soit Bush a donné le feu vert aux opérations, soit les agressions israéliennes sont un camouflet au Président des États-Unis.<o:p></o:p>

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    Alors quel était le but réel du voyage de Bush ? Après tout, il n’a aucun intérêt dans la paix ou dans le respect de son engagement à résoudre la crise israélo-palestinienne. Pourquoi aurait-il choisi de visiter le Moyen-Orient alors que son second mandat présidentiel touche à sa fin et qu’il n’a aucune chance de réussir ?<o:p></o:p>

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    Parfois, les visites personnelles sont importantes, tout particulièrement quand la nature de l’information est si sensible que le message doit être transmis face à face. Dans ce cas-ci, Bush s’est donné la peine de traverser la moitié du monde, pour dire aux Saoudiens et à leurs amis des états du Golfe qu’ils devaient continuer à lier leur pétrole au dollar, sinon ils iraient « dormir avec les poissons. » Ces deux derniers mois, plusieurs cheikhs et ministres des finances se sont lamentés sur la chute du dollar et ont menacé de rompre avec la fameuse « indexation au dollar » et d’opter pour un panier de devises. Le voyage de Bush semble avoir ravivé l’esprit de coopération fraternelle. La grogne a cessé et tout le monde est remonté « à bord. » Les dirigeants régionaux semblent aujourd’hui beaucoup moins gênés par le fait que l’inflation gruge leurs économies et ne cesse d’accroître les coûts de la main-d’œuvre, de la nourriture, de l’énergie et de l’immobilier. L’agence de presse Reuters a résumé ça ainsi : <o:p></o:p>

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     Après une rafale de désaccords publics sur la réforme monétaire l’an dernier, les banques centrales du Golfe tentent de faire front commun en vantant l’indexation comme une source de stabilité et en minimisant la faiblesse du dollar comme un phénomène passager.

    On dirait que Bush a adouci les choses.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ces deux dernières semaines, les dirigeants du Golfe ont observé avec nervosité la Réserve Fédérale baisser monstrueusement les taux d'intérêt de 125 points de base. Les baisses érodent constamment le capital de 1 trillion de $ (mille milliards) que les cheiks ont investi dans les bons du trésor et les titres US.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « L’inflation en Arabie Saoudite et dans le Sultanat d’Oman est à son niveau le plus élevé depuis 16 ans.  L’inflation a grimpé à un sommet atteint il y a 19 ans dans les Émirats Arabes Unis. Les décideurs politiques du Golfe sont prêts à intervenir directement dans le marché des prêts, des biens immobiliers et des produits pour compenser la réduction des taux. » (Reuters) <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La valeur des biens immobiliers est montée en flèche. Dans les Émirats Arabes Unis, la valeur des propriétés commerciales a doublé depuis début 2007. La bombe inflationniste a contraint d’autres pays du Golfe à verser des aides alimentaires à leur population et une « hausse de 70% des salaires pour certains employés du gouvernement fédéral des Émirats Arabes Unis. »<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les travailleurs émigrés mécontents ont violemment manifesté récemment à Dubaï, exigeant d’être indemnisés équitablement pour la forte augmentation des prix. La valeur du riyal, la monnaie de l’Arabie Saoudite, a atteint son niveau le plus haut depuis 21 ans.

    <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Les cambistes s’attendent à une autre hausse de 8% du dirham et du riyal d’ici avril prochain, et ils prédisent que les taux d’intérêt vont obliger les banques centrales des états du Golfe à se convertir soit à l’euro, soit à un panier de devises régionales. Toutefois, jusqu’à présent, les fidèles princes saoudiens n’ont pas cessé de soutenir le dollar.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Défendre l’hégémonie du dollar<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Quelle importance y a-t-il donc à continuer d’indexer le pétrole au dollar ? Les États-Unis feraient-ils la guerre pour défendre le statut de « monnaie de réserve » mondiale du dollar ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La réponse à cette question pourrait venir dès cette semaine, puisque la tant attendue Bourse du Pétrole iranienne doit ouvrir entre le 1er et le 11 février. Selon Davoud Danesh-Jafari, le ministre des Finances iranien, « tous les préparatifs ont été faits pour démarrer la bourse ; elle ouvrira au cours des 10 jours de la fête de l’Aube (les cérémonies qui marquent la victoire de la Révolution islamique de 1979 en Iran.) Cette bourse est considérée comme une menace directe à la domination mondiale du dollar, car elle exigera que le « pétrole, les produits pétrochimiques et le gaz iranien » soient échangés contre des monnaies autres que le dollar US. (Press TV, Iran)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le système du pétrodollar n’est pas différent du système de l’étalon-or. Aujourd’hui, cette devise est tout simplement garantie par une source d’énergie vitale dont dépend chaque société industrialisée : le pétrole. Si le dollar n’était plus l’unique monnaie utilisée dans la vente de pétrole, il ne serait plus de facto la monnaie de réserve mondiale et les États-Unis seraient contraints de réduire massivement leurs déficits commerciaux, de reconstruire leurs capacités industrielles et de redevenir un pays exportateur. La seule alternative est de créer un réseau de régimes clients, qui répriment les aspirations collectives de leur peuple afin de pouvoir suivre scrupuleusement les directives de Washington.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Quant à savoir si l’administration Bush entamerait une guerre pour défendre l’hégémonie du dollar, c’est une question qui devrait être posée à Saddam Hussein. L’Irak fut envahi tout juste six mois après la conversion de Saddam à l’euro. Le message est clair, l’Empire défendra sa monnaie.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    De même, l’Iran a remplacé le dollar en 2007 et a exigé que le Japon paie ses énormes factures d’énergie en yens. La « conversion » a irrité l’administration Bush et depuis lors, l’Iran est la cible de l’agressivité des États-Unis. En fait, même si 16 agences de renseignement des États-Unis ont publié un rapport (NIE) disant que l’Iran ne développe pas d’armes nucléaires, et même si l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique constate que l’Iran respecte ses obligations envers le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), une attaque préventive des États-Unis contre l’Iran paraît toujours probable.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Et même si les médias occidentaux minimisent désormais les perspectives d’une nouvelle guerre dans la région, Israël est en train de prendre des précautions qui suggèrent que l’idée n’est pas tirée par les cheveux. « Israël demande que des abris antibombes soient installés dans le but de préparer le public à une autre guerre qui, cette fois, verra pleuvoir des missiles. » (Press TV, Iran) <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « La prochaine guerre connaîtra un recours massif aux armes balistiques contre l’ensemble du territoire israélien » a affirmé Udi Shani, un général à la retraite.  (http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7982)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La Russie, qui pense que les chances d’un conflit dans le Golfe vont croissant, a répondu par l’envoi d’une force navale en Méditerranée et dans l’Atlantique Nord.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Selon un article paru en anglais sur le site Global Research/Mondialisation :  <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Le navire-amiral de la flotte de Mer Noire de la Russie, le croiseur lance-missiles Moskva, a rejoint la marine de guerre russe en Méditerranée le 18 janvier pour participer aux manœuvres en cours… L’opération actuelle est la première opération à grande échelle de la Marine russe dans l’Atlantique depuis 15 ans. Tous les navires et les avions de combat transportent des munitions de combat. 

    ( http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7983)<o:p></o:p>


    La France planifie aussi des manœuvres militaires dans le détroit d’Ormuz. L’opération « Bouclier du Golfe 01 » aura lieu au large des côtes de l’Iran et engagera des milliers de soldats dans des combats interarmes qui simuleront – entre autres – des attaques de plates-formes pétrolières.»<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Selon le ministre de la Défense français, « les exercices qui se dérouleront du 23 février au 5 mars verront la participation de 1 500 soldats français, 2 500 émiratis, et 1 300 qataris. Ces manœuvres auront lieu sur terre, sur mer et dans les airs. » D’après le lieutenant-colonel Fusalba, « environ une demi-douzaine de navires de guerre, 40 avions et des dizaines de véhicules blindés prendront part aux exercices militaires. »<o:p></o:p>

    http://www.defensenews.com/story.php?F=3346953&C=mideast <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    De plus, dans la dernière semaine, trois des principaux câbles sous-marins qui assurent le trafic Internet ont été coupés dans le Golfe Persique, et les trois quarts des communications internationales entre l’Europe et le Moyen-Orient ont été interrompues. Une grande partie du Moyen-Orient a été plongée dans l’ignorance.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Alors n’est-ce qu’une coïncidence ou y a-t-il quelque chose d’autre sous la surface ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ian Brockwell, de « American Chronicle » a dit :  <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Dans l’hypothèse où le sectionnement des câbles ne serait pas le fruit du hasard, nous devons nous demander qui ferait une chose pareille et pourquoi. Évidemment, l’Iran, qui a été le plus touché, n’aurait rien à tirer de ce genre d’action et est peut-être la cible des responsables. S’agit-il du prélude à une attaque ou d’un test pour une attaque future ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les communications ont toujours été un facteur important de l’action militaire et le sectionnement de ces câbles pourrait affecter la capacité de l’Iran à se défendre. » 
    http://www.americanchronicle.com/articles/51085)<o:p></o:p>

    <MALGR&EACUTE; SPAN région.< la dans ruineux conflit nouveau un entraîner nous et tripes » ses « écouter fois une encore va s’il ou « ingagnables » conflits deux embourbés irrémédiablement déjà sont États-Unis les que compte rendre se Bush si savoir de est problème vrai le Maintenant, passé. au bientôt appartiendra mondiale superpuissance l’unique dollar, militairement pas défend ne aussi croit Il fera. personne alors l’Iran, n’affronte fait du convaincu élevée. très reste l’Iran contre étasunienne attaque d’une probabilité Golfe montent tensions médiatique, couverture l’absence>

    Malgré l’absence de couverture médiatique, les tensions montent dans le Golfe et la probabilité d’une attaque étasunienne contre l’Iran reste très élevée. Bush est convaincu du fait que s’il n’affronte pas l’Iran, alors personne ne le fera. Il croit aussi que s’il ne défend pas militairement le dollar, l’unique superpuissance mondiale que sont les États-Unis appartiendra bientôt au passé. Maintenant, le vrai problème est de savoir si Bush va se rendre compte que les États-Unis sont déjà irrémédiablement embourbés dans deux conflits « ingagnables » ou s’il va encore une fois « écouter ses tripes » et nous entraîner dans un nouveau conflit ruineux dans la région.


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  • Ogives nucléaires disparues : une trahison au plus haut niveau

    Selon de nombreux rapports, plusieurs bombes nucléaires ont été « perdues » pendant 36 heures après qu’elles aient décollé le 29-30 août 2007 pour un voyage d’un bout à l’autre des États-Unis, de la base militaire de l’US Air Force de Minot dans le Dakota du Nord à la base militaire de l’US Air Force de Barksdale en Louisiane. [1] Selon certaines informations, six ogives nucléaires W80-1 armées sur des missiles de croisière AGM-129, auraient été « perdues. » [2] L’histoire a été signalée pour la première fois par le Military Times, après que des militaires aient laissé filtrer l’histoire.  <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>



    Il est également intéressant de noter que le 27 août 2007, soit quelques jours avant l’incident des missiles nucléaires « perdus », trois bombardiers B-52 effectuaient des missions spéciales sous mandat direct du général Moseley, chef d’état-major de l’US Air Force. [3] Il a été rapporté que l’exercice était une mission de collecte d’images et d’informations aériennes. La base de Minot est aussi le siège de la 91ème Space Wings [NDT : une unité de missiles stratégiques], une unité sous le commandement de l’Air Force Space Command [NDT : Force aérienne spatiale des États-Unis, ayant entre autre la responsabilité des missiles intercontinentaux à têtes nucléaires]. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Selon les rapports officiels, les pilotes de l’US Air Force ne savaient pas qu’ils transportaient des armes de destruction massive. Une fois rendus en Louisiane, ils ont également laissé les armes nucléaires sans surveillance sur la piste d’atterrissage pendant plusieurs heures. [4] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le Major Général Richard Y. Newton III, adjoint du chef d’état-major de l’US Air Force pour les Opérations, les Plans et les Besoins, a commenté l’incident en disant qu’il y avait eu une série d’erreurs de procédure « sans précédent », qui a révélé « l’effritement du respect des normes de manipulation des armes. » [5] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ces déclarations sont trompeuses. Le relâchement de la sécurité ne résultait pas de négligences dans les procédures au sein de l’US Air Force, mais plutôt d’une falsification délibérée de ces procédures. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Quand un soldat, un marine, un aviateur ou un matelot reçoit un fusil et un chargeur, armes de moindre importance par leur dangerosité et leur coût, cette action est soumise au contrôle d’une série de procédures administratives très strictes, elles-mêmes soumises à la chaîne de commandement. Cela fait partie de la série de contrôles et de mesures utilisés par tous les services des forces armées US. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les militaires qualifiés pour parler de ce sujet peuvent confirmer qu’il existe une procédure rigoureuse relative à la manipulation des armes nucléaires. Lorsqu’il s’agit de manipuler de telles armes, la chaîne de commandement est sévère et pratiquement inflexible : un simple soldat, matelot, aviateur ou marine n’est évidemment pas autorisé à les manipuler. Seuls les militaires spécialisés dans les procédures spécifiques de manutention et de chargement sont autorisés à accéder, manipuler et charger les ogives nucléaires. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Chaque membre du personnel qui déplace ou même qui touche ces armes doit signer un formulaire de suivi et de contrôle qui le rend entièrement responsable de leur mouvement. Les procédures administratives qui régissent ces manipulations existent pour de bonnes raisons. Les officiers qui ordonnent le déplacement des armes nucléaires, notamment les commandants des bases militaires, doivent également remplir les formulaires en question. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Autrement dit, déménager sans autorisation des armes nucléaires serait pratiquement impossible à accomplir à moins que la chaîne de commandement soit contournée, ce qui impliquerait dans ce cas la falsification délibérée des formulaires et des procédures de suivi. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les bombardiers stratégiques qui transportent des armes nucléaires ne peuvent pas non plus voler chargés avec leurs armes nucléaires sans l’autorisation des hauts responsables militaires et du commandant de la base. Le feu vert des hauts responsables militaires doit être transmis aux militaires qui chargent les armes nucléaires. Sans cette autorisation, aucun vol ne peut avoir lieu. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Dans le cas des missiles nucléaires « perdus », les ordres ont été donnés et l’autorisation de vol a été accordée. Une fois de plus, tout membre compétent et qualifié de l’US Air Force peut certifier que c’est la procédure régulière. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Concernant l’incident des missiles nucléaires « perdus », deux importantes questions exigent des réponses : <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    1. Qui a donné l’ordre d’armer les ogives thermonucléaires W80-1 sur des missiles de croisière AGM-129 ? A quel niveau de la hiérarchie militaire cette décision a-t-elle été prise ? Quel a été le cheminement de l’ordre dans la chaîne de commandement ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    2. Si ce n’était pas une erreur de procédure, qu’elle était l’objectif militaire ou politique sous-jacent poursuivi par ceux qui ont donné les ordres ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La perte d’armes nucléaires est impossible

     <o:p></o:p>

    Comme l’a commenté Robert Stormer, ancien capitaine de corvette de l’US Navy : « Les reportages de presse ont initialement présenté l’erreur commise par l’US Air Force de transporter par voie aérienne des armes nucléaires au-dessus des États-Unis en violation des ordres permanents de l’US Air Force et des traités internationaux, mais ils ont complètement omis des questions plus importantes, telles que « comment a-t-on pu égarer six missiles de croisière nucléaires ? » [6] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Robert Stormer soulève aussi un point essentiel qui n’est pas vraiment un secret : « Il existe une procédure de protection très stricte pour toutes ces armes. La manipulation des armes nucléaires est expliquée avec force détails dans les règlements de l’US Air Force, ce qui est tout à l’honneur de ce service. Toute personne qui ordonne le déplacement de ces armes, leur manipulation, qui brise leurs scellés ou les déplace, doit en rendre compte dans le cadre des procédures de suivi. » [7] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Robert Stormer poursuit : « Lorsqu’il s’agit d’armes nucléaires, deux spécialistes des munitions armées sont tenus de travailler en équipe. Toutes les personnes qui travaillent avec des armes nucléaires doivent satisfaire à des normes de sécurité très strictes et faire l’objet de vérifications sur leur loyauté (selon le Programme de fiabilité du personnel concernant les armes nucléaires, directive 5210 42 du ministère de la Défense). Elles travaillent dans des zones restreintes, en vue les unes des autres et sont constamment contrôlées ». [8]<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Robert Stormer dénonce cette dissimulation totale du Pentagone en rappelant certains faits logiques et certaines procédures militaires. Premièrement, il dévoile que « toutes les forces de sécurité affectées [à la manipulation et à la protection des armes nucléaires] sont autorisées à utiliser la force létale pour protéger les armes contre toute menace [y compris le vol]. » [9] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il fait ensuite remarquer que la réalité physique ne peut être ignorée : « Personne ne peut déplacer rapidement un missile de croisière d’une tonne, ou en oublier six d’entre eux, comme le rapportent certains médias, en particulier des missiles de croisière chargés avec des explosifs de haut niveau. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il relève plus loin une autre réalité physique et procédurale sur l’assemblage des armes nucléaires : <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Les États-Unis ne transportent pas non plus d’armes nucléaires destinées à être démantelées attachées aux dispositifs de lancement sous les ailes d’un avion de combat. La procédure prévoit de séparer l’ogive du missile, d’enfermer l’ogive dans un caisson et de la transporter par avion cargo militaire vers un dépôt, et non vers une base de bombardiers opérationnels, qui se trouve être justement une zone de transit [NDT : Barksdale] pour les opérations du Moyen-Orient. [10] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ce dernier point soulève la question de la destination des armes nucléaires. Dans ce contexte, Robert Stormer dresse une liste d’importantes questions pour lesquelles il demande une réponse : <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    1. Pour quelle raison ces armes nucléaires ont-elles été transportées à Barksdale ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    2. Combien de temps a-t-il fallu avant que l’erreur soit découverte ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    3. Combien de fautes et d’erreurs ont été commises, et combien étaient nécessaires pour que cela se produise ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    4. Combien de protocoles de sécurité ont été négligés, et lesquels ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    5. Combien de procédures de sécurité ont été court-circuitées ou ignorées, et lesquelles ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    6. Combien d’autres manquements aux procédures de commandement et contrôle y a-t-il eu ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    7. Que compte faire le Congrès afin de mieux superviser le commandement et le contrôle nucléaire US ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    8. Comment apprécier cet incident face aux préoccupations sur la fiabilité du contrôle des armes nucléaires et du matériel nucléaire en Russie, au Pakistan et ailleurs ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    9. L’administration Bush a-t-elle des plans pour attaquer l’Iran avec des armes nucléaires, comme certains bulletins d’informations le suggèrent ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C’est une question de perception qui peut être « claire » ou « obscure » : pourquoi les ogives nucléaires n’ont pas été préalablement retirées des missiles ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Pour ceux qui ont examiné cette série d’événements « obscurs », il devient « clair » qu’un gouvernement criminel dirige les États-Unis. En aucune façon, six missiles nucléaires n’auraient pu être chargés « par erreur », surtout quand les ogives séparées devaient être chargées sur les missiles par du personnel spécialisé dans ces tâches critiques. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il a aussi été dit que les équipes militaires des bases aériennes de Minot et de Barksdale ont commis de grosses « erreurs de procédure. » Quelle est la probabilité pour que cela se produise simultanément en deux endroits ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il est également intéressant de noter que les rapports originaux provenant de sources militaires affirment que seules cinq des six ogives nucléaires de Minot ont fait l’objet d’un compte-rendu à Barksdale. [11] Les ogives nucléaires sont également conservées dans des aires de stockage spécialisées ou dans des bunkers. De plus, les armes nucléaires ne sont pas démantelées à Barksdale. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le rôle du Programme de Sûreté des Armes Nucléaires : qu’est-il arrivé à la surveillance électronique ?

     <o:p></o:p>

    Le Programme de Sûreté des Armes Nucléaires est un programme commun aux ministères de la Défense et de l’Énergie. L’Agence de Sécurité Nationale (NSA) est également impliquée, ainsi que d’autres organismes du gouvernement fédéral. Le Programme de Sécurité du Système d’Armes Nucléaires fait partie de ce programme, qui comprend un système de surveillance et de protection de l’arsenal nucléaire des États-Unis. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les Normes de Sécurité des Armes Nucléaires relèvent du Programme de Sûreté des Armes Nucléaires et sont en place afin d’interdire tout « accès non autorisé aux armes nucléaires ; prévenir leur endommagement ou leur sabotage ; empêcher d’en perdre la garde ; et éviter, le plus possible, la contamination radiologique causée par des actes non autorisés. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Au-dessous de ces systèmes de protections, il existe aussi un contrôle rigoureux de l’usage du système, qui est lié à la chaîne de commandement militaire et à la Maison Blanche. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Commandement et Contrôle (C2) » et « contrôle de l’usage »<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le « contrôle de l’usage » est un ensemble de mesures de sécurité destinées à empêcher l’accès non autorisé aux armes nucléaires. Ces mesures comprennent les caractéristiques de conception des armes, les procédures opérationnelles, la sécurité, et les règles de sûreté des systèmes. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le « Commandement et Contrôle » ou « C2 » implique le Bureau du Président des États-Unis d’Amérique. C2 est une chaîne de commandement liée à la Maison Blanche. Sans elle, les armes nucléaires ne peuvent pas être déployées ou armées comme elles l’ont été à la base militaire de Minot. Ce sont ces deux éléments de contrôle qui instaurent la base de l’autorisation à travers laquelle « le contrôle absolu des armes nucléaires » est maintenu  « à chaque instant. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    En plus des moyens de contrôles mis en place pour assurer la manipulation des armes nucléaires, l’Agence de réduction des risques de défense (Defence Threat Reduction Agency) et ses partenaires inspectent et surveillent manuellement et électroniquement toutes les armes nucléaires US, grâce aux Systèmes d’Information sur l’État des Armes Nucléaires (Nuclear Weapon Status Information Systems).<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    D’autres questions sans réponses : qu’est-il arrivé au système de suivi informatisé ?

     <o:p></o:p>

    Les systèmes d’information de gestion nucléaire (Nuclear Management Information Systems) sont reliés entre eux et permettent (au ministère de la Défense) de repérer l’emplacement des armes nucléaires et de suivre les composants du « berceau au tombeau » (depuis le moment où elles sont conçues jusqu’au moment où elles sont démantelées). [12] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le Military Times a aussi fait une omission qui montre bien la fausseté du récit officiel et indique que cet événement n’était pas qu’une erreur : « Le ministère de la Défense utilise un programme informatique de suivi pour surveiller chacune de ses ogives nucléaires » a déclaré Hans Kristensen, directeur du Projet d’Information Nucléaire de la Fédération des scientifiques américains. Chacune des six ogives montées sur le B-52 aurait dû être répertoriée à sa sortie du bunker de stockage et à son convoyage vers le bombardier. [13] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C’est à ce moment que la chaîne de commandement intervient. Si des armes nucléaires d’un stock inventorié sont déplacées vers un lieu autorisé, elles sont répertoriées et suivies à la trace par l’Agence de Réduction des Risques de Défense, ce qui nécessite une autorisation appropriée. Il existe également un système de codes lié à la chaîne de commandement. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le fait que l’incident semble avoir été connu de l’US Air Force seulement au moment où il a été signalé par le personnel militaire suggère qu’il a été ordonné de déplacer les armes nucléaires, ou que les dispositifs de suivi électronique ont été enlevés ou trafiqués. Ce scénario signifierait que des membres du personnel possédant un savoir-faire dans l’électronique militaire soient impliqués ou que les responsables de la surveillance des armes nucléaires aient détourné leur attention, ou les deux. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Morts mystérieuses à l’US Air Force : maquillage et dissimulation

     <o:p></o:p>

    Plusieurs militaires sont morts dans des circonstances mystérieuses peu de temps avant et après l’incident. Le décès de ces membres de l’US Air Force soulève des interrogations quant à leur implication directe ou indirecte dans cet événement. Il est également nécessaire de préciser qu’il n’existe aucune preuve qui lie ces décès au vol de Minot à Barksdale au mois d’août. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    D’après l’organisation Citizens for Legitimate Government (Citoyens pour un gouvernement légitime), qui aurait établi un lien entre l’incident et plusieurs décès de soldats américains, l’US Air Force a tenté d’étouffer l’affaire. Lori Price a également affirmé au nom de Citizens for Legitimate Government qu’ « environ quatorze signatures étaient nécessaires pour monter une arme nucléaire sur un B-52. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Sur la base de plusieurs sources d’informations, notamment l’US Army, nous présentons ci-dessous une revue détaillée de ces décès mystérieux  et prématurés. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le caporal Todd Blue a pris un congé de quelques jours après que les armes nucléaires ont été « perdues. » Blue est mort à l’âge de 20 ans, le 10 septembre 2007, à un moment suspect pendant sa permission, alors qu’il rendait visite à sa famille à Wytheville en Virginie. Il était membre des forces de réaction affectées au 5ème Escadron des Forces de Sécurité. Qu’est-ce que cela signifie ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le caporal Todd Blue occupait une position clef dans les systèmes de sécurité des armes à Minot. [14] À la base de l’US Air Force de Minot, au 5ème Escadron des Forces de Sécurité auquel il appartenait, il était responsable des qualifications d’entrée exigées pour accéder à la base et pour une section particulière, la section des Systèmes de Sécurité des Armes. Il avait pour responsabilité d’empêcher le déplacement non autorisé de matériel militaire. Cette section est responsable de la sécurité de toutes les ressources prioritaires, c’est-à-dire la sécurité des armes nucléaires. Autrement dit, non seulement le 5ème Escadron des Forces de Sécurité garde l’œil sur ce qui entre et sort de Minot, mais il surveille également les armes nucléaires.

    <o:p></o:p>


    Todd Blue

      <o:p></o:p>

    Le capitaine de l’US Air Force John Frueh est un autre militaire qui aurait pu être indirectement liés à la « perte » des armes nucléaires. On a rapporté l’avoir vu la dernière fois avec un GPS, un appareil photo et un caméscope, qu’il transportait dans un sac à dos. La police locale de l’Oregon et le FBI semblent l’avoir recherché pendant des jours. Sa famille a également senti qu’il lui était arrivé quelque chose de grave. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le 8 septembre 2007, le capitaine Frueh était retrouvé mort dans l’État de Washington, près de sa voiture de location abandonnée, après que la police de Portland a contacté le shérif adjoint du comté de Skamania. [15] Son dernier contact avec sa famille remontait au 30 août 2007. Il arrivait de Floride pour assister à un mariage auquel il ne s’est jamais présenté. D’après le journal The Oregonian « les autorités de Portland n’ont trouvé aucune utilisation de sa carte de crédit ou de sa carte bancaire depuis qu’il [Frueh] a été aperçu pour la dernière fois (...) [et que] le dernier appel passé depuis son téléphone cellulaire a été effectué à 12h28 [le 30 août 2007] à partir du boulevard Mill Plain et de l’autoroute 205 à Vancouver [dans l’État de Washington]. » [16] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il avait une formation en météorologie et fait des études sur l’atmosphère et le climat. Il a également été indiqué qu’il était officier parachutiste sauveteur de l’US Air Force. [17] Il avait également été retenu comme candidat au grade de major [NDT : commandant], ce qui signifie qu’il a été sélectionné pour la promotion au grade de major de l’US Air Force, mais qu’il n’a pas été officiellement promu. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le capitaine Frueh appartenait au Commandement des Opérations Spéciales de l’US Air Force (US Air Force Special Operations Command.) Le siège de cet état-major est situé  à Hurlburt Field en Floride et est l’un des neuf grands centres de commandements de l’US Air Force. C’est aussi un composant du Commandement des Opérations Spéciales des États-Unis de l’US Air Force, un commandement unifié installé dans la base aérienne militaire MacDill, également située en Floride. Cet élément fournit les groupes des opérations spéciales déployés à travers le monde entier et les affectations aux commandements régionaux unifiés, tel que le CENTCOM. Sa mission inclut la conduite des opérations spéciales mondiales. Ces opérations - et c’est un détail important - vont de « l’utilisation des armes de précision, telle que les armes nucléaires », à l’infiltration, en passant par l’exfiltration (récupération d’espions, d’agents spéciaux, d’unités, de « dispositifs » en territoire ennemi), ainsi que du réapprovisionnement ou ravitaillement d’éléments opérationnels spéciaux. <o:p></o:p>

    John Frueh

      <o:p></o:p>

    L’affaire de la mort du capitaine Frueh est aussi suspecte. L’US Air Force ne laisserait pas la police mener une enquête sur une personne disparue sans avoir procédé à ses propres investigations au préalable. Généralement, avant de remettre un cas individuel à la police, les différents services de l’US Army enquêtent pour retrouver les militaires portés disparus, pour déterminer si ces personnes sont absentes sans permission ou si elles ont déserté. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le caporal-chef Clint Huff



    Un autre météorologiste militaire et sa femme sont morts après le 30 août 2007. Le caporal-chef Clint Huff, qui appartenait au 26ème Escadron Météorologique Opérationnel, et son épouse Linda Huff sont décédés dans un accident de moto le 15 septembre 2007. [18] L’accident s’est produit sur l’autoroute Shreveport-Blanchard, près de la base de l’US Air Force de Barksdale lorsque, selon l’assistant shérif Caddo Parish, une Pontiac Aztec, un véhicule utilitaire de taille moyenne, a fait un virage à gauche au moment même où le couple tentait de passer dans une zone où le dépassement est interdit; et ils se sont percutés. [19] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le lieutenant Weston Kissel, pilote de bombardier forteresse volante stratosphérique (Stratofortress) B-52H, a également été tué dans un accident de moto au Tennessee. L’accident s’est produit alors qu’il était en congé, moins de deux mois avant le vol du B-52 armé d’engins nucléaires, le 17 juillet 2007. [20] Sa mort est survenue après un autre accident de voiture impliquant un militaire de Minot, le caporal-chef Adam Barrs. [21] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le caporal-chef Barrs est mort alors qu’il était le passager d’un véhicule conduit par le caporal Stephen Garrett, également de Minot. Garrett appartenait aussi au 5ème Escadron de Maintenance des Aéronefs.
     <o:p></o:p>

    Adam Barrs and Stephen Garrett


     <o:p></o:p>

    L’accident ayant provoqué sa mort n’aurait pas impliqué d’autre véhicule. D’après le reportage d’Associated Press, « un fonctionnaire de la base [de Minot] a déclaré que Barrs, âgé de 20 ans, était le passager d’un véhicule qui n’avait pas réussi à négocier un virage, avait percuté le remblai, heurté un arbre et pris feu mardi soir [le 3 juillet 2007]. » [22] Barrs a été déclaré mort sur les lieux du sinistre, alors que Garrett était transporté à l’hôpital, sans autre détail de l’US Air Force. Adam Barrs appartenait également au 5ème Escadron de Maintenance des Avions, où il était responsable de l’entretien et de la sécurité des systèmes de communications électroniques et des systèmes de navigation à bord des Stratofortresses B-52H de la base. Le 5ème Escadron de Maintenance des Aéronefs est aussi l’une des unités responsables du chargement et du déchargement des armes sur les Stratofortresses B-52H. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    L’argument de la mort de Kissel et celle de Barrs pourrait être rejeté d’emblée car les décès sont survenus avant l’incident. Cependant, Barrs et Kissel auraient pu être d’une manière ou d’une autre liés à la planification de l’opération spéciale, avant l’incident (les opérations spéciales ne sont pas planifiées en quelques jours, elles peuvent prendre des mois, voire plus). Bien entendu, il n’existe aucune preuve et seule une enquête indépendante serait en mesure de déterminer si ces décès sont liés à l’incident. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    S’il existait une opération secrète interne court-circuitant la hiérarchie, un petit groupe d’hommes à des postes clés aurait dû être impliqué durant une période de temps avant le vol des 29-30 août 2007. Le caporal-chef Barrs, en raison de son expertise dans les systèmes de communication et de navigation, pourrait potentiellement avoir été impliqué dans les préparatifs qui auraient permis aux armes nucléaires d’échapper au contrôle de la surveillance militaire et d’être prêtes pour le décollage. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Blâmes, remplacements et mutations dans la chaîne de commandement de l’US Air Force<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Des officiers supérieurs, dont trois colonels et un lieutenant-colonel, sont parmi les soixante-dix personnes qui auraient fait l’objet de sanctions disciplinaires pour négligence et pour avoir permis à un bombardier Stratofortress B-52H de survoler les États-Unis en transportant six missiles de croisière nucléaires armés, qui n’auraient jamais dû être fixés sous ses ailes. [23]<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Selon le Military Times, George W. Bush Jr. aurait été rapidement informé. Il s’agit d’une procédure rigide, qui illustre l’importance des autorisations nécessaires pour manipuler les armes nucléaires. Cela fait partie d’un processus à double sens en ce qui concerne l’autorisation de la Maison Blanche. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le colonel Bruce Emig, commandant du 5ème Escadron de Munitions et du 5ème Escadron de Bombardement, a été remplacé ainsi que plusieurs autres officiers supérieurs. Cela sous-entend que la chaîne de commandement de l’US Air Force était directement impliquée dans cet événement. Selon des sources militaires américaines, aucun de ces officiers supérieurs n’a été autorisé à prendre la parole ou à faire des déclarations. Ces officiers recevront-ils de grosses primes de départ ? Ont-ils été mutés ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    De manière plus générale, la nature des blâmes visant des officiers supérieurs impliqués n’a pas été entièrement divulguée.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le « souvenir » de l’incident est en train d’être effacé grâce à la réorganisation des rangs et à une purge dans la base de Minot. La réorganisation de la chaîne de commandement, ainsi que les morts mystérieuses des membres du personnel qui auraient pu être impliqués dans l’incident, soulèvent une vaste série de questions. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Plusieurs problèmes importants concernant les officiers supérieurs de la chaîne de commandement de Minot seront traités dans le présent article. Une fois de plus, les questions les plus importantes concernant les armes nucléaires disparues sont : qui a donné les ordres et le mandat pour l’opération et quels étaient les objectifs tacites du chargement des missiles nucléaires armés ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Autres décès mystérieux : l’incident des armes nucléaires « disparues » est-il relié aux plans de guerre US dirigés contre l’Iran ? <o:p></o:p>

    Charles D. Riechers

     

    Un officier de l’US Air Force, Charles D. Riechers, a été retrouvé mort le 14 octobre 2007. [24] Riechers était en retraite de l’armée de l’air et maître navigateur spécialisé dans la guerre électronique. Il était membre du Senior Executive Service de l’US Air Force et il était le principal député secrétaire-assistant de la Force aérienne pour les Acquisitions et la Gestion. Une description de ses fonctions comprend « la fourniture de conseils d’expert et de recommandations pour les politiques d’achat et d’acquisition, ainsi que la formulation, la vérification et l’exécution des plans, des programmes et des politiques relatifs à l’organisation, à la fonction, à l’exploitation et à l’amélioration du système d’acquisition de la Force aérienne. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il s’est apparemment suicidé en laissant tourner le moteur de sa voiture à l’intérieur de son garage dans une banlieue en Virginie. Le Washington Post a fait le lien entre la mort de Charles D. Riechers et son implication dans des activités frauduleuses et des détournements de fonds. [25] Le Washington Post a rapporté que l’Air Force avait demandé à une entreprise sous contrat de la Défense, le Commonwealth Research Institute (C.R.I.), de lui donner un travail avec des attributions inconnues pendant qu’il attendait l’habilitation officielle de sa montée en grade au Pentagone. Riechers est cité pour avoir dit : « Je n’ai rien fait pour le C.R.I. » et « je reçois [toujours] un chèque de paye d’eux. » La question, bien sûr, est de savoir si une entreprise sous contrat pouvait s’attendre en retour à des faveurs suite à son affectation au Pentagone en janvier dernier. [26] Une mystérieuse lettre de suicide exprimant la honte a par la suite été signalée ; la lettre serait celle d’un homme qui avait déjà admis sans honte qu’il recevait de l’argent à ne rien faire. C’était connu du Sénat des États-Unis, qui avait approuvé sa promotion. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Dans un article de la Pravda, les analystes du renseignement de Russie affirment que le suicide de Charles D. Riechers était une dissimulation et qu’il avait été assassiné en raison de son implication dans l’affaire controversée du transport aérien d’armes nucléaires sur le continent des États-Unis. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    D’après la Pravda, « les analystes du renseignement de Russie rapportent que des « chefs de guerre » des États-Unis ont « suicidé » [sic] l’un des hauts fonctionnaires de l’US Air Force, Charles D. Riechers. Un fossé grandissant se creusait entre les « chefs de guerre » des États-Unis et leurs responsables militaires de haut rang au sujet d’une attaque nucléaire contre l’Iran, et que la situation confinait à la guerre ouverte. » [27] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Selon le reportage de la Pravda, l’incident était lié à une opération de contrebande visant à subtiliser des armes nucléaires à l’US Army, dans le cadre du déclenchement d’une guerre contre l’Iran. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le Commonwealth Research Institute, organisation à but non-lucratif, est une filiale de Concurrent Technologies, enregistré auprès du fisc comme un organisme de charité exonéré d’impôt, dirigé par Daniel Richard DeVos. DeVos est également associé à John P. Murtha, qui a fait l’objet d’une enquête du FBI pour ses relations avec l’Arabie Saoudite. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Certes, les liens du Commonwealth Research Institute, un organisme à but non-lucratif qui travaille pour le Pentagone, sont discutables et l’organisation pourrait être une couverture pour des opérations internes qui permettent de contourner la hiérarchie militaire. L’affaire semble faire partie d’une opération interne qu’on dissimulerait à la plupart des militaires US, mais dans quel but ?  

    Russell E. Dougherty


    <o:p></o:p>


    Le 7 septembre 2007, soit plus d’un mois avant la mort de Riechers, le général Russell Elliot Dougherty, officier à la retraite, trouvait la mort à son domicile de Falcon Landing, une communauté de militaires retraités située à Potomac Falls, à Arlington en Virginie. [28] Le général Dougherty était jadis l’un des plus hauts responsables de l’arsenal nucléaire de l’US Army, ainsi qu’un ancien commandant du Strategic Air Command (NDT : unité chargée de la sécurité aérienne des USA) et directeur de l’État-Major Interarmées de Planification des Objectifs Stratégiques, chargé – entre autres –d’identifier des cibles nucléaires à travers le monde. À Minot, il y avait à côté de sa nécrologie une note de service sur le suicide détaillant au personnel les signes avant-coureurs des tentatives de suicide. [29]<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Au cours de sa carrière militaire dans l’US Air Force, Russell Dougherty était chargé des questions relatives à la Destruction Mutuelle Assurée (MAD en anglais), de l’éventail complet des aspects de la prédominance, de la façon de vaincre l’ennemi et d’éviter la guerre nucléaire, des usages alternatifs de l’armement nucléaire, de la prééminence nucléaire des États-Unis, et de la prise en compte des effets du vent et des conditions météorologiques - imprévisibles par nature - dans l’utilisation des armes nucléaires. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le fait que les ogives nucléaires aient été installées sur des missiles de croisière pourrait signifier que quelqu’un a voulu dérober les armes en une seule fois ou les utiliser tout de suite.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Avant l’incident des missiles nucléaires perdus, les aviateurs de la base de Minot ont rencontré le Président et le chef d’état-major de l’US Air Force<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Plusieurs officiers commandants à Minot ont été récemment nommés, en juin 2007. Cela faisait sans doute partie des procédures habituelles, mais le timing ne doit pas être ignoré pour autant. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Juste avant l’incident, le colonel Robert D. Critchlow a été transféré du Pentagone à Minot, et nommé commandant du 91ème Groupe d’Opérations, une unité de missileer (avions lance-missiles air-air) et de soutien opérationnel de la 91ème Escadre de Bombardement. À Washington, il était impliqué dans la recherche pour le Service de Recherche du Congrès, et fut assigné par la suite à la Riposte Nucléaire et à la Défense de la Nation de l’US Air Force (Air Force Nuclear Response and Homeland Defence).<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le colonel Myron L. Freeman a été transféré du Japon à Minot en juin 2007. Il a été nommé commandant du 91ème Groupe des Forces de Sécurité, chargé d’assurer la sécurité de l’arsenal nucléaire à Minot. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le colonel Gregory S. Tims a également été nommé commandant adjoint, ou vice-commandant, de la 91ème Escadre de Bombardement en juin 2007. Toutefois, le colonel Tims avait été transféré de Californie à Minot près d’un an auparavant. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    L’un des plus anciens sous-officiers, le sergent-chef maître Mark R. Clark, a également été transféré du Nebraska à la base de Minot en juillet 2007. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le colonel Roosevelt Allen a également été transféré de Washington à Minot, pour devenir le commandant du 5ème Groupe Médical. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le colonel Bruce Emig, aujourd’hui ancien commandant de la 5ème Escadre de Bombardement, a également été transféré de la base Ellsworth, dans le Dakota du Sud, à la base de Minot en juin 2007. Le colonel Emig était également commandant de la base de Minot. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La colonel Cynthia M. Lundell, aujourd’hui ancien commandant du 5ème Groupe de Maintenance, l’unité responsable du chargement et du déchargement des armes sur les Stratofortresses B-52H, avait également été récemment transférée d’un poste de l’OTAN en Europe de l’Ouest en juin 2007. Ces nominations étaient-elles temporaires ou étaient-elles liées aux six missiles nucléaires « perdus » ?<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Avant l’incident des missiles « perdus », les aviateurs de la base de Minot ont rencontré le Président et le chef d’État-major de l’US Air Force.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le 15 juin 2007, George W. Bush Jr. a rencontré les officiers supérieurs de la base de l’US Air Force de Minot à la base McConnell de l’US Air Force de Wichita au Kansas, au cours d’une visite aux installations des Systèmes de Défense Intégrés de Boeing. Parmi eux se trouvait le major Daniel Giacomazza du 5ème Escadron du Soutien Opérationnel. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le sénateur Patrick Roberts du Kansas était également présent. Selon des informations d’Associated Press, « pendant qu’il présidait le Comité sur le renseignement du Sénat de 2002 à 2007, [le sénateur] Roberts faisait obstruction à toute tentative d’enquête, de la manipulation du renseignement dans la course à la guerre en Iraq, aux écoutes électroniques sans mandat du président Bush, en passant par les allégations d’usage de torture par la CIA. » [30] Le même rapport indique également que le président des États-Unis est allé à Wichita pour une collecte de fonds destinée à la campagne du sénateur Roberts, et qu’il s’est arrêté à la nouvelle Maison des Jeunes pour couvrir ses frais de voyage pour Wichita dans l’avion présidentiel, Air Force One. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Des sources militaires ont indiqué qu’une Stratofortress B-52H s’est rendue à Wichita afin que les ingénieurs de Boeing puissent l’examiner afin d’y apporter des modifications destinées à un nouveau programme militaire. [31] Rien n’a été rapporté concernant les rencontres privées entre le président Bush Jr. ou les membres de l’équipe présidentielle, et le personnel de Minot. Cependant, des articles ont été produits sur les rencontres entre les familles des militaires et le président des États-Unis dans son bureau d’Air Force One.
     

    <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le général Moseley, chef d’état-major de l’US Air Force, avait déjà visité la base de Minot les 14 et 15 mars 2007, soit peu de temps avant que les militaires de Minot ne se rendent à Wichita. [32] Si une mission secrète était en cours de préparation, ces événements pourraient avoir joué un rôle dans la phase de recrutement pour une importante opération spéciale interne. Après leur recrutement, les militaires de Minot pourraient avoir rencontré symboliquement le général Moseley ou des officiels de la Maison Blanche, pour qu’il soit entendu que la mission était entérinée par les plus hautes instances des États-Unis. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les ordres devaient provenir du sommet : la trahison du haut commandement
     <o:p></o:p>

    Les ordres devaient provenir du sommet. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Cette opération n’aurait pas été possible sans la participation de plusieurs individus en poste dans les échelons les plus élevés de la hiérarchie de l’US Air Force et du Pentagone. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La seule façon de court-circuiter ces chaînes de commandement distinctes est « d’être au-dessus d’elles » (au sommet), et d’avoir la possibilité de superviser directement l’exécution des ordres. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ces ordres auraient alors été communiqués dans aux niveaux inférieurs de la chaîne de commandement de l’US Air Force, afin de donner l’apparence d’une soi-disant « supervision ». Une autre possibilité serait l’existence d’« une chaîne de commandement alternative », mais cela nécessiterait également quelqu’un dans les échelons supérieurs pour tout organiser et superviser. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le poste donné à Riechers avait une motivation politique, compte tenu de son expérience dans l’US Air Force. Riechers avait occupé un poste de responsabilité aux activités de soutien opérationnel spécial de l’US Air Force, chose qu’il avait en commun avec Russell Dougherty, l’ancien commandant du Strategic Air Command. Il aurait été l’un des individus les mieux adaptés pour faire des arrangements dans le cas d’une structure de commandement alternative pour une opération secrète nucléaire. En outre, il avait déjà un dossier de corruption pour sa liaison avec le Commonwealth Research Institute. L’éventuelle implication des météorologistes et des opérateurs spéciaux de l’US Air Force soulève de nombreuses questions, comme par exemple quel était exactement l’objectif de la disparition de ces armes nucléaires ? [33] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    L’enquête

     <o:p></o:p>

    US Air Force a publiquement déclaré avoir fait une « erreur », ce qui est très rare et presque sans précédent pour une organisation militaire qui tente constamment d’assurer le peuple états-unien de sa sécurité. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Toutefois, le fait que soixante-dix membres - ou davantage - du personnel militaire aient été punis pour la « perte » des armes nucléaires ne signifie pas que les officiers supérieurs, responsables d’avoir mené l’opération spéciale, seront identifiés et punis. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Bien au contraire, l’enquête pourrait en fait donner lieu au camouflage de la chaîne de commandement, les militaires de grade inférieur étant accusés et passés en cour martiale dans la perspective ultime de protéger les hauts gradés coupables d’un acte de trahison. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La série de décès mentionnée plus haut peut n’avoir aucun rapport avec le vol du bombardier de Minot à Barksdale, mais les problèmes de commandement, de contrôle et d’autorisation ne peuvent être ignorés. Le peuple états-unien a déjà vécu un cas de trahison qui impliquait les plus hautes instances du gouvernement, et très probablement les bureaux du Président et du Vice-Président. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Une fois de plus, le processus du « C2 » implique le Bureau du Président, le commandant en chef des armées. Il s’agit d’une voie hiérarchique solide, sans laquelle les armes nucléaires n’auraient pu être déployées ou armées comme elles le furent à la base de Minot. C’est cet élément de la chaîne de commandement qui constitue le fondement de l’autorité par laquelle le « contrôle absolu des armes nucléaires » est maintenu « à chaque instant. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>



    Avec le temps, il est possible que d’autres militaires révèlent des informations supplémentaires. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Toutefois, il s’est produit entre temps un dégraissage du personnel militaire de la base de Minot, qui a commencé à être dispersé et muté dans d’autres endroits. 
     <o:p></o:p>

    Si en raison de leur loyauté envers leur pays, les États-Unis d’Amérique, ils se présentent et dévoilent ce qui s’est passé, ils devront être salués avec tous les honneurs et par tous. Comme l’a dit George Orwell, « dans une ère de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » Et en vérité, nous vivons bien dans une époque de mensonges. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le fait que des officiers de l’US Air Force se soient fait connaître et aient rapporté cet incident est contraire aux procédures, aux règlements et aux lois de l’US Army. Cette dernière ne communique jamais aucune information qui risquerait de nuire à sa réputation. Aucune information relative aux armes nucléaires ne peut être dévoilée sans consultation et aval préalables de la Maison Blanche. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les armes nucléaires ont été armées et déplacées délibérément. Les ordres provenaient obligatoirement des échelons les plus élevés du gouvernement des États-Unis. 
     <o:p></o:p>

    À quoi exactement étaient-elles destinées ? Font-elles partie d’un projet de guerre ou de quelque chose d’autre ? <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Bush menace l’Iran avec des armes nucléaires

     <o:p></o:p>

    Les événements internationaux et les manœuvres de guerre qui ont eu lieu juste après l’incident des armes nucléaires « perdues » ne font qu’ajouter à la confusion de cette affaire. Ajoutons à cela les menaces continuelles du président d’attaquer l’Iran avec des armes nucléaires et les avertissements répétés du vice-président Cheney sur une soi-disant deuxième attaque terroriste de grande envergure contre les États-Unis, qui serait en préparation avec le soutien de l’Iran. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Aux États-Unis, les exercices militaires Vigilant Shield 2008 (Bouclier Vigilant 2008,  tenus en septembre 2007) et l’exercice de contre-terrorisme TOPOFF, ont envisagé une forme d’attaque terroriste nucléaire sur le sol des États-Unis. Le rôle de la Russie et de la Chine a également été pris en compte. Ce dernier serait « un scénario probable » où, après une attaque états-unienne contre l’Iran, la Russie et la Chine décideraient d’intervenir. [34] Dans les exercices militaires Vigilant Shield 2007, tenus en 2006, la possibilité d’une guerre nucléaire avec les alliés de l’Iran, la Russie et la Chine, avait été envisagée dans le scénario. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Le Kremlin a réagi en organisant ses propres exercices militaires. [35] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Aux déclarations de la Russie avertissant qu’une guerre contre l’Iran parrainée par les États-Unis pourrait aboutir à une escalade vers la Troisième Guerre mondiale, George W. Bush Jr. a répondu par une menace non-voilée de déclencher cette Troisième Guerre mondiale.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les six têtes nucléaires n’étaient pas destinées à être utilisées contre l’Iran. C’est évident car si elles l’étaient, elles auraient alors été déployées par la voie des procédures habituelles, sans qu’il soit nécessaire de cacher quelque chose. De plus, des armes nucléaires sont déjà prêtes et armées sur le terrain, en Europe et au Moyen-Orient, pour toute mission éventuelle au Moyen-Orient. Cet  incident cachait quelque chose d’autre. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Il est également intéressant de noter que les Israéliens ont lancé une attaque sur une prétendue installation nucléaire syrienne. Tel Aviv et la Maison Blanche affirment que cette installation a été construite avec l’aide de la Corée du Nord. Cet événement a été utilisé, par le biais de déclarations officielles et d’une campagne de la désinformation dans les médias, pour dessiner un axe de prolifération nucléaire Syrie-Iran-Corée du Nord. [36] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    En ce qui concerne l’affaire des armes nucléaires « perdues », des météorologistes et du personnel militaire spécialistes de l’espace et des composants de missiles étaient impliqués. L’incident a eu lieu au cours d’une période où les projets de bouclier antimissile US en Europe de l’est et en Asie de l’est, dirigés contre la Russie et la Chine, faisaient monter la tension et les craintes internationales. Le 23 octobre 2007, le président Bush Jr. a déclaré : « La nécessité d’une défense antimissile en Europe est réelle et je crois que c’est urgent. » [37] <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La guerre nucléaire, la militarisation de l’espace, et le « bouclier antimissile » sont des processus militaires étroitement liés. Un parfum de primauté nucléaire flotte dans l’air. L’un des objectifs de l’US Army est de se protéger elle-même contre la riposte éventuelle de la Russie, de la Chine ou des deux, qui ferait suite à une frappe préventive américaine. [38] La militarisation de l’espace est aussi profondément liée à ce projet militaire. À l’instar de leurs connaissances avancées sur le projet de bouclier antimissile américain, les Russes et les Chinois ont eu vent de ces ambitions et sont pleinement conscients de ce que les États-Unis ont l’intention de faire.

    Notes<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [1] Sarah Baxter, US hits panic button as air force ‘loses’ nuclear missiles, The Times (U.K.) du 21 octobre 2007.  <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [2] Les « Nuclear Reactions Data Centres » estimaient aussi que le stock de W80-1 comportait au total 1400 ogives en réserve, en plus de 900 ALCM stockés sans leur ogive. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [3] Baxter, Op. cit.  <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [4] John Andrew Prime, Barksdale bombers expand B-52 capabilities, The Sheveport Times du 27 août 2007.

     <o:p></o:p>

    [5] Baxter, Op. cit. ; Le major général Newton est aussi chargé de formuler la politique de soutien aérien, spatiale, nucléaire, de contre-prolifération, du territoire national, de la météo et des cyber opérations. En tant qu’homme-clef de l’Air Force, spécialiste des questions nucléaires et de la contre-prolifération, il a été impliqué dans la planification d’une guerre contre l’Iran, dans les préparatifs des attaques israéliennes en Syrie et dans la préparation de la guerre israélienne contre le Liban en 2006. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [6] Robert Stormer, Nuke transportation story has explosive implications, Fort Worth Star-Telegram du 8 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [7] Ibid. ; Pour aider à assurer une sécurité adéquate à bord des navires, TLAM-N est protégé par un système d’alarme de détection d’intrusion, qui indique les intrusions par un signal visuel et sonore. Ce système se situe dans un poste habité en permanence, capable d’envoyer une équipe de sécurité. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [8] Ibid.

     <o:p></o:p>

    [9] Ibid.

     <o:p></o:p>

    [10] Ibid.

     <o:p></o:p>

    [11] Michael Hoffman, B-52 mistakenly flies with nukes aboard, Military Times du 10 septembre 2007 ; des sources d’Associated Press ont aussi fait le même rapport. Military Times a simplement modifié son article et AP a retire son rapport sur la base d’une erreur factuelle. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [12] Bureau de l’Inspecteur Général, ministère de la Défense US, Year 2000 Status of the Defense Threat Reduction Agency Nuclear Weapon Information Tracking Systems, Rapport N ° 99-235 (19 août 1999).

     <o:p></o:p>

    [13] Michael Hoffman, Commander disciplined for nuclear mistake, Militarty Times du 7 septembre 2007.

     <o:p></o:p>

    14] Minot Airman dies while on leave, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 12 septembre 2007.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [15] Body of missing Air Force captain found, Associated Press, 10 septembre 2007. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [16] Kimberly Wilson, Portland police seek Air Force weatherman missing on trip, The Oregonian, 5 septembre 2007.

     <o:p></o:p>

    [17] Éléments de l’US Air Force chargés des soins et des traitements médicaux au personnel en théâtre de guerre et des astronautes de retour de l’espace. Ce sont les seuls membres de l’US Army spécialement formés et équipés pour conduire, en première mission, les opérations de récupération du personnel en zones hostiles ou contestées.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [18] Les victimes d’un accident de moto samedi sont identifiées, The Sheveport Times, 16 septembre 2007 ; Notice of Active Duty Death, The Bombardier, 21 septembre 2007, p.1.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [19] John Andrew Prime, Caddo deputies work double fatality accident, The Sheveport Times, 15 septembre 2007.

     <o:p></o:p>

    [20] Minot Airman dies in motorcycle accident, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 17 juillet 2007.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [21] Minot Airman identified, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 5 juillet 2007.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [22] Authorities identify Minot airman killed in crash, Associated Press, 5 juillet 2007.

     <o:p></o:p>

    [23] Sarah Baxter, US hits panic button as air force ‘loses’ nuclear missiles, The Times (U.K.) du 21 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [24] Air Force official found dead, The Tribune-Democrat, 16 octobre 2007 ; Ginger Thompson et Eric Schmitt, Top Air Force Official Dies in Apparent Suicide, The New York Times, 16 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [25] Robert O’Harrow Jr., Air Force Arranged No-Work Contract: Experts Question Official’s Deal With Nonprofit, The Washington Post, 1er octobre 2007, p.A01.

     <o:p></o:p>

    [26] Ibid.

     <o:p></o:p>

    [27] Top US Air Force official ‘suicided’ [sic] as Iran war nears, Pravda, 16 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [28] Yvonne Shinhoster Lamb, Nécrologie : Russell E. Dougherty, The Washington Post, 13 octobre 2007, p.B06.

     <o:p></o:p>

    [29] General Dougherty, former SAC commander, dies, The Bombardier, 21 septembre 2007, p.9.

     <o:p></o:p>

    [30] Deb Reichmann, Bush Raises Money for Kansas Senator, Associated Press, 15 juin 2007.

     <o:p></o:p>

    [31] Warbirds meet commander and chief, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 22 juin 2007. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [32] Le sergent Trevor Tiernan, CSAF visites Minot, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 16 mars 2007. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [33] Infra. N.38.

     <o:p></o:p>

    [34] Mahdi Darius Nazemroaya, Vigilant Shield 2008: Terrorism, Air Defences, and the Domestic Deployment of the US Military, Centre for Research on Globalization (CRG), 6 octobre 2007; Michel Chossoduvsky, Dangerous Crossroads: US Sponsored War Games, Centre for Research on Globalization (CRG), 6 octobre 2007; The March to War: NATO Preparing for War with Serbia? Centre for Research on Globalization (CRG), 19 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [35] Michel Chossudovsky, New Cold War: Simultaneously, Russia and America Conduct Major War Games, Centre for Research on Globalization, 16 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    [36] Comme preuve, les gouvernements des États-Unis et d’Israël citent l’arrivée d’un navire nord-coréen avec une cargaison prétendument liée au nucléaire, mais un fait suffit pour écarter cette allégation. Le gouvernement US a mis en place un programme international illicite de surveillance des mers et du trafic maritime, l’International Proliferation Initiative (IPI). En vertu de l’IPI, les États-Unis ont illégalement arrêté des navires nord-coréens et les ont inspectés, surtout quand ils étaient soupçonnés de transporter des matériaux suspects. La Corée du Nord n’a pas donné d’autorisation pour l’inspection les navires. Les navires de l’US Navy et de l’OTAN ont virtuellement bouclé le Moyen-Orient au niveau maritime, depuis l’Océan Indien jusqu’à la Mer Rouge et la Mer Méditerranée. Si le navire nord-coréen transportait des matières nucléaires, il n’aurait jamais atteint la Syrie. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [37] Missile shield is ‘urgent’ - Bush, British Broadcasting Corporation (BBC), 23 octobre 2007.

     <o:p></o:p>

    Les États-Unis sont bien en train de mettre en œuvre les recommandations du Project for the New American Century (PNAC) ; « [Les États-Unis doivent] développer et déployer des défenses antimissiles pour défendre leur patrie et leurs alliés, et procurer une base solide à l’avancée de la puissance US dans le monde, » et « contrôler les nouveaux  « droits internationaux » de l’espace et du cyberespace, et ouvrir la voie à la création d’un nouvel organisme militaire, l’US Space Forces, avec la mission de contrôler l’espace. »<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Thomas Donnelly et autre, Rebuilding America’s Defenses: Strategy, Forces, and Resources For A New Century (Le projet pour le nouveau siècle états-unien : septembre 2000). <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    [38] Il convient ici de noter deux choses en ce qui a trait à la physique et à la physique de la magnétosphère. Premièrement les explosions nucléaires dans l’air sont différentes à bien des égards de celles au sol (notamment au niveau de la contamination), mais les conditions météorologiques et la direction du vent sont les principales inconnues, ou variables. Deuxièmement, la loi naturelle fondamentale de l’énergie stipule que l’énergie ne disparaît jamais, elle n’est que changée ou transférée. L’énergie provenant des explosions nucléaires peut être transférée théoriquement dans les champs de radiations magnétiques de la Terre, appelés ceintures de Van Allen, et utilisée pour dynamiser et exciter diverses particules, particules subatomiques et ions. En théorie, ces manipulations pourraient avoir des résultats nuisibles sur une surface étendue, notamment brûler l’électronique et les appareils de communication, et des applications militaires comme perturber les satellites dans l’espace. Si c’était possible, il serait facile de neutraliser les moyens de défense militaire russes, chinois, iraniens ou indiens, ainsi que leurs communications et leurs installations de missiles. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Ces ceintures de radiations se propagent aussi en boucles. Théoriquement, une impulsion énergétique propagée depuis une région des États-Unis pourrait parcourir la moitié de la superficie du globe. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    En fait, l’US Army a mené des expériences de manipulation des ceintures de radiations depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Project Argus de l’US Navy, ayant eu lieu d’août à septembre 1958, en est un exemple. Dans le but de manipuler les ceintures de Van Allen, cinq armes nucléaires ont été utilisées : trois bombes atomiques (armes utilisant la fission nucléaire) ont explosé au-dessus de l’Océan Atlantique et deux bombes à hydrogène ou thermonucléaires (armes utilisant la fusion nucléaire) ont explosé dans l’Océan Pacifique.


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  • La Cour suprême du Canada donne le feu vert à la déportation de soldats américains objecteurs de conscience

    La Cour suprême du Canada a annoncé le 15 novembre qu’elle refusait d’entendre l’appel de deux soldats de l’armée américaine à qui on avait refusé le statut de réfugié politique au Canada.

    Les deux résistants à la guerre, Jeremy Hinzman et Brandon Hughey, contestaient la décision du tribunal canadien de l’immigration, confirmée plus tard par deux cours fédérales, de ne pas accepter que les deux hommes fondent leur demande d’asile politique sur l’illégalité de la guerre en Irak.

    Hinzman est arrivé au Canada en 2004 après que ses demandes pour qu’il soit considéré comme objecteur de conscience aient été refusées à deux reprises par l’armée américaine et après l’annonce que son bataillon serait envoyé en Irak.

    Hinzman n’a laissé aucun doute quant à la nature politique de son geste. « Ils nous ont dit qu’il y avait des armes de destruction massive. Ils n’en n’ont trouvé aucune, avait-il expliqué alors. Ils ont dit que l’Irak était lié aux organisations terroristes internationales. Ces liens n’ont jamais existés… C’est une guerre criminelle. Tout acte de violence dans un conflit non justifié est une atrocité. »

    Même si les experts estiment probable que les soldats américains remis à la justice américaine soient condamnés à cinq années de prison, l’offense dont Hinzman et Hughey sont accusés – la désertion – peut les mener devant le peloton d’exécution.

    C’est le gouvernement canadien précédent, dirigé par les libéraux de Paul Martin, qui avait insisté devant de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) ayant eu la première à statuer sur la cause des deux résistants que ces derniers ne pouvaient pas plaider l’illégalité de la guerre. Le prétexte invoqué par les représentants du gouvernement était que seule la Cour internationale de justice située à La Haye avait l'autorité et la compétence pour entendre des témoignages concernant la légalité de la guerre.

    Le CISR s’était rendu aux arguments du gouvernement canadien. Peu de temps après, deux autres cours supérieures fédérales avaient refusé de laisser Hinzman et Hughey établir que la guerre en Irak était illégale. Elles avaient statué sur cette base que les deux hommes ne risquaient pas une « peine cruelle et inhabituelle » pour avoir quitté l’armée sans autorisation.

    Avec sa décision de refuser d’entendre l’appel, la Cour suprême a scellé le sort, non seulement de Hinzman et de Hughey, mais aussi d’une quarantaine d’autres soldats américains ayant demandé d’être reconnus comme réfugiés politiques. À moins que le gouvernement canadien ne leur accorde une permission spéciale pour rester au Canada – ce qui est très improbable compte tenu de l’affinité entre le gouvernement conservateur de Harper et l’administration Bush – ils seront expulsés du Canada. Une fois remis aux autorités américaines, ils seront jugés pour désertion parce qu’ils ont refusé de participer à la guerre sanglante en Irak.

    Cette guerre, il faut le rappeler, a été menée par l’administration Bush sur la base du principe illégal qu’il s’agissait d’une « guerre préventive ». Toutes les justifications officielles qui l’ont accompagnée ont été démasquées comme étant des mensonges. Selon des études menées par des organismes réputés, la guerre, et la destruction de la société irakienne qu’elle a occasionnée, ont causé la mort d’un million d’Irakiens et chassé de leurs demeures des millions d’autres.

    La décision de la Cour suprême mine aussi les efforts d’au moins deux cent cinquante soldats américains qui, selon les avocats de Hinzman et Hughey, tentent de fuir les poursuites de l’armée en se réfugiant au Canada. Potentiellement, des milliers d’autres auraient pu les rejoindre.

    Selon les chiffres du Pentagone lui-même, que l’on peut supposer comme représentant un plancher, la désertion est un phénomène en pleine croissance. L’armée américaine admet que 4700 soldats ont déserté l’an passé seulement, une augmentation de plus de 40 pour cent par rapport à l’année précédente où 3300 soldats avaient déserté et de 80 pour cent par rapport à 2003. Ces chiffres ne comprennent pas les soldats enrôlés dans l’armée de l’air ou dans la marine.

    L’attitude actuelle des autorités canadiennes forme un contraste frappant avec l’attitude adoptée dans les années 1960 et 1970, lors de la guerre du Vietnam. Entre 50.000 et 100.000 jeunes Américains désertant l’armée ou fuyant la conscription obligatoire avaient alors trouvé refuge au Canada.

    Si la décision de la Cour suprême n’a pas fait la première page des journaux, elle n’a pas passé inaperçue, ayant fait l’objet d’articles des principaux quotidiens de par le monde. Avec cette décision, la Cour suprême a inscrit l’adoption par les élites canadiennes du principe de la loi du plus fort dans la jurisprudence. En particulier, le plus haut tribunal au Canada a reconnu dans les faits la légitimité de la guerre en Irak et de façon plus générale de la guerre d’agression dite préventive.

    La position de la Cour suprême souligne le fait que l’attitude du Canada envers le droit international – et cela vaut pour les autres puissances occidentales – est entièrement subordonnée à la défense de ses propres intérêts. Si le droit international entre en conflit avec ces intérêts, il est tout simplement mis au rancart sans aucune forme de procès.

    Dans la période ayant suivi la Seconde Guerre mondiale, les élites canadiennes avaient jugé dans leur intérêt de signer des accords et des déclarations stipulant qu’il était du devoir d’un soldat de refuser des ordres s’ils vont à l’encontre du droit international. La Cour suprême vient d’établir que toutes ces signatures n’ont jamais valu plus que le papier sur lequel elles étaient apposées.

    Aujourd’hui, toutes les sections importantes de l’élite canadienne appuient la décision des cours de ne pas accorder le statut de réfugié politique aux résistants fuyant l’armée américaine. Les éditoriaux depuis le début de cette affaire ont insisté pour décrire Hinzman et les autres soldats comme des « déserteurs, pas des réfugiés ».

    D’un côté la grande bourgeoisie canadienne craint d’être perçue comme ne soutenant pas suffisamment la politique américaine de guerre de conquête et de mettre en péril l’accès au marché américain duquel dépend près de 40 pour cent de l’économie canadienne.

    De l’autre, le Canada est impliqué dans ses propres aventures impérialistes, ayant déployé l’armée canadienne en Afghanistan dans sa première mission de nature offensive depuis la Guerre de Corée dans les années 1950. Cette guerre est très largement impopulaire et les élites canadiennes craignent que les résistants américains ne provoquent un phénomène semblable dans leur propre armée.

    L’armée canadienne a déclaré que les conventions de Genève ne s’appliquent pas en Afghanistan et que les prisonniers capturés par l’armée canadienne en Afghanistan n’avaient pas à être amenés devant un tribunal pour déterminer s’ils étaient prisonniers de guerre ou non selon les conventions de Genève. 

    Récemment, de nouveaux documents ont indiqué que le gouvernement canadien était bien au fait que les prisonniers qu’il remettait aux forces de sécurité afghanes étaient torturés. L’armée canadienne est, de plus, régulièrement impliquée dans le meurtre de civils. Les soldats canadiens paient le « prix du sang » pour que les élites canadiennes puissent être respectées dans les instances dirigeantes internationales comme l’OTAN et, de façon générale, pour qu’elles puissent « influencer et modeler des régions et des populations en accord avec nos intérêts », dans les mots du général Hillier, le chef d’état-major canadien.


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  • Le président Bush assiste à la conférence d’Annapolis

    Discours du président des États-Unis

     Le président Bush : <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C’est sympa d’être venus, MM. le Premier ministre Olmert, le Président Abbas, le secrétaire général Ban [Ki-moon], l’ancien Premier ministre Blair, nos hôtes distingués : bienvenue dans une des plus prestigieuses institutions qu’nous ayons en Amérique, l’United States Naval Academy ! Nous apprécions hautement que vous vous joigniez à nous pour ce qui, je le pense, sera une opportunité historique d’encourager l’expansion [sic] de la liberté et de la paix en Terre Sainte.

     <o:p></o:p>

    Nous sommes réunis [ici] afin de poser des fondations en vue de l’instauration d’une nouvelle nation -  un Etat palestinien démocratique qui vivra côte à côte [sic] avec Israël, dans la paix et la sécurité. Nous nous rencontrons afin d’aider à apporter un terme à la violence, qui est [depuis longtemps] le vrai ennemi des aspirations des deux peuples, tant israélien que palestinien.

     

    Et c’est parti pour un long début [sic] ! Je vais vous lire une déclaration qui a été paraphée par nos hôtes éminents :

     <o:p></o:p>

    « Les représentants [sic] du gouvernement de l’Etat d’Israël et de l’Organisation de Libération de la Palestine [sic], représentées respectivement par le Premier ministre Ehud Olmert et le Président Mahmoud Abbas en sa qualité de Secrétaire général du Comité Exécutif de l’OLP [sic] et de Président de l’Autorité palestinienne, se sont réunis à Annapolis, Etat du Maryland, sous le haut patronage du président des Etats-Unis George Deubeuliou Bush et avec le soutien des participants à la présente conférence internationale, ayant conclu l’accord conjoint suivant :

     <o:p></o:p>

    Nous exprimons notre détermination à mettre un terme au bain de sang, aux souffrances et à des décennies de conflit entre nos peuples ; à inaugurer une nouvelle ère de paix, fondée sur la liberté, la sécurité, la justice, la dignité, le respect et la reconnaissance mutuelle, à laquelle s’engagent tant les Palestiniens que les Israéliens. En anticipant l’objectif de deux Etats – Israël et Palestine – vivant côte à côte en paix et dans la sécurité, nous exprimons notre accord pour lancer immédiatement des négociations bilatérale de bonne foi, afin de conclure un traité de paix apportant une solution à toutes les questions pendantes, dont tous les problèmes fondamentaux, sans exception, comme cela a été spécifié dans les accords antérieurs.

     

    Nous sommes d’accord pour engager des négociations vigoureuses, dynamiques et continues, et nous ferons tous les efforts possibles afin de conclure un accord avant la fin 2008. A cette fin, un comité d’agitation d’idées, dirigé conjointement par les deux délégations de chaque partie à la négociation, se réunira en permanence, comme convenu. Ce comité de brainstorming mettra au point un plan de travail conjoint, et il supervisera le travail des équipes de négociateurs afin de régler tous les problèmes, et il sera dirigé par un représentant de chaque partie. La première séance de brainstorming aura lieu le 12 décembre 2007.

     

    Le président Abbas et le Premier ministre Olmert continueront à se rencontrer tous les quinze jours, afin de suivre les négociations et d’être en mesure d’offrir toute l’assistance nécessaire à leur bon déroulement.

     

    Les deux parties s’engagent, par ailleurs, à mettre en vigueur immédiatement leurs obligations respectives, conformément à la feuille de route basée sur une obligation de résultat en vue d’une résolution à deux Etats permanente du conflit israélo-palestinien, rendue publique par le Quartette le 30 avril 2003 – document appelé « la feuille de route » - et à mettre en place un mécanisme américano-palestino-israélien, présidé par les Etats-Unis, afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ladite feuille de route.

     <o:p></o:p>

    Les parties s’engagent à poursuivre la mise en application des obligations actuelles de la feuille de route, jusqu’à ce qu’elles parviennent à la conclusion d’un traité de paix. Les Etats-Unis superviseront et évalueront la mise en application des engagements des deux partenaires vis-à-vis de la feuille de route. Sauf accord contraire entre les deux parties, la mise en œuvre du futur traité de paix dépendra de l’application effective de la feuille de route, effectivité laissée à l’appréciation des [seuls] Etats-Unis.

     <o:p></o:p>

    Mes félicitations pour votre leadership puissant ! [Applaudissements]

     <o:p></o:p>

    Les Palestiniens sont bénis par de nombreux dons et talents. Ils veulent saisir l’opportunité d’utiliser ces dons afin d’améliorer leur existence et de construire un avenir meilleur pour leurs enfants. Ils veulent la dignité, qui ne peut venir que de la souveraineté et de l’indépendance. Ils veulent la justice et l’égalité, dans un état de droit. Ils veulent être libérés de la violence et de la peur.

     <o:p></o:p>

    Le peuple d’Israël a, lui aussi, de justes aspirations. Les Israéliens veulent que leurs enfants puissent prendre un bus pour se rendre à leur école sans craindre de kamikazes. Ils veulent la fin des attaques de roquettes et des menaces constantes d’un assaut militaire [sic]. Ils veulent que leur pays soit reconnu et bienvenu [sic] dans la région où ils vivent.

     <o:p></o:p>

    Aujourd’hui, les uns comme les autres, Palestiniens et Israéliens comprennent qu’aider l’autre à réaliser ses aspirations est la clé de la réalisation de leurs propres aspirations – et les uns comme les autres ont besoin d’un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable [c’est moi qui souligne, ndt]. Un Etat de cette nature donnera aux Palestiniens la chance de vivre des vies dans la liberté, des vies qui aient un sens, et dans la dignité. Un tel Etat aidera à assurer aux Israéliens quelque chose qu’ils recherchent depuis des générations : vivre en paix avec leurs voisins [sic].

     <o:p></o:p>

    Atteindre cet objectif ne sera pas chose aidée – si c’était facile, ça se saurait produit voici bien longtemps. Pour obtenir la liberté et la paix, tant les Israéliens que les Palestiniens devront faire des choix douloureux. Les deux parties sont conscientes du travail qui les attend, mais pour avoir passé du temps avec leurs dirigeants, [j’peux dire qu’] elles sont prêtes à s’attaquer aux sujets ardus. Comme l’a dit récemment le Premier ministre Olmert « Nous n’éviterons aucune des questions historiques ; nous n’en esquiverons aucune. » Et comme le Président Abbas l’a dit : « Je suis persuadé qu’il y a une opportunité, non seulement pour nous, mais aussi pour les Israéliens. Nous avons devant nous une opportunité importante, historique, dont nous devons tirer parti. » C’est dans cet esprit que nous avons conclu – (pardon : qu’ils ont conclu !) la déclaration que je viens de vous lire.

     <o:p></o:p>

    Notre objet, ici, à Annapolis, ça n’est pas de conclure un accord. Non ; il s’agit bien, plutôt, de lancer des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens. Pour les autres parmi nous, notre tâche est d’encourager les parties dans cette action – et de leur donner le soutien dont ils ont besoin pour réussir.

     <o:p></o:p>

    A la lumière des développements récents, d’aucuns ont suggéré l’idée que ça ne serait pas le moment opportun pour rechercher la paix. Je ne suis pas d’accord. Je pense [au contraire] que le moment, précisément, est venu de commencer ces négociations, pour plusieurs raisons :

     <o:p></o:p>

    Primo, c’est le bon moment, parce que les Palestiniens et les Israéliens ont [aujourd’hui] des dirigeants déterminés à réaliser la paix. Le Président Abbas cherche à satisfaire les aspirations de son peuple à un Etat, à la dignité et à la sécurité. Le Président Abbas comprend qu’un Etat palestinien ne naîtra pas de la terreur, et que le terrorisme est l’ennemi qui barre le chemin vers un Etat. Lui, et son Premier ministre Fayyad, ont tous deux déclaré, sans hésitation, qu’ils sont contre le terrorisme et engagés vis-à-vis de la paix. Ils ont la ferme intention de faire de ces déclarations des actions sur le terrain, afin de combattre le terrorisme.

     

    C’est l’émergence de dirigeants palestiniens responsables [sic] qui a donné aux dirigeants israéliens la confiance dont ils ont besoin pour tendre la main aux Palestiniens en vue d’un authentique partenariat. Le Premier ministre Olmert a exprimé sa compréhension des souffrances et des humiliations supportées par le peuple palestinien. Il a dit clairement que la sécurité d’Israël sera renforcée par la création d’un Etat palestinien démocratique et responsable. Avec des dirigeants courageux et convaincus des deux côtés, il est grand temps de se réunir et de rechercher cette paix tellement désirée par les deux parties.

     <o:p></o:p>

    Deuxio, c’est le bon moment, parce qu’une bataille est en cours, pour le futur du Moyen-Orient – et nous ne devons pas céder la victoire [sic] aux extrémistes. Avec leurs actions violentes et leur mépris pour la vie humaine, les extrémistes cherchent à imposer une vision sombre au peuple palestinien – une vision qui alimente le désespoir et le désarroi afin de semer le chaos en Terre Sainte. Si cette vision s’imposait, le futur de la région serait une terreur sans fin, une guerre sans fin, et donc des souffrances sans fin.

     

    A s’élever contre cette vision noire, il y a le Président Abbas et sa clique [oups : son gouvernement]. Ils offrent au peuple palestinien une vision alternative pour le futur – une vision de paix, une petite patrie bien à eux, et une vie meilleure. Si des dirigeants palestiniens responsables peuvent assurer le service après-vente de cette vision, ils porteront aux forces de l’extrémisme un coup fatal. Et quand la liberté prendra racine dans le sol rocailleux de la Cisjordanie et de Gaza, elle inspirera des millions d’hommes, dans l’ensemble du Moyen-Orient, qui veulent que leurs différentes sociétés soient basées sur la liberté, la paix et l’espoir.

     <o:p></o:p>

    En revanche, si des réformistes palestiniens ne parviennent pas à apporter du concret, dans cette vision d’espoir, alors les forces de l’extrémisme et de la terreur seront renforcées, une génération de Palestiniens risque d’être sacrifiée pour les extrémistes, et le désespoir ne fera que croître, au Moyen-Orient. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Le moment est venu de montrer aux Palestiniens que leur rêve d’un Etat libre et indépendant peut être atteint à la table de la paix – et que la terreur et la violence prônée par les extrémistes palestiniens est le plus grand obstacle sur le chemin de la fondation d’un Etat palestinien.

     

    Tertio, c’est le bon moment parce que le monde comprend l’urgence qu’il y a à soutenir ces négociations. Nous apprécions hautement que les représentants de si nombreux gouvernements et institutions internationales soient venus se joindre à nous, ici, à Annapolis – en particulier en provenance du monde arabe. Nous sommes ici parce que nous avons conscience des enjeux. Nous sommes ici parce que nous avons, chacun d’entre nous, un rôle à jouer afin d’aider les Palestiniens à forger les institutions d’une société libre. Nous sommes ici parce que nous comprenons que le succès de ces efforts en vue de la paix entre Israéliens et Palestiniens auront un impact qui ira bien au-delà de la Terre Sainte.

     

    Telles sont les raisons pour lesquelles nous nous sommes réunis ici, à Annapolis. Et maintenant, nous entamons le travail difficile de la recherche de la liberté et de la paix. Les Etats-Unis sont fiers d’accueillir cette conférence – et nous réaffirmons le chemin vers la paix tracé par la feuille de route. Toutefois, en définitive, l’issue des négociations que nos amis lancent ici dépendra des Israéliens et des Palestiniens eux-mêmes. L’Amérique fera tout ce qui est en notre pouvoir [sic] afin de soutenir cette quête de paix, mais nous ne pouvons pas faire les choses à leur place. Le succès de ces efforts requerra que toutes les parties prenantes fassent montre de patience et de souplesse – et soient à la hauteur de leurs responsabilités.

     <o:p></o:p>

    Pour que ces négociations réussissent, les Palestiniens doivent jouer leur partition. Ils doivent montrer au monde entier qu’ils comprennent que si les frontières d’un Etat palestinien sont importantes, la nature d’un hypothétique Etat palestinien l’est tout autant. Ils doivent apporter la preuve qu’un Etat palestinien donnera ses chances à tous ses citoyens, qu’il gouvernera équitablement et qu’il démantèlera les infrastructures du terrorisme. Ils doivent montrer qu’un Etat palestinien acceptera ses responsabilités, et aura la capacité d’être une source de stabilité et de paix – pour ses propres citoyens, pour le peuple d’Israël, et pour l’ensemble de la région.

     

    Et les Israéliens doivent, eux aussi, jouer leur rôle. Ils doivent montrer au monde entier qu’ils sont prêts à commencer à mettre fin à l’occupation commencée en 1967, au moyen d’une solution négociée. Cette solution créera une Palestine, foyer national palestinien, exactement de la même manière qu’Israël est le foyer national du peuple juif. Israël doit donner des gages de son soutien à la création d’un Etat palestinien prospère et connaissant le succès en démantelant les avant-postes illégaux, en mettant fin à l’expansion des colonies et en trouvant de nouvelles manières, pour l’Autorité palestinienne, d’exercer ses responsabilités sans compromettre la sécurité d’Israël.

     

    Les pays arabes ont, eux aussi, un rôle vital à jouer. La relance de l’initiative de la Ligue arabe et le soutien de la Ligue arabe à notre conférence sont des avancées positives. Tous les pays arabes doivent montrer leur puissant soutien au gouvernement du Président Abbas – et apporter à l’Autorité palestinienne l’aide dont elle a besoin. Les pays arabes doivent, eux aussi, tendre la main à Israël, œuvrer à la normalisation de leurs relations avec lui, et apporter la preuve, en paroles et en actes, qu’ils pensent qu’Israël et son peuple ont un foyer national définitif au Moyen-Orient.

     <o:p></o:p>

    Ce sont là les avancées vitales vers la paix globale que nous recherchons.

     <o:p></o:p>

    Enfin, la communauté internationale a d’importantes responsabilités. Le Premier ministre Fayyad est en train de finaliser un plan visant à accroître l’ouverture et la transparence dans l’ensemble de la société palestinienne – et il a besoin de ressources et de soutien de la part de la communauté internationale. Avec le puissant soutien de  toutes les personnes rassemblées ici, le gouvernement palestinien peut édifier des institutions nationales formant l’ossature d’un Etat palestinien libre.

     

    Les Etats-Unis aideront les dirigeants palestiniens à édifier ces institutions libres – et les Etats-Unis tiendront leurs promesses envers la sécurité d’Israël en tant qu’Etat juif et que patrie du peuple juif.

     <o:p></o:p>

    Les Etats-Unis sont fortement convaincus que ces efforts apporteront la paix que nous voulons – et c’est la raison pour laquelle nous continuerons à aider le peuple libanais. Nous pensons que la démocratie apporte la paix. Et la démocratie, au Liban, est vitale, aussi, pour la paix au Moyen-Orient. Les Libanais sont en train d’élire leur nouveau président. Il revient aux seuls Libanais de décider en la matière – et ils doivent être en mesure de le faire sans aucune interférence ni aucune intimidation. Tandis qu’il s’engage dans ce processus, le peuple libanais doit savoir que le peuple américain se tient à ses côtés – et nous aspirons à voir le jour où le peuple du Liban pourra jouir des bénédictions de la liberté, sans avoir à redouter la violence ni la coercition.

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    La tâche entreprise, ici, à Annapolis, sera difficile. C’est le commencement du processus, et no sa fin – et il y a sans aucun doute encore énormément de choses à faire. Pourtant, les parties peuvent entreprendre ce travail avec confiance. Le moment est idoine. La cause est juste. Avec des efforts acharnés, je sais qu’ils réussiront.

     

    Président Abbas et Premier ministre Olmert, je jure de consacrer tous mes efforts jusqu’à la fin de mon mandat de président des Etats-Unis à faire tout ce que je pourrai afin de vous aider à atteindre ce but ambitieux. Je m’engage personnellement auprès de vous à soutenir votre action avec les ressources et la résolution qui sont celles du gouvernement américain. Je sais que viendra un jour où la liberté enfantera de la paix que nous désirons. Et cette terre qui est sainte pour des myriades d’hommes connaîtra la lumière de la paix.

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    Il vient, ce jour où les Palestiniens jouiront des bénédictions qu’apporte la liberté – et où tous les Israéliens bénéficieront de la sécurité qu’ils méritent. Ce jour vient. Ce jour vient où les terroristes et les extrémistes qui menacent les peuples israélien et palestinien seront marginalisés et enfin vaincus. Et quand ce jour arrivera, les générations futures regarderont le travail que nous aurons accompli, ici, à Annapolis. Ils seront reconnaissants envers les dirigeants qui se seront réunis sur les rives de la rivière Chesapeake pour [mettre en œuvre] leur vision, leur foi et leur courage : celui de choisir un futur de liberté et de paix.

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    Merci d’être venus, les copains ! Que Dieu bénisse leur travail ! [Applaudissements] 


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